De retour de la marche internationale vers Gaza, un Valaisan témoigne
La marche internationale en faveur de Gaza a tourné court le week-end dernier. Durant leur trajet entre le Caire et Rafah, les activistes propalestiniens ont été interceptés par les autorités égyptiennes. Un Valaisan y était. Il raconte.
Il voulait rallier Gaza pour dénoncer le conflit au Proche-Orient. Le Valaisan Christian Blanc a participé la semaine dernière à la Global March to Gaza. Photographe amateur et touché par la cause palestinienne, l'Ayentôt voulait se rendre compte par lui-même de la situation sur place. "J'adore la photo et le message qu'elle peut faire passer", explique Christian Blanc. Loin d'être un activiste de la première heure, le Valaisan vivait sa première expérience en la matière. "Je suis juste un humain, choqué de voir qu'on peut tuer pour n'importe quelle raison", justifie-t-il.
Partis du Caire, en Egypte, les activistes devaient se rendre en véhicule jusqu'à la ville d'Ismailia, puis marcher les 50 derniers kilomètres vers le poste frontière de Rafah, à l'entrée de l'enclave palestinienne. Mais, leur expédition a fait long feu. Sur leur parcours, ils ont été arrêtés par les autorités égyptiennes. Certains activistes ont été interceptés et bloqués, passeports confisqués de nombreuses heures, parfois molestés. "Il y avait deux, trois cents policiers qui nous contenaient. Mais, il n'y avait pas grande chose à contenir parce que la marche était pacifique du début à la fin", assure Christian Blanc.
Les manifestants propalestiniens ont été refoulés et expulsés de force dans des bus en direction du Caire. "Les personnes qui ne voulaient pas être évacuées, étaient frappées à coups de matraque et de fouet. La violence était assez impressionnante à vivre", raconte l'Ayentôt. Christian Blanc est pris à partie lorsqu'il demande des explications aux forces de l'ordre. Elles le prennent alors à l'écart. Juste avant, il parvient à donner en douce les cartes mémoires de son appareil photo. Là, le ton monte entre les policiers et l'activiste valaisan. "On n'est pas vraiment en position de force pour se révolter. Il faut trouver des stratagèmes. C'est toujours impressionnant d'être entouré par des gens avec cette violence en eux", poursuit-il. Christian Blanc parvient à ruser les policiers au sujet de son appareil photo et à rejoindre son groupe pour être expulsé vers la capitale égyptienne. "Je remercie les personnes qui m'ont accueilli dans les bus", lâche-t-il.
Un reportage photographique en testament
De retour au Caire, les manifestants ont reçu l'ordre de se disperser et de ne pas se rassembler. Christian Blanc et ses acolytes vagabondent encore quelque temps vers le site des pyramides pour éviter les contrôles et prennent finalement la direction de l'aéroport pour rentrer en Suisse. Fichés par les autorités, ils craignent alors leur sortie du territoire égyptien. Finalement, il n'en sera rien. Dans l'avion, une grande partie des participants à la marche se retrouve. "On a pu partager nos émotions", explique Christian Blanc. "Tout le monde est bien rentré et c'est l'essentiel", ajoute-t-il.
Avec ses photos, Christian Blanc va désormais réaliser un reportage sur la Global March to Gaza.