Les querelles derrière, les skieurs suisses sont de retour à Zermatt

C'est finalement en février dernier que Zermatt et Swiss-Ski ont trouvé un terrain d'entente. Un accord-cadre valable jusqu'en 2034, qui donne à la fédération suisse de ski le plein pouvoir de l'exploitation des infrastructures d'entraînement, tandis que la station valaisanne s'engage à entretenir quotidiennement les pistes. Un retour à la raison, estime Julien Vuignier, entraîneur des slalomeurs suisses. "J'ai beaucoup de respect pour la décision que Zermatt a prise l'année dernière. Ils se sont un peu fait rouler dans la farine par la FIS et c'était nécessaire de taper du poing sur la table, de dire stop. Tout le monde s'est rendu compte qu'on avait besoin de Zermatt, surtout pour la jeunesse. Les équipes nationales partent toujours aux quatre coins du monde, on aurait pu faire différemment, mais pour la relève, c'est important d'avoir accès à ce glacier."

Ancien entraîneur de l'équipe de Suisse et grand habitué des préparations estivales à Zermatt, Patrice Morisod salue lui-aussi cet accord. "C'est absolument normal que les meilleurs athlètes du pays puissent bénéficier des meilleures conditions d'entraînement en Suisse. C'est que du bonus, car ils vont pouvoir bénéficier de conditions optimales sur le glacier. Cet arrangement va beaucoup aider le ski et permettre à tout le monde d'avancer plus tranquillement vers le futur". Si la décision de Zermatt avait, à l'époque, fait réagir, Patrice Morisod partage l'avis de Julien Vuignier : la station valaisanne a bien fait de taper du poing sur la table.

Les Suisses ne seront pas les seuls à profiter du glacier de Zermatt. La relève du ski helvètique ainsi que d'autres nations utiliseront aussi les installations. Swiss-Ski garde toutefois la main sur l'attribution des pistes. "Il y a une hiérarchie bien identifiée", explique Julien Vuignier. "Le groupe de la Coupe du Monde choisit les pistes qu'il souhaite avoir, ensuite la Coupe d'Europe, puis l'équipe nationale junior. Selon la place qu'il reste, les équipes étrangères se greffent aux disponibilités. Nous avons la chance de bénéficier de ce que nous voulons, c'est un avantage non négligeable", poursuit-il. Avec le retour des élites, les espoirs auraient pu craindre pour leur calendrier. Au contraire, rétorque Patrice Morisod, très impliqué auprès de la relève.

Avec son glacier, la station valaisanne offre aux équipes nationales de bonnes conditions d'entraînement. "Ces quelques jours là-haut vont nous permettre de renouer le contact avec la neige, après un gros bloc de préparation physique. Cela fait toujours du bien aux athlètes", explique Julien Vuignier. Pourtant, les athlètes ne resteront pas bien longtemps, puisqu'ils s'envoleront de l'autre côté du globe à la mi-août. "Pour les standards de la Coupe du Monde, la neige n'est pas toujours optimale sur les glaciers. À partir de 9h, elle se transforme déjà en une neige de printemps et devient trop facile. Mais pour un début de préparation, c'est parfait", précise l'entraîneur des slalomeurs suisses.

Présent justement à Zermatt ces derniers jours aux côtés de la relève, Patrice Morisod a apprécié la qualité de la neige. "Cela dépend évidemment de la période. Depuis 2-3 semaines, les conditions sont très bonnes. J'ai eu la chance de passer une semaine là-haut et c'était absolument magnifique. L'année passée, lorsque les coureurs de Coupe du Monde et de Coupe d'Europe étaient interdits de s'entraîner ici, nous avons pu profiter de ces installations. C'est clairement le glacier en meilleur état et c'est une bonne nouvelle que tous les athlètes puissent bénéficier de ces conditions de ski."