En Valais, la branche approuve les nouvelles règles pour les professionnelles de la beauté
Depuis le 1er juin, les esthéticiennes et les esthéticiens utilisant des appareils émettant un rayonnement doivent avoir suivi une formation. En Valais, cette nouvelle règlementation apporte un soulagement dans une profession qui n'est pas du tout protégée.
Berne contraint le monde esthétique à se former.
Depuis le 1er juin, les appareils qui émettent du rayonnement non ionisant ou des ondes sonores sont soumis à de nouvelles normes. Ces règles découlent de la législation fédérale, et plus précisément de l’Ordonnance sur la protection contre les dangers liés au rayonnement non ionisant et au son (O-LRNIS). Cette nouvelle loi concerne douze traitements pour lesquels les esthéticiennes devront dorénavant avoir suivi un cours spécifique, débouchant sur une attestation de compétences.
Différents appareils concernés
"Nous parlons ici des différents lasers pour éliminer la pilosité, les tatouages ou le maquillage permanent, des appareils à lumière pulsée, également des traitements d'acupuncture au laser, mais aussi des appareils pour le traitement de la cellulite, des rides, des cicatrices ou encore de la couperose", précise Laura De Luca, esthéticienne CFC et commissaire d'apprentissage pour la branche esthétique en Valais.
Soulagement en Valais
En Valais, cette nouvelle règlementation est accueillie favorablement, dans une profession qui n'est pas protégée. "Nous n'avons malheureusement pas de syndicat. Il est donc difficile d'avoir des bases légales. Par exemple nos salaires sont très bas, autour de 3'600 à 3'800 francs par mois. C'est un point difficile", regrette Laura De Luca. "Sur le marché, il existe aussi des esthéticiennes qui suivent des cours de quelques mois et qui s'installent. Nous n'avons pas du tout de contrôle par rapport à ça. C'est très dévalorisant, alors que nous, esthéticiennes CFC, avons suivi un apprentissage de trois ans. Ce n'est pas du tout la même approche du métier."
Risques de lésions sur la peau et les yeux
Les appareils concernés dépassent la plupart du temps les valeurs limites prévues pour la peau, les yeux ou autres tissus. Ils sont donc susceptibles d'entraîner des lésions en cas de manipulation incorrecte. "Nous avons effectivement eu beaucoup de dégâts sur la peau et les yeux, en raison d'une mauvaise utilisation de ces appareils et une mauvaise formation. Ça peu aller très loin, avec des brûlures ou des altérations dans les yeux. Nous tirons ici la sonnette d'alarme", indique Laura De Luca.
Cette nouvelle loi fédérale devrait donc mettre un peu d'ordre dans la profession et surtout garantir une utilisation correcte de ces appareils, se réjouit la branche. Quant aux injections, la loi suisse est claire : elles sont réservées au domaine médical uniquement.
Depuis le 1er juin, le cours d'une dizaine de jours est obligatoire. Il est sanctionné par un examen et les esthéticiennes sont ainsi autorisées à utiliser les appareils concernés. "Des contrôles seront effectués et en cas d'infraction, les amendes pourront être salées", prévient Laura De Luca.