Une double page se tourne pour Élise Hitter : "Si c'était à refaire, je referais les mêmes choix"
Une nouvelle vie s'ouvre pour Élise Hitter, deux ans après son départ vers Salt Lake City. Son bachelor en poche, la Valaisanne s'apprête à rentrer à la maison. Si son aventure américaine touche à sa fin, son parcours de sportive est lui déjà derrière. Sans regret, bien au contraire.
Même à des milliers kilomètres de distance, la bonne humeur et la joie contagieuse d'Élise Hitter sont perceptibles lorsqu'elle répond au téléphone. La journée ne fait pourtant que commencer à Salt Lake City, cette destination qu'elle avait fait le choix de rejoindre il y a deux ans. À l'époque, elle était décidée à vivre son rêve américain : mener des études universitaires en parallèle à la poursuite de sa carrière de skieuse. Aujourd'hui, les choses ont bien évolué pour la native de Vercorin qui s'apprête à boucler son aventure outre-Atlantique.
Il y a un peu plus de douze mois, la Valaisanne nous racontait avoir vécu une première année intense dans l'Utah. Elle ne cachait pas non plus que les premières semaines loin de la maison avaient été difficiles à vivre, sa maman étant tombée malade à la même période. "Repartir pour la deuxième fois était bien plus facile l'an dernier", explique-t-elle. "Je savais où j'allais mettre les pieds. J'avais moins d'appréhension, moins de stress donc j'ai pu pleinement profiter de mon expérience."
Une remise de diplôme digne des films
Une expérience qu'Élise Hitter boucle auréolée d'un bachelor en management. Elle a reçu son diplôme il y a quelques semaines, à l'occasion d'une cérémonie digne des films diffusés à la télévision l'après-midi. "C'était exactement ça", se marre-t-elle. "Tous les professeurs sont là, on t'appelle sur la scène, il y a beaucoup d'émotions. Sans oublier l'accoutrement typique des universités américaines et le fameux lancer de chapeau. Je n'oublierai jamais cette journée."
Si elle a rempli tous ses crédits et validé son parcours universitaire, la Valaisanne ne rentrera à la maison qu'à la fin du mois d'août. Elle a en effet décidé de rester tout l'été à Salt Lake City pour y effectuer un stage dans le domaine de l'investissement immobilier. "C'est une super opportunité qui me permet de parler anglais dans le monde professionnel. Je l'ai obtenue grâce à un ancien coéquipier. Même si ce n'est pas forcément le domaine dans lequel je me vois faire carrière, je suis heureuse de pouvoir être désormais dans le pratique plutôt que dans le théorique."
Élise Hitter est bien décidée à utiliser cette expérience professionnelle pour préparer son avenir, lequel s'écrira désormais loin du ski de compétition auquel elle a décidé de renoncer. "La maladie de ma maman m'a fait prendre énormément de recul sur ma vie d'athlète", témoigne-t-elle. "En repartant à Salt Lake City, j'étais toujours motivée à atteindre mes objectifs, mais au fond de moi, quelque chose avait changé. Je me suis rendue compte qu'il y avait des choses bien plus importantes dans la vie. Dans ma tête, un processus s'est mis en place. Il y a d'abord eu la prise de conscience, j'ai écouté mon ressenti le plus profond. Je l'ai ensuite extériorisé et une fois que cela a été fait, que ma décision d'arrêter a été prise, j'ai pu pleinement profiter de cette dernière saison. J'ai skié l'esprit complètement libéré, ce qui m'a permis de signer de bons résultats." La Valaisanne est même montée sur un dernier podium, en terminant 3ème d'un géant universitaire en février. Elle boucle son parcours d'athlète reconnaissante pour tout ce que le ski lui a apporté.
À 24 ans et après ces deux années passées aux États-Unis, Élise Hitter ne cache pas ressentir le besoin de revenir auprès des siens. "Je dois reprendre un peu l'accent valaisan", rigole-t-elle. "Plus sérieusement, je me réjouis vraiment de rentrer. À Salt Lake City, je suis obligée de prendre la voiture pour aller me ressourcer en dehors de la ville. À Vercorin, je n'ai que quelques pas à faire avant de me retrouver en pleine nature. Cet aspect-là me manque. En traversant l'Atlantique, je me suis rendue compte de la chance que l'on a de vivre dans un endroit aussi spécial que le Valais."
Reconnaissante envers sa famille
Toujours à la recherche d'opportunités professionnelles pour son avenir, l'Anniviarde s'engagera en tout cas au sein de l'entreprise familiale : un magasin de sport à Vercorin. "Là aussi, je vais pouvoir mettre en pratique toute la théorie apprise durant mon bachelor. Je tiens aussi à rendre à ma famille tout ce qu'elle m'a apporté. Je me dois de la remercier, car sans elle, je n'aurais jamais pu vivre tout ce que j'ai vécu."
Que ce soit son expérience américaine ou son parcours de sportive, Élise Hitter s'apprête à tourner deux belles pages de sa vie sans le moindre regret. "Si c'était à refaire, je referais exactement les mêmes choix", affirme-t-elle. "Ce que je retiens de tout ça, c'est que la performance ne suffit pas à définir qui l'on est ou qui l'on devient. Tout ce que j'ai pu apprendre au cours de mes deux années à Salt Lake City, mais également durant mon parcours d'athlète dans sa globalité, est un bagage solide qui m'accompagnera pour toujours. Si d'autres jeunes réfléchissent à vivre un parcours tel que le mien, je n'ai qu'un conseil à leur donner : foncez. Même si ça peut faire peur, qu'une grande part d'inconnue existe, le monde est fait pour être exploré. Il faut saisir chaque opportunité de développer sa personnalité."