Cautionnement, subventions, fonds immobiliers : le canton vient à la rescousse de son hôpital
Le Conseil d'Etat valaisan propose d'octroyer un cautionnement-cadre supplémentaire de 294 millions de francs en faveur de l'hôpital du Valais (HVS). Il veut également créer un fonds immobilier cantonal Santé.

En janvier 2023, l’HVS avait pris langue avec le Conseil d’État pour lui faire part de difficultés en lien avec une pénurie de personnel, une insuffisance tarifaire et un renchérissement des coûts de construction pour les hôpitaux en chantier du côté de Brigue et de Sion. L'Exécutif valaisan a alors pris le taureau par les cornes.
"Gouverner, c’est prévoir", comme l’a rappelé le conseiller d’État en charge du département de la santé, des affaires sociales et de la culture, Mathias Reynard, "L'HPS ne pouvait pas s’en sortir seul et on ne va pas le laisser tomber, c’est notre responsabilité en tant que pouvoirs publics." Un plan complet a ainsi été présenté à la presse, mardi matin à Sion.
Brigue, Sion et Malévoz
Un cautionnement-cadre de 294 millions de francs a été annoncé. Septante-huit millions serviront au financement du renchérissement et des coûts supplémentaires liés à l'agrandissement des hôpitaux de Brigue et de Sion. Soixante millions sont prévus pour la rénovation et de nouvelles constructions prévues sur le site psychiatrique de Malévoz à Monthey. Le montant global des investissements avoisine un milliard de francs.
Le financement de la mise aux normes parasismiques des bâtiments existants de l'HVS sera, lui, pris sur le budget ordinaire du Service de la santé publique. Son montant global n'est pas connu. Certaines estimations, liées à des études 2018 et 2021, évoquent plus de 21 millions de francs.
Risque d'un manque de liquidités
Le Conseil d’État prévoit également un subventionnement de 70 millions de francs sur cinq ans sous forme de prestations d'intérêt général. Ce montant sera pris dans la réserve de politique budgétaire du canton.
"Sans ces mesures financières, on pourrait se retrouver rapidement en manque de liquidités, dans le courant de 2026 pour les investissements stratégiques", a confirmé Pascal Strupler, le président du Conseil d’administration de l’HVS.
Le renchérissement des coûts de construction, les conditions de marché et les tarifs hospitaliers ont mis les finances de l’HVS sous pression. "On est dans une mauvaise période pour construire", reconnaît Mathias Reynard. Et le ministre socialiste de citer l'inflation, la guerre en Ukraine, les taux hypothécaires. Le président du Conseil d'administration nie toute gestion insuffisante. "L'Inspection des finances atteste toujours d'une bonne gestion financière", affirme-t-il.
Un fonds immobilier cantonal Santé
Enfin, l'Etat du Valais va proposer au Grand Conseil, la création d'un fonds immobilier cantonal Santé. Si le Parlement le valide, le canton s’occupera alors de construire les nouvelles infrastructures nécessaires au HVS, afin de les mettre à sa disposition contre un loyer raisonnable et supportable.
"Le plafond des engagements dépendra des résultats et de l’analyse finale qui sera décidée", a précisé Roberto Schmidt, le conseiller d’Etat encore en charge des finances cantonales, jusqu'à mercredi soir.
Concrètement, la priorisation, l’ampleur des travaux et le calendrier des nouveaux investissements hospitaliers seraient à l’avenir décidé par le Conseil d’État et le Grand Conseil. À terme (2031), l’objectif est d’intégrer l’ensemble des 89 bâtiments hospitaliers existants. Un premier rapport intermédiaire devra être remis au Conseil d’État sur la question pour fin 2026.
"Ces mesures ne sont pas une mise sous tutelle. L’idée est que l’HVS se concentre sur sa mission première : soigner", a conclu Mathias Reynard.