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Malgré les aléas de la météo et…le loup, le Swiss Peaks Trail relance sa double traversée du Valais

À un an de souffler sa dixième bougie, le Swiss Peaks Trail surfe toujours sur la vague du succès. Il s'apprête à battre un nouveau record de participation et a décidé de reconduire le parcours titanesque né en 2024 : un tour du Valais sur 700 kilomètres qu'ils seront 100 à tenter de boucler.

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Christophe Moreillon
Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM
20 août 2025, 07:30
/ Màj. le 20 août 2025 à 12:01
Le Swiss Peaks Trail est prêt à vivre sa 9ème édition.
Le Swiss Peaks Trail est prêt à vivre sa 9ème édition. © Swiss Peaks Trail

"Le débat a été long. Il a duré plusieurs semaines au sein du comité." Présidente du Swiss Peaks Trail, Noémie Voeffray-Remacle reconnaît qu'il n'était pas garanti que le pari tenté l'an dernier soit reconduit douze mois plus tard. Parmi les organisateurs, tout le monde n'était pas convaincu de l'intérêt de relancer le parcours titanesque inauguré en 2024 : une double traversée du Valais entre le Bouveret et Oberwald. "On a finalement décidé de reproduire l'expérience, mais on ne garantit pas de le faire une 3ème fois."

Une montée chronométrée et par étapes

Qu'importe. Lundi prochain, cent courageux s'élanceront avec le rêve de succéder à Victor Richard. Il y a un an, le Belge avait été le premier à franchir la ligne d'arrivée du Swiss Peaks 660, devenu aujourd'hui le Swiss Peaks 700. Un changement de nom qui colle davantage au nombre réel de kilomètres parcourus par les participants, lesquels avalent par ailleurs près de 49'000 mètres de dénivelé positif. Si le parcours reste sensiblement identique à celui de l'an dernier, le format de course change. Le chronométrage sera ainsi lancé dès la première partie, soit la montée du Valais par la rive droite du Rhône, qui se fera en plusieurs étapes. "Les coureurs nous ont fait part de leur volonté d'avoir un chrono sur tout le tour", explique le directeur de course Julien Voeffray. "Le faire sans interruption n'était pas une option pour nous. Nous devons veiller à respecter une forme d'éthique, à respecter leur santé et leur sécurité ainsi que le travail de nos bénévoles. Sur une telle distance, l'écart entre le premier et le dernier peut être colossal. Nous ne pouvons pas imaginer laisser un poste de ravitaillement ouvert durant une semaine complète. Effectuer un chronométrage quotidien était le meilleur compromis possible."

"Même si leur vie en dépend, les coureurs ont de la peine à se fixer des limites." Julien Voeffray, directeur de course

Concrètement, les participants à cette véritable odyssée à travers le Canton seront réunis à cinq reprises à Ovronnaz, Crans-Montana, Rarogne, Fiesch et Obergesteln. Leurs différents temps de parcours seront cumulés avant le départ de la deuxième partie de course prévue le dimanche 31 août à 10h00 depuis Oberwald. De là, chacun sera libre de gérer ses efforts et son repos comme bon lui semble afin de rallier le Bouveret. "Pour des raisons logistiques, nous avons décidé de réduire de 150 à 100 le nombre de coureurs. C'est ce qui matche le plus avec la capacité d'accueil des cabanes de montagne", relève Noémie Voeffray. Les heureux (ou courageux) élus ont été soigneusement sélectionnés par le comité sur la base de leurs aptitudes à effectuer de tels efforts. Julien Voeffray reconnaît d'ailleurs que l'organisation a un rôle de garde-fou à jouer auprès d'athlètes prêts à repousser leurs limites jusqu'à l'extrême.

