1er Août : le Conseil fédéral appelle à l'unité
Le gouvernement s'est déplacé ce jeudi aux quatre coins de la Suisse pour donner dix-huit discours à l'occasion de la fête nationale. Ils ont appelé à l'unité, face à un monde "moins harmonieux qu'il y a 40 ans".
Les conseillers fédéraux ont appelé jeudi, lors des festivités du 1er Août, à l'unité et au compromis face à un monde "moins harmonieux qu'il y a 40 ans". "La polarisation n'est pas la solution aux problèmes d'aujourd'hui", a appuyé la présidente de la Confédération Viola Amherd dans son allocution télévisée.
La ministre de la Défense a exhorté les Suisses à ne pas se laisser "paralyser" par la peur dans ce monde marqué par les crises.
"Nous pouvons, et nous devons agir et contribuer à façonner notre monde. Il est de notre responsabilité de défendre nos valeurs en dehors de nos frontières", a-t-elle déclaré dans son allocution enregistrée depuis le château de Stockalper, à Brigue.
Dans ce contexte, la polarisation ne permet pas de répondre aux problèmes d'aujourd'hui, "notamment au changement climatique, qui a touché de plein fouet plusieurs régions de notre pays cet été", a déclaré la Valaisanne. Elle a souligné le "langage commun" des Suisses, même s'ils n'ont pas tous la même culture, ni la même langue.
"La Nature reste plus forte que l'Homme"
Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a également évoqué les victimes des intempéries dans les Grisons, en Valais et au Tessin dans son discours prononcé depuis Guarda (GR). "La sécurité et la paix sont des valeurs inestimables que nous ne pouvons pas prendre pour acquises, a-t-il dit. La nature reste plus forte que l'Homme".
La démocratie connaît des défis dans un monde "moins harmonieux qu'il y a 40 ans", a souligné le Tessinois. Il a rappelé "à quel point nous sommes privilégiés de vivre en Suisse", alors que seulement 30% de la population mondiale vit dans une démocratie.
Ignazio Cassis a toutefois jugé que le pays se trouve dans une période charnière et rappelé la nécessité de maintenir un esprit communautaire. Egalement inquiète des différentes évolutions dans le monde, Karin Keller-Sutter a appelé à mener le débat librement et pacifiquement. Seule la démocratie est en mesure de garantir la liberté, a-t-elle déclaré depuis New York.
Il est primordial de préserver "une culture saine du débat", tout en évitant les risques de polarisation, a appuyé la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider lors du brunch du 1er Août organisé à la Maison des résistants de Saint-Pierre-de-Clages (VS). La Jurassienne avait été privée de festivités la veille à Rorschach (SG) en raison d'un orage.
La socialiste a rappelé l'importance de la culture du compromis, qui permet au pays "d'avancer". Son collègue de parti, Beat Jans, s'est également rendu à un brunch à la ferme du côté du Seeland bernois, à Schüpfen.
Le ministre de la justice s'est lui aussi concentré dans son discours sur la recherche du consensus, appelant la population à saisir et créer des chances. "Comme les anciens enfants placés. Ou comme les femmes, qui ont dû lutter trop longtemps pour leurs droits démocratiques".
Guy Parmelin a lui clôturé en soirée dans la commune genevoise de Jussy la série des 18 discours donnés par les conseillers fédéraux pour le 1er Août. Comme dans son discours prononcé la veille à Lucerne, le ministre UDC a d'abord rappelé qu'en ce jour de Fête nationale la Suisse "n'a pas à rougir d'avoir de la ressource".
Il a aussi appelé à l'intrspection et a encouragé la population "à ne pas se laisser submerger par les impressions, par les a priori, ou encore par tout ce qui n'aurait pas été préalablement passé au crible de la raison". Cette approche est celle que suit le Conseil fédéral, a-t-il dit.
Philippe Lazzaini chahuté
Si les rencontres entre les conseillers fédéraux et la population se sont déroulées dans une ambiance bon enfant, il n'en était pas de même à Lausanne pour Philippe Lazzarini. Le commissaire général de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a été chahuté par des manifestants pro-israéliens, certains criant à l'évocation de son nom lors de la cérémonie officielle et d'autres brandissant des pancartes dénonçant l'action de l'UNRWA pendant son discours.
Le Neuchâtelois ne s'est toutefois pas laissé démonter, menant à bien son allocution dans laquelle il a notamment déploré "le bafouement" du droit humanitaire dans les nombreux conflits actuels, de Gaza à l'Ukraine en passant par le Soudan.
Au sujet de la guerre israélo-palestinienne, il a appelé les deux camps à imiter les trois cantons fondateurs de la Suisse et à "trouver un chemin durable vers la paix".
Les brunchs à la ferme, organisés à travers toute la Suisse, ont rassemblé près de 100'000 personnes. Et quelque 700 personnes ont célébré la fête nationale sur la prairie du Grütli, dans le canton d'Uri, où aucun conseiller fédéral ne s'est rendu contrairement aux années précédentes.
Le Parlement a quant a lui accueilli près de 2500 visiteurs lors de sa journée portes ouvertes à Berne. L'attrait était tel que certains curieux ont dû attendre deux heures avant de pouvoir explorer les lieux, selon les services du Parlement.
