Entre Salvan et Vernayaz, l’énergie produite par le train est récupérée
Grâce à la sous-station électrique de Vernayaz, il est maintenant possible de récupérer l’énergie produite lorsque le train freine pour opérer sa descente.

C’est main dans la main que les Transports de Martigny et Régions (TMR) et la société active dans le domaine de l’énergie, Genedis, ont inauguré leur toute nouvelle sous-station électrique. Le projet qui se veut quasiment unique en Suisse est novateur. Financé à 70% par le fonds fédéral FAIF (Financement et aménagement de l’infrastructure ferroviaire) et à part égale pour les 30% restant par les sociétés TMR et Genedis, le projet aura coûté 5,6 millions de francs. Une répartition des frais que nous explique l’un membre de la direction de Genedis, Paul-Alain Clivaz.
Fonctionnement
Sur le papier l’opération semble complexe et pourtant elle est simple. Pour la grande partie des trains circulant sur le réseau ferroviaire suisse, l’énergie produite lors du freinage quand le train entre en gare, est directement redistribuée sur ce même réseau. Ainsi un train qui arrive à Martigny, permet grâce à l’énergie produite de faire, par exemple, démarrer un autre à Zurich. Pour le tronçon entre Salvan et Vernayaz, ce principe ne peut pas s’appliquer. La ligne étant coupée du réseau et le train étant seul à faire l’aller et le retour, l’énergie produite à la descente n’avait aucun moyen d’être redistribuée. Plus précisément l’énergie produite lors du freinage quand le train opère sa descente, était jusqu’à aujourd'hui, perdue dans la nature. Pour pallier ce problème et faire un pas supplémentaire en direction de l’objectif climatique fixé par la Confédération, qui demande aux transports publics d’améliorer leur efficience énergétique d'ici à 2050, TMR et Genedis ont mis au point ce système de stockage grâce aux batteries. Ces batteries qui se trouvent dans cette fameuse sous-station permettent aux deux sociétés de récupérer l’énergie, de la stocker et de la redistribuer soit chez TMR pour faire remonter le train à crémaillère en direction de Salvan, soit de l’injecter dans le réseau de Genedis.
Une société pour gérer le stock d’énergie
Mais alors une fois stockée, cette énergie profite à qui, à Genedis ou à TMR ? Nous avons demandé au coresponsable du département infrastructure et membre de la direction chez TMR, Thomas Meier.
Une production indépendante de la météo
Un aspect innovant de ce projet réside dans le fait qu’il n’est pas dépendant de la météo. Que le soleil tape au zénith ou qu’il pleuve des cordes, la production restera la même, et ça 365 jours par année. De plus il est possible d’anticiper précisément la quantité d’énergie qui va être produite en fonction de la grille horaire de l’exploitation ferroviaire.
Concrètement, ça correspond à quoi ?
La quantité annuelle d’énergie récupérée lors de la descente des rames correspond à la consommation annuelle d’électricité d’environ 200 ménages, soit le nécessaire pour plus de 600 habitants.
La capacité de la batterie installée dans la sous-station de Vernayaz est équivalente à 35 batteries de capacité moyenne de voitures électriques.
La durée de vie minimum espérée de la batterie est de 15 ans. Le recyclage de la batterie à la fin de sa vie est d’ores et déjà prévu par le fournisseur.