Cosmétiques artisanaux : un succès florissant mais des règles souvent bafouées en Valais
Savon, dentifrice ou déodorant maison : le marché des cosmétiques artisanaux fleurit. Mais derrière les étals, peu de producteurs sont totalement en règle. Le Canton publie son rapport : 22 artisans sur 23 inspectés l’an dernier ont reçu des réclamations. Explications
Dentifrice, savon ou crème de nuit : peut-être achetez-vous ce genre d’articles dans des marchés artisanaux. Le nombre de petits producteurs de cosmétique est à la hausse dans le canton. 75 adresses sont répertoriées auprès du service cantonal de la consommation. Sachant que le nombre n’est pas exhaustif.
Circuit court et ingrédients plus naturels : le local est tendance. Mais ce marché reste complexe, les normes strictes. Pour preuve, les chiffres publiés dans le dernier rapport du service : sur 23 producteurs inspectés l’an dernier, 22 ont fait l’objet de réclamations.
Infractions fréquentes, mais rarement dangereuses
Faut-il s’inquiéter ? " Ce sont majoritairement des problèmes de conformité légale, pas de danger pour la santé ", rassure Linda Bapst.
Les défauts les plus fréquents ? Un autocontrôle lacunaire, un étiquetage incomplet,ou l’absence de dossier d’information produit (DIP), pourtant obligatoire. Ce document, rédigé par un toxicologue, permet de garantir la sécurité d’un produit selon sa composition, son usage et sa fréquence d’application. Il coûte entre 300 et 800 francs — un investissement lourd pour les petits producteurs.
Des risques réels en cas de négligence
Si les erreurs relèvent donc souvent du protocole, leurs conséquences peuvent pourtant être sérieuses. Certaines huiles essentielles mal dosées peuvent causer des allergies cutanées, ou interagir avec le soleil. " Sans évaluation scientifique, on peut sous-estimer les effets d’un ingrédient ", note la cheffe de service.
Les zones sensibles, comme les muqueuses ou le contour des yeux, nécessitent une attention particulière. D’autant plus quand il s’agit de dentifrices, partiellement ingérés.
Bien se lancer : les conseils du Canton
Le Service cantonal invite les aspirants artisans à consulter les exigences détaillées sur son site ou sur celui de l’OSAV. Une alternative abordable : acheter des recettes déjà certifiées, avec DIP inclus.
Dernière recommandation : bien choisir ses matières premières. " Évitez les fournisseurs hors Suisse. Préférez les drogueries ou revendeurs helvétiques, dont les produits sont, eux aussi, soumis à contrôle. "