À Chamoson, un projet pour transformer une gravière en réserve naturelle
Le trou béant laissé par la gravière de la Glapière à Chamoson pourrait être comblé. Un projet est en cours pour en faire une réserve naturelle. Une solution saluée par les entrepreneurs, qui ne savent plus où déverser la terre végétale.

À Chamoson, un trou dans la falaise du Haut-de-Cry pourrait être comblé.
On parle ici de la gravière de la Glapière, située au pied de la falaise et en bordure du vignoble. Dans les années 80 et 90, la terre a servi de remblai pour la construction de l’autoroute A9. L’exploitation de la carrière s’est ensuite arrêtée, en raison de fréquentes chutes de pierres. Aujourd’hui, le trou est laissé à l’abandon et la végétation a repris ses droits.
Un projet de réserve naturelle
Pour combler cette cicatrice laissée sur la falaise du Haut-de-Cry, il faudra amener quelque 425'000 mètres cubes de terre végétale. "Sur place, on voit le coteau, les parcelles de vigne qui s'arrêtent. Il y a un petit peu de végétation et après, c'est de la terre qui a été grattée, on arrive sur le rocher. Cela crée une cavité entre deux parties du vignoble, avec des arbustes qui colonisent de plus en plus les terrasses qui restent derrière", constate Claude Crittin, président de Chamoson et actuel président de la bourgeoisie.
À terme, la zone sera rendue à la nature et ne sera pas accessible au public. "Nous avons consulté les associations de défense de la nature pour transformer cette gravière en réserve naturelle." Contacté par Rhône FM, Jérémy Savioz, chargé d'affaires chez Pro Natura, indique que le projet ne bénéficie pas du soutien des organisations environnementales. "Nous avons simplement consulté le dossier et avons décidé de ne pas nous y opposer."
Le remblaiement de ce trou sera fait en deux étapes. "Il s'agit d'abord de faire un nouveau remblai dans lequel les chutes de pierres peuvent s'arrêter. Et à partir de ce remblai, on remplit pour arriver jusqu'à boucher le trou", précise Claude Crittin.
Difficulté du projet : le lieu ne sera accessible qu'à certains mois de l'année. "Lors du gel ou du dégel, il ne faut pas y aller en raison des chutes de pierres, également lors des vendanges. Là difficile de circuler avec des camions. Nous voulons faire les choses correctement."
Un projet salué par les entrepreneurs du canton
La bourgeoisie de Chamoson attend actuellement le feu vert de la Commission cantonale des constructions. Mais l’idée est déjà saluée par les associations d’entrepreneurs du canton, qui ne savent plus où déposer la terre végétale. "C'est un des gros casse-têtes qu'ils ont aujourd'hui lorsqu'ils font le moindre trou pour la construction d'une maison ou d'un immeuble.", relève Claude Crittin.
Le président de la bourgeoisie rappelle également que cet endroit servira uniquement à déposer de la terre végétale et non des déchets. "La terre qui sera déposée ici viendra de tout le Valais. C'est une aubaine pour les entrepreneurs, car aujourd'hui, on ne sait plus où la mettre."
Une aubaine pour la bourgeoisie
Ce retour de terre végétale représente aussi un apport financier bienvenu pour la bourgeoisie de Chamoson. "Cela peut représenter plusieurs millions de francs", reconnaît Claude Crittin. "Avec la seule exploitation des forêts, nous n'avons pas beaucoup de revenus actuellement. L'arrivée de toute cette terre nous permettrait de développer des projets sur la commune."
Les vignerons plus frileux
Les propriétaires des vignes attenantes à cette gravière sont plus frileux face à ce projet. "Ils ont des interrogations légitimes, parce que pendant plusieurs années, ce seront des allers-retours de camions", reconnaît Claude Crittin. "Donc nous devons leur donner des garanties dans l'exploitation de ce lieu, pour leur assurer que leur activité ne sera pas péjorée. Il y a suffisamment d'argent dans cette affaire pour pouvoir faire les choses comme il faut."
Selon le président, jusqu'ici les oppositions se comptent sur les doigts d'une main.
Selon Claude Crittin, il faudra compter une quinzaine d’années pour combler le trou laissé au pied de la falaise. "S'il n'y a pas de nouvelles oppositions à ce stade, le projet pourrait démarrer d'ici à deux ans."