Sur l'ensemble des parcours proposés lors de cette 9ème édition du Swiss Peaks Trail, du semi-marathon à ce tour du Valais, un nouveau record du nombre de participants devrait être établi : près de 2'600 contre 2'250 il y a un an. Des participants issus de 45 nationalités différentes. "Nous sommes à 85% d'étrangers sur les deux plus grands tracés : le 380 et le 700. Ce sont des gens qui rêvent de venir courir dans les Alpes en raison des images qu'ils voient sur les réseaux sociaux. On sait toutefois que reproduire dans la vraie vie ce que l'on voit sur la toile peut être un vrai problème, surtout lorsqu'on parle de montagne", prévient Julien Voeffray. "Celle-ci nous rappelle vite à l'ordre lorsque nous ne la respectons pas. Chacun est tenu de faire preuve d'humilité."

L'incertitude de la météo

La sécurité comme principale préoccupation : les organisateurs du Swiss Peaks Trail ne changent pas leur cheval de bataille pour continuer à être épargné par les accidents majeurs. "Sur un événement qui dure quinze jours, on ne sait jamais ce qui peut nous arriver", note Noémie Voeffray-Remacle. "Ce qui fait à la fois la beauté et la difficulté de notre job est que nous ne pouvons pas prévoir à l'avance ce qui va nous tomber dessus d'un point de vue météo. Nous nous focalisons donc sur ce que nous pouvons maîtriser afin de faire les meilleurs choix si le ciel vient à se montrer capricieux."

"Après avoir été embêtés par les glissements de terrain l'an dernier, nous avons cette fois été impactés par les chutes de neige tardives du printemps." Julien Voeffray, directeur de course

La météo n'a d'ailleurs pas attendu le coup d'envoi de la 9ème édition du Swiss Peaks Trail pour donner des sueurs froides à ses organisateurs. "Après avoir été embêtés par les glissements de terrain l'an dernier, nous avons cette fois été impactés par les chutes de neige tardives du printemps", soupire Julien Voeffray. Le directeur de course rappelle que le terrain de jeu de l'événement se situe essentiellement entre 1800 et 2400 mètres d'altitude. "Et uniquement sur des chemins pédestres. Le problème est que la neige a occasionné de nombreuses chutes d'arbres sur chacune des rives du Rhône, entraînant la fermeture de ces chemins pédestres. Les remettre en état a été un travail de grande ampleur qui nous a bien fait transpirer. Au mois de juillet, pas certain que nous aurions pu mettre sur pied nos différentes courses…"

L'impact…du loup

Les aléas météorologiques n'ont pas été le seul obstacle à surmonter pour Julien Voeffray et le reste du comité. Ceux-ci ont en effet également dû composer avec une thématique plus inattendue : la présence du loup. "Un problème qui concerne la portion haut-valaisanne de nos parcours 700 et 380. Le loup y met la pression sur les troupeaux de moutons et les chiens de protection qui deviennent nerveux et réagissent mal au passage des gens. Les communes concernées ne savent pas comment gérer ce problème autrement qu'en fermant les chemins et en interdisant les courses. Le manque d'ouverture au dialogue est évident et nous frustre. Nous sommes contraints de nous adapter en renonçant à certains passages dans des endroits magnifiques, où de nombreux bénévoles aimaient pourtant nous accueillir." Que ce soit aussi bien sur le plan organisationnel que (surtout) financier, le directeur de course ne cache pas qu'il souhaiterait bénéficier d'un soutien plus important, notamment à l'échelle cantonale. 

À l'aube de la 9ème édition de leur événement, les prémices de la prochaine ont d'ores et déjà été évoqués au sein du comité. "Nous avons la moitié du cerveau en 2026", rigole Noémie Voeffray-Remacle qui espère atteindre la barre des 3'000 inscrits lors de cette future cuvée anniversaire. Pour y parvenir, plusieurs nouveautés devraient voir le jour au niveau des tracés. Reste à savoir si le diction "jamais deux sans trois" s'appliquera au parcours 700, devenu par sa taille et son prestige la nouvelle vitrine du Swiss Peaks Trail.

La 9ème édition en chiffres

Du 25 août au 7 septembre

7 parcours (semi-marathon, marathon, 70km, 100km, 170km, 380km, 700km)

2'600 coureurs

75% d'hommes et 25% de femmes

1'000 bénévoles

78 communes traversées

CM
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