Altis : réunion d’information sous tension entre la direction et les employés
Le distributeur d’énergie du Val de Bagnes "Altis Groupe SA" a réuni mardi après-midi ses employés pour faire le point sur les récents événements. Une séance parfois tendue entre membres de la direction et collaborateurs.

En toile de fond : la faillite évitée de justesse grâce à la commune, qui a accepté de postposer un prêt de 2,5 millions de francs. Autrement dit, Altis n’a plus à rembourser cette somme dans l’immédiat. Mardi à 15h30, dans le centre logistique de Sembrancher une centaine d’employés sont réunis, les visages sont fermés, l’ambiance est tendue.
Le directeur général, Joël Di Natale, s’empare du micro. Son intervention est brève, presque sèche. Il commence par confirmer les rumeurs : "les résultats d’Altis Groupe SA pour l’exercice 2024 sont mauvais." Un déficit de 1,8 million est annoncé.
Après une explication sur les raisons qui ont mené l'entreprise à la situation actuelle, il enchaîne avec cinq messages clés : la survie du groupe n’a jamais été remise en question, la commune n’a pas réinjecté d’argent, elle a simplement postposé 2,5 millions, aucun licenciement n’est prévu, des mesures de redressement sont en place depuis le début de l’année, le nouveau conseil d’administration se donne du temps pour faire la lumière sur la situation.
Puis c’est au tour de Stéphane Luisier, nouveau président du conseil d’administration, de prendre la parole. Après une courte présentation, il lâche ces mots : "la multitude de sociétés rend la lecture difficile et la structure peu professionnelle. Il faut une seule société".
Yann Rodriguez, directeur de la filiale Innovation-Blue Ark, réagit : "je ne suis ni juriste, ni expert financier, mais je peux imaginer qu’un montage de ce type-là peut être difficile à lire". Il poursuit en précisant que depuis plusieurs mois le groupe est à la recherche d’un directeur financier, ce qui rend les choses complexes.
La parole aux employés
La deuxième partie de la réunion se poursuit par secteur. Les directeurs de divisions rencontrent leurs équipes et tentent de répondre aux questions. Le ton monte rapidement, notamment chez les collaborateurs du secteur infrastructure, en première ligne sur le terrain.
Ils dénoncent un préjudice d’image, la peur d’affronter les clients, et surtout un manque criant de communication de la part d’Altis Groupe SA. La direction entend ces inquiétudes et promet la publication d’un communiqué sur le site internet de l’entreprise, à condition que le conseil d’administration en donne l’aval.
La prochaine étape : une assemblée générale extraordinaire prévue cet automne, avec pour objectif de faire toute la lumière sur les éléments ayant conduit Altis Groupe SA dans cette situation.