Yverdon: expérience police/travailleuse sociale jugée réussie
La Ville d'Yverdon-les-Bains (VD) a jugé réussie l'expérience d'une année d'intégrer une intervenante sociale d'appui et de proximité (ISAP) au sein des patrouilles de la Police Nord Vaudois (PNV). Elle salue un rôle novateur à l'interface du social et de la sécurité.

Ce projet-pilote a été déployé de mars 2024 à mars 2025 dans toutes les communes rattachées à la PNV. "Face à une augmentation constante des situations à caractère psychosocial telles que la précarité, les troubles psychiques, les crises relationnelles et la détresse sociale, cette initiative visait à apporter une réponse mieux adaptée, en misant sur la complémentarité entre compétences policières et savoir-faire sociaux", ont expliqué mardi les autorités communales de la cité thermale dans un communiqué.
L'ISAP a accompagné les forces de l'ordre sur le terrain, intervenant lors de situations de crise ou de forte vulnérabilité. Elle a soutenu les agents dans la gestion d'événements complexes, facilité le lien avec les victimes, orienté vers les ressources du réseau sociosanitaire et allégé la charge mentale et administrative des policiers et policières, est-il précisé.
Des patrouilles mixtes ont été expérimentées. Puis la modalité d'intervention a évolué vers un engagement "sur appel", permettant une meilleure réactivité et un ajustement aux besoins du terrain, poursuit le communiqué.
Sondage
Un sondage scientifique interne réalisé auprès du personnel de la PNV révèle plusieurs constats: 75% des répondants estiment que les situations psychosociales ont nettement augmenté ces dernières années, 80% considèrent que la société attend trop de la police dans la gestion des vulnérabilités sociales, et 39% ont directement sollicité l'appui de l'ISAP et souhaitent la création d'équipes mixtes police-travail social.
"Le personnel souligne l'utilité de cette fonction pour la prise en charge des victimes, la médiation, les passages de relais vers les partenaires externes et la gestion d'interventions émotionnellement marquantes", note encore la Ville.
Le rapport final, rédigé avec l'appui d'un groupe de chercheurs pluridisciplinaires, salue le projet: "C'est une réponse innovante aux défis croissants rencontrés par la police, appelée à intervenir de plus en plus souvent dans des contextes liés à la santé mentale, à l'exclusion sociale ou à la détresse psychique". Cette démarche illustre l'intérêt croissant pour une sécurité publique qui intègre pleinement la dimension sociale du travail du policier, conclut-il.
Interrogé par Keystone-ATS, le commandant de la PNV Marc Dumartheray a précisé que "le poste de l'ISAP, soit une collaboratrice permanente, a été pérennisé vu le succès du projet et les perspectives qu'il offre". "Il n'y a pas de budget spécifique. Il s'agit principalement d'une charge salariale intégrée au budget de la Police Nord vaudois", a-t-il aussi souligné.