A Saxon, l'un des promoteurs des hectares rachetés à Nestlé Waters se fâche
Les promoteurs propriétaires d'une partie des anciens terrains de Nestlé Waters à Saxon, sont toujours en rade. Ils dénoncent ce blocage que d'autres, disent-ils, n'auraient pas eu. La commune rappelle que c'est le futur Plan d'Affectation des Zones qui fera loi.
C’est un long bras de fer entre promoteurs et autorités communales sur fond de dérogation au Plan d’Affectation des Zones (PAZ), accordée ou non. Rhône fm s’en est fait l’écho le 26 mai déjà, mais la situation s’est encore péjorée depuis, avec plusieurs procédures de dénonciations lancées peu avant la mi-juillet.
Pour rappel, l’affaire concerne plusieurs propriétaires, dont « Les Iles Saxon sàrl », qui se partagent 4,7 hectares du quartier Alpwater, les parcelles détenues à Saxon jusqu’en 2021 par Nestlé Waters pour l’embouteillage de l’eau Cristalp. À dire vrai, l’ensemble représente plus de cinq hectares, si l’on y inclut la Source aux Croix, au sud de la route, derrière le casino, figurant également comme propriété de « Les Iles Saxon sàrl » au cadastre.
Sauf que sur ces terrains, et exclusivement sous réserve d'une dérogation, ne peuvent être mises en place que des activités concernant l’eau ou l’énergie, selon le PAZ existant, ce qui n’est pas l’ambition des nouveaux propriétaires.
Cette situation était connue dès l’achat par les sociétés aujourd’hui propriétaires, reconnait le directeur de « Les Iles Saxon sàrl », Paul Voutaz, convaincu dès les premières discussions avec la commune que cette fameuse dérogation ou, cas échéant, une révision partielle anticipée du PAZ spécifique pour le quartier concerné, allait ouvrir d’autres perspectives d’activités sur ces parcelles. Ce qui n’est pas le cas. À fin mai, le président de Saxon, Christian Roth, a déjà expliqué sur Rhône fm, que la commune avait ouvert depuis plusieurs mois un vaste chantier afin de revoir le Plan d’aménagement de Zones sur l’ensemble du territoire et non par quartier. Le projet doit être présenté en assemblée primaire à l’automne avec une entrée en vigueur vraisemblable au printemps 2026. L’impasse se forme.
Une situation qui ne serait pas la même pour tous, selon le mandataire de « Les Iles Saxon sàrl »
Ronald Troillet, mandataire pour « Les Iles Saxon Sàrl », a donc décidé de passer à l’offensive. Cette dérogation qui n’a pas été accordée aux nouveaux projets des nouveaux propriétaires, l’a été, selon lui, accordée à d’autres sur des parcelles, elles aussi, réservées à certaines activités. Il a donc décidé de les dénoncer auprès du service des constructions de la commune, en raison d’un usage, qu’il estime illicite par rapport au PAZ existant.
"Tout a déjà été expliqué en toute transparence", souligne le président de Saxon
Sollicité par nos soins, le président Christian Roth n’a pas caché son agacement, rappelant qu’il avait déjà expliqué le pourquoi et le comment de la démarche communale en toute transparence à fin mai, en particulier sur les questions liées au PAZ global, mais aussi sur les inquiétudes de la population quant aux projets envisagés sur ces terrains.
Tout en précisant que chaque dossier à ses particularités, il nous a également fait savoir que l’affaire en question étant particulièrement complexe, tous les échanges entre les parties, ne s’effectuaient désormais qu’à travers les avocats respectifs, Me Daniel Guignard pour les promoteurs et Me Gaspar Couchepin pour la commune de Saxon. Plusieurs procédures liées sont, en effet, actuellement en cours, au canton, au Conseil d’Etat et au tribunal.
Les promoteurs ne cachent pas la préparation d’une nouvelle plainte qu'ils comptent déposer ces prochains jours.