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Blatten ne figure pas sur la carte des dangers comme zone à risques

Le village de Blatten, détruit par un éboulement dévastateur, n'est pas classé comme zone à risques sur la carte des dangers du canton du Valais. Selon les experts, cela est dû au fait qu'il s'agissait d'un événement inattendu, qui ne s'était encore jamais produit en Suisse.

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Rédaction Rhône FM, Keystone-ATS
07 juin 2025, 09:08
/ Màj. il y a 7 heures
Vue aérienne de l'éboulement de Blatten
Vue aérienne de l'éboulement de Blatten © KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Sur les cartes des dangers, les événements avec une probabilité d'occurrence allant jusqu'à une fois tous les 300 ans sont pris en compte, a expliqué le géologue et minéralogiste bernois Hans-Rudolf Keusen à Keystone-ATS.

Il faut partir du principe qu'un événement comme l'éboulement de Blatten est beaucoup plus rare, c'est-à-dire qu'il se produit en moyenne moins d'une fois tous les 300 ans. Il ne s'agit donc pas d'une erreur ou d'une mauvaise estimation, ajoute M. Keusen, qui a notamment été membre pendant douze ans de la plate-forme nationale "Dangers naturels" PLANAT.

Et de préciser que, souvent, ces risques rares sont déclarés comme risques résiduels sur les cartes de dangers. Les autorités doivent les gérer.

Agglomérations dans la zone de danger

En Suisse, de nombreuses habitations se trouvent en zone rouge sur les cartes des dangers naturels. Cela ne signifie pas que ces zones d'habitation doivent être démolies, mais que les travaux d'extension, par exemple, sont plus difficiles, voire impossibles, précise l'expert.

En revanche, dans les zones bleues, il est possible de construire sous certaines conditions, explique M. Keusen. Les zones d'habitation ainsi exposées doivent, dans la mesure du possible, être protégées par des mesures de protection.

Selon une évaluation de la Banque cantonale de Zurich se basant sur les cartes cantonales des dangers publiées en avril, une maison sur six est menacée par un danger naturel. Le niveau de danger y est généralement faible ou moyen, mais un bâtiment d'habitation sur 125 se trouve dans des zones de danger important.

Le principal danger naturel provient des inondations, loin devant les glissements de terrain. Avec près de la moitié des habitations exposées à au moins un danger naturel, le canton de Glaris détient la palme du taux de maisons situées dans des zones de danger, suivi par les cantons du Valais (36%), de Schwyz (30%), des Grisons (29%) et de Saint-Gall (27%).

Des spécialistes se prononcent pour la reconstruction de Blatten

"Il faut respecter autant que possible les souhaits de la population. Si les habitants de Blatten veulent reconstruire leur village, les pouvoirs publics doivent les soutenir", déclare le géologue Hans-Rudolf Keusen lors d'un entretien avec Keystone-ATS.

L'emplacement exact du futur village est bien sûr important: "Dans la zone de l'énorme cône d'éboulis, cela semble difficile", poursuit M. Keusen. La condition est un emplacement sûr en dehors de la zone de danger. Pour cela, il faut des études géologiques et d'aménagement du territoire. Il est toutefois convaincu qu'une reconstruction est "techniquement possible".

Espace culturel alpin

M. Keusen se prononce contre les voix qui, en raison de "l'augmentation des dangers naturels en montagne", évoquent le déplacement des populations des zones menacées vers des zones sûres. Il est important que l'espace culturel des Alpes reste peuplé et que les gens ne vivent pas uniquement dans les villes, souligne le spécialiste.

Boris Previšić, directeur de l'institut uranais sur la culture des Alpes, estime lui aussi que c'est une mauvaise idée d'abandonner des vallées entières en raison des risques naturels. Dans le cas de Blatten, il y a de bonnes raisons de reconstruire le village, si cela est possible dans un endroit sûr.

De nouvelles voies

Selon M.Previšić, l'essentiel est qu'il s'agisse d'une alternative vivable, favorisant la cohésion sociale, que ce soit une reconstruction ou un déplacement des habitants.

Le spécialiste en sciences culturelles souligne qu'il est important de considérer à nouveau l'espace alpin comme un environnement dynamique. La population habitant en montagne pourrait par exemple redevenir plus mobile, comme autrefois, afin d'éviter les dangers naturels. Il serait ainsi envisageable d'appliquer le concept de l'agriculture à trois niveaux - village de montagne, mayen et alpage - également à l'habitat.

Keystone-ATS
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