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Décès d'une skieuse : le chef de piste de TéléVerbier conteste sa responsabilité

Procès en appel ce mercredi matin pour le chef de la sécurité des pistes de Verbier. L'homme est accusé d'homicide par négligence après le décès accidentel d'une jeune skieuse en 2014. Récit d'audience.

Didier Morard
Didier Morard, Rédaction Rhône FM
26 juin 2024, 12:00
/ Màj. le 27 juin 2024 à 06:45
Une skieuse italienne avait perdu la vie en décembre 2014 sur les pistes du domaine skiable de Verbier. (image d'illustration)
Une skieuse italienne avait perdu la vie en décembre 2014 sur les pistes du domaine skiable de Verbier. (image d'illustration) © Keystone-ATS

Le prévenu était bien seul ce mercredi 26 juin 2024 devant le Tribunal cantonal (TC). Accusé d'homicide par négligence, le chef de la sécurité du domaine skiable de Verbier était l'unique partie représentée à l'audience. Acquitté en première instance, TéléVerbier n'a logiquement pas assisté aux débats. Indemnisée par la société de remontées mécaniques en 2021, la famille de la victime s'est retirée de la procédure. Plus surprenant, le Ministère public (MP) a renoncé à comparaître à la barre. Une absence remarquée pour un dossier d'une telle ampleur et qui avait défrayé la chronique.  

"Mon client ne doit pas être le bouc-émissaire" Julien Ribordy, avocat de la défense

En décembre 2014, une skieuse italienne perdait la vie sur les pistes de Verbier, à proximité du télésiège "La Chaux II". La malheureuse, âgée de 24 ans au moment des faits, a heurté violemment une corde de sécurité dépourvue de drapeaux de signalisation ou de fanions. En sa qualité de chef des pistes, l'accusé était responsable d'identifier les dangers et de les sécuriser, estime l'acte d'accusation. Il lui incombait donc de mettre en place une signalisation spécifique par la pose de fanions, poursuit le document du MP.

Une version contestée par la défense

Devant le TC ce mercredi, la défense n'a pas manqué d'arguments pour contredire le jugement de première instance. Elle a tout d'abord pointé du doigt l'absence de cahier des charges du chef de la sécurité des pistes au moment des faits. Un tel document n'a été signé qu'en 2019. "Mon client ne doit pas être le bouc-émissaire" a lancé Julien Ribordy, l'avocat du prévenu. L'homme de droit a pointé du doigt les carences dans l'organisation des tâches. Des propos corroborés par plusieurs employés de TéléVerbier cités dans la procédure. Les tâches accomplies par le chef de la sécurité des pistes au moment des faits avaient été déterminées d'entente avec sa hiérarchie et par rapport à son expérience. Le prévenu disposait des brevets nécessaires pour exercer la fonction et connaissait la réglementation en la matière.

"Le Ministère public n'a pas été assez loin pour connaître qui a posé la corde" Julien Ribordy, avocat de la défense

Le service des pistes fournit le matériel de sécurité (piquets, cordes, panneaux de signalisation) au personnel des remontées mécaniques pour l'installation aux abords des installations. "Il n'était pas dans mes compétences de vérifier les zones de départ et d'arrivée des remontées mécaniques", a déclaré le prévenu. La défense a vertement critiqué le manque d'investigations menées par le parquet. "Le Ministère public n'a pas été assez loin pour connaître qui a posé la corde", a blâmé Julien Robordy. "Un aveu d'échec du Ministère public ?", s'est-il questionné. En première instance, le parquet estimait que de savoir exactement qui a tendu cette corde "n'aurait rien changé, en raison de la chaîne de responsabilité".

La défense a remis en début d'audience au juge le planning du mois de décembre 2014 des employés du télésiège "La Chaux II".

Manque d'empathie du prévenu ?

En première instance, le jugement soulignait le manque d'empathie du prévenu vis-à-vis de la famille de la victime. "J'ai été choqué par le jugement de première instance, selon lequel je n'ai pas eu d'empathie pour la famille de la victime", a déclaré le prévenu à la fin de son interrogatoire. "J'ai été touché par cet accident. Je me suis beaucoup remis en question", a-t-il précisé. Son avocat a aussi souligné la durée de la procédure, près de dix ans, qui pèse sur son client. Le prévenu bénéficie toujours de la confiance de son employeur puisqu'il est à ce jour encore le chef de sécurité du domaine skiable de TéléVerbier.

L'avocat de la défense, Julien Ribordy, a plaidé l'acquittement. Le Ministère public, dans ses conclusions écrites, a demandé la même peine qu'en première instance, à savoir 90 jours amendes avec un sursis de deux ans. Le verdict sera rendu ultérieurement.

DM
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