Elections cantonales : NEO perd sa place de numéro deux dans le Haut-Valais
NEO n'est plus la deuxième force politique du Haut-Valais. Le parti des jaunes a été battu en suffrages et en sièges par l'UDC outre-Raspille. Le parti subit un déclin électoral et peine à faire émerger de nouvelles personnalités.

Dans le Haut-Valais, les élections cantonales ont abouti à une petite révolution. Doublé sur sa droite, le parti NEO n'est plus la deuxième force politique Outre-Raspille. Il s'est fait dépasser par l'UDC haut-valaisanne (SVPO). Le parti agrarien enverra au Grand Conseil huit élus, contre sept pour NEO. La force électorale a aussi tourné en faveur de l'UDC avec 22.8% des voix, contre 19.7% pour le parti des jaunes. "Nous avons perdu seulement un siège alors que les médias pensaient que nous allions en perdre davantage", relativise Marie-Claude Schöpfer-Pfaffen, présidente de NEO. "Nous avons mis un terme à la tendance dans tous les districts, à l'exception de celui de Brigue", ajoute la députée élue ce dimanche.
Dès le 1er mai 2025, NEO ne disposera plus d'élus majeurs avec le retrait de Roberto Schmidt du Conseil d’État. Sans élus au Conseil national et aux États, le parti est à bout de souffle. Autre problème : NEO ne dispose plus de personnalités connues. Seul l'ancien conseiller national Thomas Egger bénéficie encore d'une certaine aura. Le parti doit se trouver de nouvelles têtes. "Nous avons de jeunes personnalités qui viennent de commencer une carrière politique", explique Marie-Claude Schöpfer-Pfaffen. "Il faut les préparer, mais ils ont la capacité de briguer des postes politiques élevés", assure la Haut-Valaisanne.
Une fusion inévitable avec Die Mitte ?
Le Haut-Valais reste toujours dominé par Die Mitte et ses 43% d'électorat ainsi que ses 13 sièges au Grand Conseil. L'espace politique est restreint Outre-Raspille. Pourtant, NEO assure qu'il a sa place sur l'échiquier. "Deux partis centristes sont indispensables pour tenir en échec les partis plus à gauche et plus à droite", souligne Marie-Claude Schöpfer-Pfaffen. "Avec Die Mitte et le SVPO qui servent la droite, il y a besoin d'un centre fort dans le Haut-Valais", poursuit-elle.
Unis, Die Mitte et NEO ont toujours collaboré pour occuper en alternance les postes clés, que sont le Conseil d’État et le Conseil des États. Mais, des frictions sont apparues pour la succession de Roberto Schmidt au Gouvernement valaisan. La candidature de Franziska Biner (Die Mitte) n'a pas plu à NEO. Du bout des lèvres et sans candidature interne, le parti a tout de même soutenu la Zermattoise. Pour autant, les relations entre les deux formations ne sont pas mauvaises, assure la présidente de NEO. Les deux groupes vont travailler ensemble au Grand Conseil. "Nous avons des styles politiques différents, des idées différentes, mais on a aussi des projets communs", rassure Marie-Claude Schöpfer-Pfaffen.
Avec l'élection de Franziska Biner au Gouvernement, les deux sièges phares de la politique valaisanne – celui au Conseil d’État et celui au Conseil des États – sont désormais occupés par Die Mitte. NEO espère récupérer, selon la concordance entre les deux partis, le siège de sénateur lorsque Beat Rieder se retirera en 2027. Les tractations ont débuté. "Où en sont les choses en ce moment ? Je ne peux rien dire", coupe court la cheffe du parti des jaunes. Si sa formation échoue à envoyer l'un des siens à la Chambre Haute en 2027, est-ce la fin de NEO ? "Non", rétorque Marie-Claude Schöpfer-Pfaffen. "L'essentiel, c'est notre programme, pas les postes", conclut-elle.