En Valais, la gauche et les syndicats appellent à voter non au financement uniforme des soins
Le comité valaisan opposé à la réforme du système de financement des soins a présenté ses arguments ce lundi à Sion. La gauche et les syndicats appellent à voter non le 24 novembre prochain.

La population suisse se prononcera le 24 novembre prochain sur le projet de financement uniforme des soins. Ce lundi, le comité valaisan opposé à cette modification du système de santé a présenté ses arguments. Selon la gauche et les syndicats présents à Sion, sous couvert d’une prétendue simplification des structures de financement, cette révision entraînerait des conséquences inquiétantes.
Explosion des coûts
"Cette réforme prévoit un très fort désengagement des cantons dans le financement des soins de longue durée et une augmentation de la prise en charge par les caisses maladie", explique Emmanuel Amoos, conseiller national socialiste. "Avec le vieillissement de la population, on sait très bien que les coûts dans le domaine des soins de longue durée vont exploser. Et avec l'augmentation de la charge aux assurances, les primes vont également exploser", résume le Valaisan.
Les partisans de cette réforme parlent pourtant d'un système plus clair, qui permettrait également de réduire les primes. "Je soutiens la première partie du projet, qui veut qu'on aille vers plus d'ambulatoire et moins de stationnaire, en supprimant les mauvaises incitations", reconnaît Emmanuel Amoos. "Mais quand on a ajouté au projet les soins de longue durée, on a vraiment mis en péril le système."
Pression sur le personnel soignant
Le Syndicat des services publics est à l’origine du référendum. Selon lui, cette réforme du système de santé entraînerait une dégradation des conditions de travail du personnel soignant. "Cette réforme mène à une plus grande privatisation des soins. Cela s'accompagne souvent d'une dégradation des conditions de travail", précise Nathalie Daoust-Ribordy, secrétaire syndicale pour les SSP Valais.
"Actuellement, nous avons des lois cantonales et des conventions collectives de travail (CCT) qui ont des dispositions généralement meilleures que le privé, par exemple en ce qui concerne les congés maternité et paternité, d'allaitement, les indemnités pour le travail de nuit ou encore le système de retraites. On a peur qu'à l'avenir les interlocuteurs en matière de financement soient uniquement les assureurs et que les CCT disparaissent tout simplement."
La gauche et les syndicats appellent à voter non le 24 novembre prochain. En cas d'adoption par le peuple, le changement entrera en vigueur en 2028 pour les domaines ambulatoire et stationnaire, et dès 2032 pour les soins de longue durée.