100 ans de la cabane Mont Fort : retour sur son histoire et ses boulversements
La cabane Mont Fort fête son centième anniversaire. Construit pour remplacer le refuge de Barberine, recouvert par les eaux du barrage, l'édifice bagnard a connu de profonds bouleversements, notamment dans l'accueil de la clientèle.

La cabane Mont Fort trône sur les hauts de Verbier depuis cent ans. Le refuge de la section Jaman du Club Alpin Suisse (CAS) fête ce week-end son centième anniversaire. Construit en 1925, l'édifice doit sa réalisation à une autre cabane, celle de Barberine, qui a dû être abandonnée lors de la construction du barrage par les CFF. L'ex-régie fédérale a alors indemnisé la section vaudoise du CAS pour la construction d'un nouveau refuge. La cabane Mont Fort est née. "Au début, c'était une petite cabane en pierre où on mangeait, dormait et échangeait dans la pièce principale", explique Audrey Galas, la gardienne de la cabane Mont Fort depuis 2023.
Le refuge connaîtra plusieurs agrandissements et rénovations. En 2001, l'édifice double sa surface et sa capacité d'accueil. La cabane compte aujourd'hui 58 lits.
L'esprit de la cabane perdue ?
En 2023, le refuge connaît encore des travaux de modernisation de ses espaces. Au détriment de l'âme des cabanes de montagne, où tout le monde dort dans des dortoirs et partage sa table pour le repas ? "C'est un esprit qui se perd", reconnaît Audrey Galas. "La clientèle demande plus de confort, plus d'intimité. Ce sont des demandes très fréquentes, voire systématiques : est-ce qu'on peut avoir une chambre privée ?", explique la gardienne. "On essaie de répondre à un maximum de demandes", ajoute-t-elle.
L'accessibilité de la cabane joue aussi un rôle dans ce changement de clientèle. À l'époque pour atteindre la cabane Mont Fort, il fallait compter six heures de marche depuis Sembrancher. Aujourd'hui niché au cœur du domaine skiable de Verbier, le refuge est accessible skis aux pieds l'hiver comme un restaurant d'altitude. L'été, comptez moins de 40 minutes de marche depuis les remontées mécaniques. "On essaie de favoriser l'accès à tout le monde" milite la gardienne.
Si le refuge est situé sur la Haute Route et accueille des cordées d'alpinistes au printemps, les randonneurs ont pris le relais le reste de l'année. "Aujourd'hui, faire un trek en montagne est accessible à tout le monde", résume Audrey Galas. Elle met aussi un point d'honneur à faire découvrir les cabanes de montagne aux familles. "C'est une superbe expérience en famille, sans écran, sans pollution lumineuse", appuie-t-elle.
Un centième anniversaire célébré dans les airs
Pour ses cent ans, le refuge s'apprête à vivre un week-end de festivités les 6 et 7 septembre. Une messe et des discours sont prévus, mais surtout un spectacle aérien avec le collectif du Petit Bus Rouge. Il s'agit d'artistes de cirque et de professionnels de la montagne. Des musiciens suspendus dans les airs, une tyrolienne, des sauts dans un filet ou en base-jump rythmeront la journée. "C'est un spectacle qui tourne autour de la cabane", promeut Audrey Galas.