Apprenti au grand coeur, il travaille une vigne et reverse les bénéfices à une association
Un apprenti viticulteur qui gère lui-même pendant deux ans sa propre vigne et qui décide de reverser les bénéfices des ventes à une association caritative. C'est l'histoire du jour et du millésime "Promesse d'espoir".

Seul aux commandes de sa propre vigne. C'est le défi lancé par Julien Fournier de la Cave des Promesses à Conthey à son apprenti viticulteur. "C'est Julien [Fournier] qui est venu me voir pour me demander si je voulais faire ma cuvée et travailler une vigne. J'étais super enthousiaste", s'exclame Arnaud Franzé, apprenti viticulteur en troisième année. L'entreprise contheysanne a laissé à son jeune employé de 17 ans la possibilité de travailler lui-même une petite parcelle de A à Z. De la taille à l'ébourgeonnage, en passant par l'effeuillage, les vendanges et même la vinification du fruit. Arnaud Franzé a réalisé tous les travaux, du cep à la bouteille.
L'exercice a été réalisé sur deux ans, deux cycles viticoles, pour laisser l'apprenti apprendre de ses erreurs et les corriger l'année suivante. "Apprendre de ses erreurs, c'est l'un des meilleurs apprentissages", résume Julien Fournier.
Du cep à la bouteille
De son propre aveu, Arnaud Franzé n'a pas été assez présent dans sa vigne la première année. "La première année, j'ai mal jugé la récolte et j'ai eu trop de récolte, donc une perte de sucre", avoue-t-il. "Quelques problèmes à la taille", rajoute son patron Julien Fournier.
Le jeune viticulteur en herbe a poursuivi sa tâche jusqu'à la cave. La taille familiale de l'entreprise contheysanne lui permet de participer à la vinification. "Chaque année après les vendanges, je travaille à la cave pour apprendre le deuxième métier, celui de caviste", explique Arnaud Franzé. "J'ai ainsi pris toutes les décisions œnologiques pour ma cuvée", poursuit-il. "J'ai quand même demandé des conseils", sourit l'apprenti.

Arnaud Franzé a aussi dû imaginer une étiquette, prévoir la promotion de son millésime, calculer un prix de revient de la bouteille et fixer un prix de vente.
Une expérience pédagogique ET caritative
Le patron de la Cave des Promesses Julien Fournier avait proposé à son apprenti de garder les bénéfices de la vente pour son futur, ses études ou ses loisirs. Mais, Arnaud Franzé en a décidé autrement. Il reversera l'entier des recettes à l'association romande des familles d'enfants atteints d'un cancer (ARFEC). "Il m'a proposé très spontanément de reverser le fruit de la vente à une association. J'ai été très surpris et touché. J'ai trouvé très noble de sa part", salue Julien Fournier. "Au lieu de faire quelque chose qui profite uniquement à moi, j'ai préféré reverser l'argent à une association", explique Arnaud Franzé. "Elle fera un meilleur usage de cet argent", ajoute humblement le jeune homme de 17 ans.
Fixée à 30 francs, la bouteille – une Syrah – porte le nom de "Promesse d'espoir". 150 bouteilles sont en vente avec une étiquette en forme de clin d'œil à l'ARFEC.