Arolla : vers une situation temporaire pour remplacer le camping
La commune d'Evolène veut doter la station d'Arolla d'une aire de stationnement afin de pallier, pour cette année, à la fermeture du camping de la station annoncée dimanche. Ni le lieu, ni la date d'ouverture n'ont, pour l'heure, été communiqués.
Cette aire provisoire sera accompagnée de mesures d’encadrement, tels: affichage, balisage, installation de sanitaires temporaires, encaissement sur place et service d’information touristique. "Elle sera gérée par l'Office du tourisme", précise la présidente d'Evolène, Virginie Gaspoz à l'agence de presse Keystone-ATS, complétant le communiqué envoyé mercredi.
En offrant cette relocalisation provisoire sur une parcelle privée, la commune vise à maintenir une capacité d'hébergement, à lutter contre le camping sauvage, notamment de randonneurs effectuant la Haute Route pris de court par la situation actuelle et à rassurer les touristes. Des hôteliers m'ont dit que certains touristes voulaient annuler leur réservation craignant un Blatten no2", révèle Virginie Gaspoz.
Cette solution doit permettre à la commune et aux exploitants du camping, désormais fermé, de trouver une option pérenne pour 2026.
Option Grande Dixence abandonnée
Une relocalisation provisoire du camping avait été proposée dès la mi-juin sur un terrain appartenant à Grande Dixence SA (GDSA). La société a confirmé à Keystone-ATS avoir donné un préavis favorable à la mise à disposition d'une surface située à proximité de son usine d’Arolla, moyennant, que son exploitation n’entrave pas le travail des employés de GDSA.
Cette alternative ne pourra toutefois pas voir le jour pour 2025, une autorisation de l'Etat du Valais risquant d'arriver, au mieux, après la haute saison. Cette option provisoire a ainsi été définitivement abandonnée.
Plusieurs pistes seront étudiées
"Mardi soir, nous avons rencontré la présidente de la commune d'Evolène pour faire le point sur le dossier", explique Eva Colli, la coexploitante du camping. "L'idée est de trouver un terrain qui appartient à la commune à exploiter dès 2026." Nous allons lister tous les lieux possibles", confirme Virginie Gaspoz. Deux solutions semblent pouvoir être sérieusement étudiées, selon les dires des deux femmes.
Outre se doter d'un terrain qu'il faudra aménager en bonne et due forme, la commune devra obtenir une autorisation de la part du Service valaisan du développement territorial. Une carte des dangers devra également être validée par le Service des dangers naturels. Des tâches qui seront menées de concert, pour perdre un minimum de temps dans ce dossier, selon Virginie Gaspoz.
Vent de solidarité
Grâce à un important vent de solidarité, la mise en faillite du camping, dont le démontage s'achève ce mercredi, va pouvoir être évitée. Quant au couple d'exploitants, il devrait, de leur propre aveu, passer cette période de crise jusqu'au printemps prochain, sans trop de mal.
Déboutés par le Conseil d'Etat, le couple Colli a choisi de ne pas faire appel de cette décision. "Par contre, nous avons déjà pris contact avec de nombreux députés au Grand Conseil, de gauche comme de droite et pas seulement de notre région, afin de les rendre attentifs au fait qu'aucune aide n'existe (ndlr: tant au niveau communal, cantonal que fédéral) en cas de fermeture d'un établissement pour cause de dangers naturels", révèle Eva Colli, bien décidée à mener un combat qui va au-delà de son cas personnel, consciente que d'autres entreprises pourraient connaître pareil sort en Valais.
12'000 nuitées par an
Plus haut camping d’Europe à 1950 m d’altitude, le camping d’Arolla est une véritable institution dans le Valais central pour les campeurs depuis 56 ans.
La commune d’Evolène compte deux autres types de campement analogue: l’un à Evolène même, l’autre aux Haudères. En haute saison, ces derniers ne pourront pas absorber l’ensemble des passages enregistrés du côté d’Arolla, un camping qui tourne à 12'000 nuitées annuelles, entre mi-mai et fin octobre.