Compétitivité : le Valais à la traîne, mais assez résilient aux taxes douanières américaines
Le Valais se classe avant-dernier de l'indicateur de compétitivité des cantons présenté ce jeudi par UBS. Nouveauté cette année, l'étude calcule aussi la résilience des cantons dans le contexte des droits de douane américains.

Le Valais est à nouveau en queue de classement économiquement. UBS présentait ce jeudi son indicateur de compétitivité des cantons. Zoug est en tête, suivi par Bâle-Ville et Zurich. Le canton du Valais se classe avant-dernier, juste devant le Jura. Le Vieux-Pays est particulièrement à la traîne en matière d'accessibilité, de finances publiques, de capital humain et d'environnement de coûts. Seuls l'innovation et le marché du travail sauvent l'honneur du canton. "Le Valais a profil où on voit une certaine amélioration. Ça ne suffit pas pour faire gagner au Valais un rang, mais la tendance est au progrès", résume Thomas Veraguth, économiste chez UBS.
Malgré des résultats de compétitivité décevants, le Valais doit prendre ce classement avec des pincettes. Si le canton est distancé en comparaison intercantonale, il reste très compétitif sur le plan international. "L'économie suisse est la plus compétitive au monde. Quand on est un canton suisse, on reste extrêmement compétitif en comparaison internationale", insiste l'économiste d'UBS.
Reste que ces indicateurs économiques sont décriés en Valais, notamment auprès des décideurs politiques, pour qui les critères retenus pour l'étude ne sont pas modifiables, comme l'accessibilité ou le bassin de réception, c'est-à-dire le nombre de personnes pouvant accéder à une certaine zone dans un temps donné. "Sur les huit piliers, certains sont modifiables, d'autres ne le sont pas", reconnaît Thomas Veraguth. Rien n'est donc inéluctable. Le Valais peut entreprendre des réformes pour améliorer sa compétitivité. "Le Valais a un potentiel d'amélioration significatif. Le Valais peut entrer en concurrence avec les autres cantons", appuie l'expert de la banque aux trois clés.
La résilience des cantons face aux taxes douanières
Nouveauté cette année, UBS a aussi calculé dans son indicateur de compétitivité la résilience et la vulnérabilité des cantons dans le contexte des droits de douane américains. Le Valais s'en sort assez bien en comparaison à son classement. Si certains cantons comme Neuchâtel, le Jura et Nidwald affichent une double peine, soit une grande vulnérabilité et une faible résilience, le Valais est lui classé parmi les cantons les moins vulnérables. Le Vieux-Pays exporte pourtant 22% de ses produits vers le pays de l'Oncle Sam. "Neuchâtel a des valeurs extrêmes avec 38% d'exportation vers les États-Unis", compare Thomas Veraguth.
UBS a chiffré à 20'000 les emplois menacés en Suisse par les tarifs douaniers américains. Deux régions valaisannes sont directement touchées : Viège et le Chablais. "Le Valais a deux centres industriels particulièrement touchés", confirme Thomas Veraguth. Il nuance : "la perte d'emploi n'est pas significative en Valais. Elle va toucher beaucoup plus l'Arc jurassien." Ce constat ne prend toutefois pas en compte de potentielles futures taxes douanières sur les produits pharmaceutiques. En gestation à Washington, ces tarifs pourraient fortement impacter ce secteur valaisan, grand exportateur vers les États-Unis.