Assurance-maladie : rejet de l'initiative du Centre "Pour un frein aux coûts"
Le peuple et les cantons suisses ont rejeté l'initiative populaire du Centre "Pour des primes plus basses". En Valais, si la majorité dit oui, une scission apparait entre la partie francophone et germanophone.

La Suisse n'introduira pas de frein aux coûts de la santé. L’initiative du parti du Centre pour un frein aux coûts de la santé a été repoussée par 62,8% des votants suisses. Le Jura, le Valais, Fribourg et Neuchâtel ont soutenu le texte à contre-courant.
Dans notre canton, le vote final se solde par un oui à 50,2% sur l'ensemble du canton. Un oui plus timide qu'au Jura et son taux d'acceptation de 60,8%, mais qui s'explique par le net refus du Haut-Valais.
Pour faire baisser les coûts de la santé, le texte centriste proposait d'introduire un frein aux coûts, lié à la conjoncture économique et au niveau des salaires. Ce mécanisme aurait fonctionné sur le modèle du frein aux dépenses de la Confédération.
Le Centre seul contre tous
Durant la campagne, le Centre s'est retrouvé bien seul pour défendre son texte, hormis le parti évangélique et quelques personnalités de gauche. Les autres partis ont dénoncé un texte inutile, voire dangereux, car il pourrait conduire à une médecine à deux vitesses.
C’est donc une lourde défaite pour le Centre et pour cette idée mal comprise pouvant aller jusqu’au rationnement des soins. Le conseiller national centriste valaisan Benjamin Roduit avait la mine des mauvais jours.
Médecins opposés
L’initiative du Centre pour un frein aux coûts de la santé avait donc toute la classe politique contre elle, mais aussi et surtout, les médecins et les soignants.
Pour la présidente de l’Association suisse des infirmières Sophie Ley, les Suisses ne sont pas opposés à agir pour limiter la hausse des coûts de la santé. Mais pas comme le proposait le texte du Centre.
Contre-projet concocté
Le Conseil fédéral et le Parlement ont concocté un contre-projet indirect, qui s'appliquera. Il prévoit que le gouvernement fixe tous les quatre ans une limite à la hausse des coûts de l'assurance obligatoire des soins. Si les coûts dépassent cette valeur convenue sans justification, le Conseil fédéral et les cantons doivent envisager des mesures correctives.