Déductions fiscales des primes d'assurance-maladie: débat ouvert
Le Grand Conseil valaisan s'est penché lundi sur une initiative parlementaire visant à augmenter les déductions fiscales des primes d'assurance-maladie. Il a accepté par 94 voix contre 32 d'entrer en matière sur un contre-projet élaboré par la commission ad hoc. Le débat aura lieu jeudi mais les fronts semblent figés.

"Il est temps d'entrer en matière sur cette question dont on parle depuis dix ans et qui a sans cesse été reportée", a estimé l'UDC, parti à l'origine de l'initiative parlementaire et qui approuve "les clarifications" apportées par le contre-projet. D'autant que les primes n'ont cessé d'augmenter entre-temps, a-t-il ajouté.
Une augmentation par étapes des déductions fiscales pour les primes d'assurance maladie avait été prévue par le Grand Conseil en 2012. Mais celle-ci avait été reportée suite à l'introduction de trains de mesures d'économies.
Le texte demande de modifier la loi fiscale pour porter les déductions fiscales pour primes d'assurance-maladie à 7200 francs pour les personnes mariées. Le montant serait de 3600 francs pour les autres contribuables.
L'UDC a obtenu le soutien du Centre et du PLR. La droite a rappelé que les hausses des primes constantes - près de 100 francs par mois, par personne depuis 2012, doivent pousser le parlement à agir rapidement.
Il serait inopportun d'attendre la révision de la loi fiscale, alors que la pression sur le budget des ménages se fait sentir maintenant, ajoute-t-elle. De cette manière, la déduction pourrait entrer en vigueur au 1er janvier 2024 déjà.
Pour Les Vert-e-s et le parti socialiste, en revanche, le moment n'est pas favorable justement parce que la révision de la loi fiscale se profile. "Il faut avoir une vue d'ensemble avant d'accepter des propositions désordonnées", notent les formations.
Celles-ci estiment aussi que le gain pour le contribuable sera "faible", et met en garde contre une baisse des recettes fiscales "de 12 millions de francs pour le canton et d'autant pour les communes". Pour donner une bouffée d'air aux classes populaires et moyennes, il faudrait plutôt renforcer les subsides, ajoute la gauche qui décrit cette mesure comme "contre-productive" et qui profitera surtout aux plus riches contribuables.