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Insultes racistes en demi-finale de Coupe valaisanne : une maman porte plainte

Si la finale de la Coupe valaisanne opposant les juniors B du FC Fully au GS Val d’Hérens a fait les gros titres, la demi-finale disputée un mois plus tôt, face au FC Martigny-Sports cette fois, a elle aussi laissé des traces.

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Antoine Corgnaletti
Antoine Crognaletti
12 juin 2025, 10:22
/ Màj. le 12 juin 2025 à 12:05
Demi-finale de la Coupe valaisanne opposant les juniors B du GS Val d’Hérens au FC Martigny-Sports.
Demi-finale de la Coupe valaisanne opposant les juniors B du GS Val d’Hérens au FC Martigny-Sports.

On a beaucoup parlé de la finale de la Coupe valaisanne des juniors B, entre le FC Fully et le Groupement sportif Val d’Hérens : bagarre entre supporters, intervention de la police, lourdes sanctions de l’AVF. On a en revanche moins évoqué la demi-finale du 30 avril dernier, qui opposait déjà les juniors B du GS Val d’Hérens, cette fois au FC Martigny-Sports. Là aussi, des débordements ont eu lieu. Sur le terrain, la rencontre se déroule sans accroc. Mais dans les tribunes, l’atmosphère se tend. Des fumigènes et des torches sont allumés par des supporters locaux, obligeant l’arbitre à interrompre brièvement le match. La partie reprend dans un calme tout relatif. En réalité, les tensions persistent.

Deux jeunes joueurs confient à leur entraîneur avoir été la cible d’insultes racistes venant des gradins, telles que "sale noir", "gros noir" ou encore "gros singe". À la fin du match, l’un d’eux, profondément choqué, écrit à ses parents. Sa mère, outrée par la situation, ne veut pas en rester là.

Échange de courriers

Dès le lendemain, le 1er mai, la mère du jeune joueur de 16 ans (au moment du match) adresse un courrier à l’Association valaisanne de football. Elle y relate les faits rapportés par son fils et demande l’ouverture d’une enquête sur les incidents racistes survenus lors de la rencontre. Immédiatement, l’association accuse réception de ce courrier. Le FC Martigny-Sports se joint à la démarche : le président du mouvement junior du club envoie lui aussi un courrier à l’AVF, relatant les faits du point de vue de l’entraîneur de l’équipe.

Pour Benoît Bender, président du FC Martigny-Sports, une ligne rouge a été franchie : "Nous avons été solidaires pour appuyer cette dénonciation que nous considérons comme du racisme primaire."

L’AVF enquête

Une fois informée, l’AVF ouvre une enquête. L’association reprend contact avec l’arbitre afin de faire la lumière sur les événements du 30 avril. Elle tente d’identifier des témoins fiables, présents au bord du terrain, qui auraient pu entendre ou voir quelque chose. Elle recherche des témoignages susceptibles de corroborer les dires du jeune joueur. Mais toutes ces démarches restent vaines. Le problème, c’est que ni l’arbitre, ni l’inspecteur de l’AVF présent au match, ni les représentants du club local ne confirment avoir entendu les propos signalés. Dans ces conditions, difficile pour l’association de faire avancer l’enquête.

Pour Léonard Duc, président de la commission de jeu, fair-play et discipline, il est inimaginable de sanctionner un club sans preuve tangible : "Actuellement, il ne nous est pas possible d’identifier la personne qui aurait tenu ces propos racistes."

Quelques jours après le match, soit le samedi 10 mai, la famille du joueur se rend au commissariat pour déposer une plainte pénale contre X. Le jeune sera auditionné quelques jours plus tard. L’AVF compte désormais sur l’enquête de police pour faire avancer la sienne.

Le GS Val d’Hérens

Du côté du Groupement sportif du Val d’Hérens, qui regroupe les équipes du FC Evolène et du FC US Hérens, ces agissements sont condamnés. Le club affirme vouloir pleinement coopérer à l’enquête. Il envisage aussi des actions de sensibilisation à la violence et au racisme auprès de ses jeunes joueurs, via des interventions possibles dans les écoles.

Concernant les spectateurs, la situation est plus complexe, selon le co-président Lionel Bourdin : "En tant que club, nous n’avons pas de moyen légal comme des interdictions de stade." Si les supporters sont identifiés, le club ne peut aller beaucoup plus loin que la prévention.

Tolérance zéro

Ce qui est sûr, c’est que lorsque tous les éléments sont réunis, l’AVF sait sévir. Comme ce fut le cas après la finale, où les clubs du FC Fully et du GS Val d’Hérens ont été lourdement sanctionnés.

À ce sujet, Léonard Duc est formel : "Avec ce qui s’est passé le week-end des finales, je crois que ça a assez duré, ces histoires de racisme. C’est tolérance zéro pour tout le monde, et nous ne ferons plus de cadeaux à ceux qui ne savent pas se comporter au bord des terrains."

AC
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