Vice-championnes d'Europe, Aurore Favre et ses coéquipières veulent enchaîner aux Mondiaux
Un mois après les Européens, l'heure des Mondiaux d'escrime a sonné. Médaillée d'argent à Gênes, aux côtés de sa sœur Angeline et des autres membres de l'équipe de Suisse féminine, Aurore Favre aborde ce rendez-vous mondial sans réelle pression, mais avec des ambitions.

"Nous ne nous sommes même pas vraiment rendues compte de ce que nous avions réalisé." Il y a tout juste un mois, Aurore Favre et ses coéquipières de l'équipe de Suisse féminine d'escrime ont pourtant réussi un bel exploit. À Gênes, elles se sont parées d'argent lors des championnats d'Europe, une première au niveau féminin depuis 2009 pour les épéistes helvétiques.
La confiance au rendez-vous malgré une saison "difficile"
Quelques semaines plus tard, un moment en particulier revient à l'esprit de la Valaisanne lorsqu'on l'invite à se replonger dans cette épopée italienne. "La dernière touche de Pauline (ndlr : Brunner, l'une de ses coéquipières) en demi-finale contre l'Estonie. Celle qui nous assure de rentrer avec une médaille." Si la dernière marche vers le titre s'est révélée trop grande, l'Ukraine s'imposant 45-33 en finale, l'escrimeuse d'Euseigne, sa sœur Angeline et leurs partenaires ont surpris bon nombre d'observateurs lors de ses Européens. "Nous l'avons peut-être moins été que tous les gens qui nous entouraient. On avait confiance en nous, on croyait en nos capacités avant de commencer ces Européens. Avant ça, notre saison avait été difficile, car à chaque fois, nous tirions en dessous de notre réel niveau. Nous avons raté plusieurs podiums de pas grand-chose, mais nous savions de quoi nous étions capables."
Les Suissesses n'ont pas eu beaucoup de temps pour savourer leur médaille, obtenue lors de leur dernière sortie sous la conduite de Paul Fausser, dont le mandat de coach national s'est achevé dans la foulée. Très vite, elles se sont tournées sur la préparation des Mondiaux qu'elles débutent ce mardi par la compétition en individuel. Leur nouveau statut de vice-championnes d'Europe par équipes engendre-t-il une pression supplémentaire avant d'aborder ce rendez-vous mondial? "Je pense plutôt que c'est tout le contraire", répond Aurore Favre. "Nous avions des objectifs sur l'ensemble de la saison et nous les avons en bonne partie remplis avec cette médaille européenne. Nous avons d'ores et déjà fait mieux que l'an dernier. Tout ce qui vient, à commencer par ces Mondiaux, n'est plus que du bonus."
Pas de pression mais des ambitions
Sans réelle pression donc, les Suissesses attaquent tout de même ces Mondiaux avec de l'ambition. "Collectivement, on vise au minimum les quarts de finale", affirme Aurore Favre. "Je pense malgré tout que l'on peut aller chercher beaucoup plus et croire à une nouvelle médaille. En individuel, atteindre le tableau de 16 serait déjà correct, même si j'espère là aussi un peu plus." Il y a deux ans, les Helvètes avaient terminé au pied du podium lors de l'épreuve par équipes. "L'escrime est un monde où toutes les équipes sont fortes, mais où toutes sont proches aussi. Cette 4ème place montre que nous pouvons viser haut et faire encore mieux cette année."
Si ces Mondiaux de Tbilisi arrivent en toute fin de saison, Aurore Favre l'assure : elle a encore suffisamment d'énergie pour performer. "J'ai surtout l'envie de bien faire. Dans ces conditions, on trouve toujours l'énergie nécessaire. On verra bien ce que cela donne."Actuellement 88ème mondiale sur le plan individuel, la Valaisanne sait que chaque rendez-vous est important dans l'optique d'une qualification pour les prochains Jeux Olympiques, ceux de Los Angeles en 2028. "J'ai encore des places à gagner au ranking mondial si je veux être de la partie. D'un côté, ces JO me paraissent trop proches, mais d'un autre, je me dis que j'ai encore un peu de temps pour bien travailler et aller de l'avant. C'est assez paradoxal."
Engagées en individuel ce mardi aux Mondiaux, Aurore Favre, sa sœur Angeline et leurs coéquipières Pauline Brunner et Fiona Hatz le seront par équipes vendredi.
Établie à Paris par amour
Aînée de la famille Favre, Aurore a quitté le Valais natal en 2022. Si elle représente le club de Berne, au même titre que sa sœur Angeline et ses frères Hadrien et Aurèle, elle est établie à Paris où elle s'entraîne sous les ordres d'un personnage très reconnu dans le monde de l'escrime : le maître d'armes français Daniel Levavasseur. "Je suis partie à Paris pour y rejoindre mon compagnon qui est aussi escrimeur", explique-t-elle. "Notre vie sur place tourne autour de notre sport. Je m'entraîne le matin, lui l'après-midi et nous nous racontons nos séances respectives. Nous nous soutenons et nous poussons énormément l'un et l'autre. Lorsque la motivation manque ou que la fatigue se fait ressentir chez l'un de nous, l'autre est là pour le requinquer."