Le voyage d'une vie : comment sont accueillis les coureurs étrangers à leur arrivée à Zinal ?
Lucien Epiney et son équipe sont sur le qui-vive. À trois jours du coup d'envoi de Sierre-Zinal, une partie des coureurs étrangers sont déjà arrivés sur sur place. Sélectionnés un par un, ils vivent pour la majorité d'entre eux le voyage d'une vie, loin de leur continent natal. Rencontre.

Cela fait désormais une dizaine d'années que Lucien Epiney fait partie du comité de la mythique course des cinq 4'000. En une décennie, il a eu l'occasion de côtoyer des milliers d'athlètes. C'est justement ça que le Valaisan apprécie, le contact avec les coureurs. À Zinal, ses missions — et celles de son staff — sont diverses tout au long de l'année. Mais la semaine de la course, il assure principalement l'accueil des athlètes étrangers, venus pour la grande majorité, de très loin.
Une organisation colossale
Il est un peu moins de 15h à Zinal ce mardi après-midi. À quatre jours du top départ de la 52e édition de Sierre-Zinal, un premier bus, rempli de coureurs, arrive déjà au centre du village. À l'intérieur, plusieurs dizaines d'athlètes, venus tout droit d'Amérique du Sud ou d'Afrique. "Nous comptons environ 150 coureurs étrangers dans le peloton des élites", explique Lucien Epiney. "Parmi eux, 50 à 80 sont logés à Zinal depuis le mardi, soit quatre jours avant la course. Cela demande évidemment une grosse préparation en amont, tant pour les logements que pour les repas. Nous pouvons heureusement compter sur une bonne collaboration avec les remontées mécaniques de Zinal et le travail de Didier De Courten pour la nourriture. Sur ce point-là, je ne me fais pas de souci pour eux, ils sont entre de très bonnes mains", sourit-il.
Au-delà de l'accueil et de l'accompagnement durant la semaine de course, Lucien Epiney s'occupe également de repérer tous ces coureurs au fil de la saison.
Un niveau parfois très différent
Dans la cinquantaine de coureurs accueillis, tous n'ont évidemment pas le même niveau, ni les mêmes ambitions. "Au niveau mondial, Sierre-Zinal est la référence pour les élites, tous les meilleurs coureurs se retrouvent ici. Il arrive donc parfois de voir des athlètes, qui n'ont pas forcément l'habitude, un peu intimidés de se retrouver là", poursuit Lucien Epiney. "C'est aussi ce qui fait la beauté de l'épreuve, de rassembler toutes ces personnes, qui ont l'occasion de vivre quelques jours ensemble. Cela peut être dépaysant, mais c'est une sorte de récompense pour nous de voir des athlètes heureux."
Dépaysant pour certains, mais pas pour tout le monde. En effet, quelques-uns ont participé le week-end dernier à Thyon-Dixence. De quoi se mettre déjà dans le rythme. "C'est une superbe combinaison. Thyon-Dixence est un peu plus courte que Sierre-Zinal, mais possède des tronçons de course similaires. Cela leur permet aussi de s'acclimater à leur environnement, parce qu'arriver 2-3 jours avant la course peut être compliqué à gérer", explique le Valaisan.
Cette année, comme les précédentes d'ailleurs, une bonne partie des inscrits ont déjà participé au moins une fois à la course des cinq 4'000. "Nous avons un slogan à Sierre-Zinal, nous sommes une grande famille. Et ça ne concerne pas uniquement les bénévoles ou le comité, mais aussi et surtout les coureurs élites. C'est pourquoi nous essayons de les faire revenir chaque année, en construisant avec eux une relation à long terme. Mais ça n'empêche pas de voir de nouvelles têtes à chaque édition", se marre Lucien Epiney.
Des habitués de retour
Parmi les habitués de l'épreuve, on retrouve notamment la Kényane Joyce Njeru et le Colombien Jonathan Castillo. Tous les deux se réjouissent de partir une nouvelle fois à l'assaut de Sierre-Zinal. "Cela fait désormais plusieurs années que je viens, mais cela ne m'empêche pas de prendre beaucoup de plaisir à chaque fois. Nous sommes toujours très bien accueillis et avons même l'impression d'être à la maison grâce aux bénévoles", explique la Kényane, victorieuse de Thyon-Dixence le week-end passé. "Les bénévoles, les paysages, tout est super ici", commente Jonathan Castillo. "Je suis content d'être de retour et je tiens à remercier les organisateurs pour l'opportunité qu'ils nous offrent."
Suivez la course au plus près
Tout au long de la journée de samedi, Rhône FM vous fera vivre de l'intérieur la 52e édition de Sierre-Zinal. Dès 8h, des interventions aux heures pleines seront réalisées depuis la ligne d'arrivée. Une émission spéciale vous sera aussi proposée dès 14h15, avec les organisateurs et quelques coureurs valaisans.