À Fully, Guy Parmelin appelle la Suisse à "avancer" dans un monde incertain
Invité à célébrer la fête nationale à Fully, le conseiller fédéral Guy Parmelin a livré un discours centré sur le courage. Un peu plus tôt dans la soirée, il nous accordait un entretien dans lequel il abordait les tensions internationales, la place de la Suisse et le rôle de l’exportation.
À l’occasion des festivités à Fully, Guy Parmelin a prononcé un discours aux accents philosophiques, évoquant le courage comme "la première des qualités humaines" et un moteur indispensable pour l’avenir du pays. Dans un monde "instable, fragmenté, brutal", le ministre a salué la capacité de la Suisse à se maintenir debout grâce à son équilibre et à ses valeurs fondatrices.
"Le courage, c’est cette source d’énergie qui permet à la Suisse d’aller de l’avant, comme le vélo d’Einstein : il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre." Il a rappelé les forces du pays : stabilité politique, excellence en formation et en innovation, culture du compromis. Et de conclure sur une note valaisanne : "Ne bradons pas nos atouts, et, semblables à ces vaches d’Hérens qui font la fierté du Valais, ne nous laissons pas marcher sur les sabots !"
“Il ne faut pas céder au découragement”
Avant de monter à la tribune, Guy Parmelin s’était rendu à la Maison de la Petite Arvine pour un moment convivial, puis avait répondu à nos questions. Interrogé sur les incertitudes internationales, il appelait à la résilience : "Quand on voit la situation internationale, la première réaction, c’est de se demander : ‘Qu’est-ce qui va encore nous arriver ?’ Il ne faut pas céder au découragement, au contraire : se projeter vers le futur."
Conscient de la petite taille de la Suisse face aux grandes puissances, il affirme toutefois : "Mais bien sûr qu’elle a son mot à dire." Selon lui, c’est grâce à son ouverture, à ses entreprises innovantes et à sa force d’exportation que la Suisse peut continuer à peser. "Notre salut passe par des entreprises très développées, innovatrices, tournées aussi vers l’exportation, même chose pour les produits agricoles et viticoles."
En toile de fond, les tensions commerciales
Au moment de notre entretien, réalisé le soir du 31 juillet, l’échéance fixée par Donald Trump pour l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane approchait. "Demain à 6 h du matin, c’est la deadline fixée par le président Trump", rappelait alors Guy Parmelin. "Nous avons négocié un deal. Il pourrait y avoir une deuxième étape : des négociations en vue d’un accord commercial futur, juridiquement contraignant." Sans se montrer alarmiste, il appelait à garder la tête froide : "Nous sommes toujours prêts. En politique, on doit être prêt à toutes les éventualités."
Quant à la fête nationale, elle demeure selon lui un moment essentiel de cohésion : "C’est un moment où on resserre les liens, toutes professions, tous milieux confondus."
L’interview a été réalisée avant l’annonce officielle par Donald Trump des droits de douane de 39 % imposés à la Suisse.