Epidémie de mpox : les instances médicales activent leurs radars en Suisse
Le virus mpox – ou variole du singe - fait de plus en plus parler de lui. L’OMS a décrété un état d’urgence internationale. En Suisse, les instances médicales se mettent sur le qui-vive, et s'activent aussi pour rassurer et informer la population.

Anciennement appelée variole du singe, l’OMS a récemment décrété une urgence internationale concernant le mpox. Puisqu’une nouvelle souche a fait son apparition multipliant les cas, sur le continent africain. En Europe, un cas a été dépisté, en Suède.
Non, le mpox n'est pas un nouveau covid
Alors que sur les réseaux, les internautes s'emballent, l’OMS insiste : le mpox n’a rien d’un nouveau covid, puisqu'il ne s'agit pas d'un virus inconnu. Une de ses souches avait d’ailleurs provoqué une épidémie en 2022. Et un vaccin existe sur le marché.
"Ce qui a inquiété l'OMS, c'est la nouvelle souche qui circule et qui s'avère plus dangereuse que les autres", explique Delphine Berthod, médecin adjointe au service des maladies infectieuses à l’Hôpital du Valais (HVS). "Pour l'heure, la situation n'est pas alarmante, mais on sait qu'elle pourrait évoluer très vite."
Quel niveau de dangerosité?
La dangerosité du mpox, dont les symptômes s'apparentent à ceux de la variole humaine, est difficile à évaluer et dépend avant tout du système immunitaire. En République démocratique du Congo, 16'000 cas ont été enregistrés, dont plus de 500 mortels.
La maladie se transmet lors de contacts très rapprochés et répétés, de corps à corps. "S'il n'est pas spécifiquement sexuellement transmissible, l'épidémie de 2022 a montré qu'il concernait principalement les hommes ayant des rapports avec d'autres hommes ainsi que les personnes avec des rapports sexuels multiples", analyse la spécialiste.
Les pays activent leurs radars
Cette urgence décrétée n'a donc pas pour but d'alarmer le grand public, mais plutôt d’inviter les pays à mettre en place des outils pour surveiller sa propagation.
Côté suisse, une conférence a justement eu lieu ce mardi, dispensée à tous les cantons par l'Office fédérale de la santé publique. "Il s'agissait avant tout de mettre à jour nos informations sur la situation à l'internationale", révèle Delphine Berthod. "Ensuite ce qui nous a été demandé, c'est d'être attentif aux cas suspects, de faire les prélèvements nécessaires, et en cas de diagnostic avéré, de gérer les contacts de la personne atteinte."
La question des vaccins a également été abordée. "Les hommes ayant des rapports homosexuels restent éligibles, comme ils l'étaient déjà en 2022", indique la médecin adjointe au service des maladies infectieuses. "La question peut se poser pour les personnes actives dans l'humanitaire. Mais ce sont des questions à gérer dans le cadre des consultations de médecine des voyages."
Rassurer la population
Voilà pour les consignes purement médicales. À cela s’ajoute aussi la mission d’informer et de rassurer la population, estime Delphine Berthod. "C'est même très important, puisque tout est très frais et qu'il est difficile de démêler toutes ces informations", confesse-t-elle. "Notre rôle est d'informer au mieux les patients sur nos moyens de dépistage et de vaccination. Mais aussi de sensibiliser le public pour éviter la stigmatisation des personnes malades."