Des stocks de vin et de raisin à placer sur un marché tendu, le défi de la viticulture du Valais
Une toute belle année que cette vendange 2025. Mais aussi une année précoce où le nouveau et les stocks 2024 vont devoir se côtoyer. Problème de place tout relatif car l’enjeu majeur reste sur la capacité de vendre selon l’Interprofession valaisanne de la vigne et du vin (IVV).

Précoces, les vendanges, seront de qualité mais elles tombent au moment où une partie des encaveurs ont encore des stocks de l’an dernier. Gérable, selon l’IVV, car le souci principal est clairement ailleurs. Côté stockage, le Valais a connu bien pire avec un pic en 1983, lorsqu’il
a fallu remplir des wagons-citernes jusque dans les port-francs de Genève et Bâle, des piscines et même le nouveau réservoir d’eau potable de Veyras de l’époque, où Provins avait dû y entreposer 2 millions de litres, rappelait i y a dix ans encore, le directeur commercial de l’époque, feu Arthur Darbellay. À l’époque, cette année du siècle avait débouché sur une récolte de 80 millions de kilos, plus du double des bonnes années actuelles. Entre-temps, le canton a perdu quelque dix pourcents de ses surfaces de vignes et aujourd’hui, cette situation est devenue improbable car la viticulture impose désormais des quotas au mètre carré.
Mais la gestion des volumes, à stocker comme à encaver, peut devenir délicate pour des caves de petite dimension. Alors certes, il peut y avoir des difficultés pour trouver les surfaces nécessaires à stocker le tout mais ce n’est pas forcément une question de taille de cave.
Du moins pas pour Yvan Aymon, président de l’IVV. L’enjeu d’aujourd’hui, c’est surtout de trouver les marchés les plus adéquats qui permettent de vendre nos produits, « en fonction de la filière de chaque cave » et pas vraiment à sa taille.
Fin avril, les données de l’Office fédéral de l’agriculture montraient une diminution de 16% de la consommation de vin en Suisse, entre 2023 et 2024. La vente des vins valaisans serait en recul de 20%, selon ces chiffres.