Elections européennes : deux élus valaisans binationaux s'expriment
Les Européens commencent à voter ce jeudi pour renouveler leur parlement. D'ici à dimanche, les 27 états de l'Union auront désigné leurs députés. Deux binationaux valaisans ont accepté de nous parler de ce scrutin.

Les Européens renouvellent leur parlement dès jeudi. Le scrutin est organisé dans les 27 états de l'UE du 6 au 9 juin 2024. Au total, 720 députés seront élus pour une période de cinq ans. Ils seront désignés par les 400 millions de citoyens européens appelés aux urnes en cette fin de semaine. En Suisse, 1,9 million de personnes peuvent voter aux élections européennes, selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistique. Parmi elles : deux politiciens valaisans, le conseiller national UDC Jean-Luc Addor, binational italo-suisse et la députée verte Céline Dessimoz, binationale franco-suisse.
L'une votera, l'autre pas
Système électoral, date du scrutin entre le 6 et le 9 juin, procuration : chaque pays organise le vote selon ses propres règles. Pour les ressortissants aussi, la marche à suivre est différente d'un état à l'autre. Les Allemands, les Portugais et les Français doivent s'inscrire sur les listes électorales avant le scrutin. Pour voter, il y a encore des différences. Les Allemands et les Espagnols peuvent voter par correspondance, les Français dans les bureaux de vote en Suisse ou à l'ambassade ou par procuration. Les Italiens doivent en revanche se rendre dans la commune italienne, où ils sont inscrits pour faire valoir leur droit de vote.
Céline Dessimoz votera ce dimanche dans un bureau de vote sédunois. "Ce n'est pas une évidence d'aller voter", reconnaît la deuxième vice-présidente du Grand Conseil valaisan. "Mais, ça fait partie de mon rôle de citoyenne", explique-t-elle.
Jean-Luc Addor a fait le choix de ne pas glisser son bulletin dans l'urne pour les élections européennes. Binational italo-suisse par son épouse, le Saviésan assume. "J'ai assez à faire à m'occuper des affaires de mon pays de sang", indique le conseiller national. "Je ne me vois pas m'occuper des affaires de deux pays à la fois", poursuit-il. "Il me semble raisonnable de conserver une certaine réserve, particulièrement comme élu", précise encore Jean-Luc Addor.
Céline Dessimoz s'est aussi posé la question sur la légitimité de donner sa voix quand on ne vit pas sur place. "Je suis moins dans le quotidien d'une Française désormais", explique-t-elle. Elle nuance aussitôt. "Pour l'élection présidentielle ou européenne, les courants ou les valeurs sont clairement exprimés dans les partis. Il y a donc une facilité à faire un choix".
Les partis d'extrême droite en vogue
Selon les derniers sondages, à quelques jours du scrutin, les partis d'extrême droite pourraient rafler une grande partie des sièges au Parlement européen. Ils sont en tête dans de nombreux pays, comme en France, où le Rassemblement national (RN) atteint plus de 30% des intentions de vote. Une raison supplémentaire pour aller voter et contrer le RN, estime Céline Dessimoz. "Ce n'est pas LA raison, mais c'est une des raisons pour lesquelles il faut aller voter", assure la députée.
Jean-Luc Addor, au contraire, se réjouit des sondages. "Je conteste la qualification d'extrême droite", réplique l'UDC. "Ce sont des partis de droite nationale", précise-t-il. Mais, pour Jean-Luc Addor, la montée en puissance de ces mouvements n'est pas une surprise. "L'Union européenne est une espèce de machine à broyer les identités et les peuples", estime-t-il.
A l'inverse, les partis écologistes, portés il y a cinq ans par la militante Greta Thunberg et la vague verte, sont en difficulté. En France, le parti pourrait être éjecté du Parlement européen, faute d'atteindre le quorum. "Il y a un recul dans les décisions liées à l'écologie", s'inquiète Céline Dessimoz.