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Justin Murisier : "Je veux voir plus gros et aller chercher un podium"

La saison 2024/2025 de Coupe du Monde débute ce week-end du côté de Sölden. Chez les hommes, le géant prévu ce dimanche sera l'occasion de voir à l’œuvre le Valaisan Justin Murisier. À l'aube du lancement d'un nouvel exercice, il est revenu sur sa carrière et ses ambitions futures.

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Valentin Marclay
Valentin Marclay, Rédaction Rhône FM
24 oct. 2024, 07:15
/ Màj. le 24 oct. 2024 à 09:45
Justin Murisier est prêt à démarrer une nouvelle saison sur le Cirque Blanc.
Justin Murisier est prêt à démarrer une nouvelle saison sur le Cirque Blanc. © KEYSTONE / Gian Ehrenzeller

Il est désormais l'un des skieurs suisses les plus expérimentés sur le circuit de la Coupe du Monde. Pourtant, Justin Murisier l'assure : ses plus beaux résultats sont devant lui. En choisissant de mettre l'accent sur les disciplines de vitesse au détriment de la technique, le Valaisan de 32 ans a fait un choix fort. Celui de mettre de côté le géant, sa discipline de toujours, pour le Super-G et la descente, ses disciplines de cœur. Après un dernier hiver rempli de promesses à la suite de bonnes performances, il possède une vraie carte à jouer cette saison.

La recette pour éviter les blessures

Si de bons résultats peuvent être attendus, il faut surtout espérer que Justin Murisier soit épargné par les pépins physiques. Car oui, le Valaisan a traîné des blessures durant une bonne partie de sa carrière, l'écartant trop souvent des compétitions pour avoir l'ambition des sommets. Aujourd'hui, il semble enfin être à l'abri et peut envisager l'avenir plus sereinement.

Au cœur de ce changement drastique, l'arrivée d'un préparateur physique personnel ainsi que l'expérience emmagasinée au fil des hivers. "C'est la maturité que tout le monde prend qui nous aide à évoluer et à prendre les meilleures décisions avec le temps", analyse le Valaisan. "C'est aussi le fait d'avoir un préparateur physique personnel qui regarde tous les détails, ça a clairement changé la donne. Ce n'est plus un programme uni pour tout le monde, mais personnalisé en fonction de mes besoins et c'est là que la différence s'est faite", poursuit-il.

Une préparation en Amérique du Sud

Contraints de s'exporter après la fermeture des pistes d'entraînements à Zermatt, les skieurs suisses sont partis en Amérique du Sud pour leur préparation estivale. Là-bas, ils ont trouvé tous types de conditions météorologiques."Que ce soit en Argentine ou au Chili, nous avons eu un mélange entre de belles et de difficiles conditions. Il y a eu beaucoup de changements, que ce soit hivernale ou printanière. On skiait beaucoup dans l'ombre et c'est très difficile lorsqu'on n'est pas en confiance. D'habitude, on avait Zermatt pour nous mettre dans le bain. On a dû faire sans cette année et c'était un changement assez drastique. À la fin, on a bien enchaîné les journées d'entraînements pour faire une bonne préparation. Je pense que nous sommes prêts pour cette saison."

"On vit en équipe, mais au final le ski reste un sport individuel." Justin Murisier

Partageant le même groupe d'entraînement que Marco Odermatt, Gino Caviezel et Thomas Thumler, Justin Murisier souligne l'importance de trouver un équilibre entre l'entraide à l'entraînement et le "chacun pour soi" en course. "On vit en équipe, mais le ski reste un sport individuel. À la fin, c'est chacun pour sa pomme au moment de s'élancer, même si on essaie de s'entraider le plus possible au sein du groupe. Le jour de la course, il faut essayer de mettre de côté les amis et essayer de performer pour soi-même. C'est là qu'il faut apprendre à être un peu égoïste."

La vitesse au détriment de la technique

À 32 ans, le Valaisan s'est construit une réputation de battant, toujours prêt au combat malgré de nombreuses blessures. Aligné en géant dès son plus jeune âge, il a décidé il y a quelques années, de se lancer dans les disciplines de vitesse. Un choix personnel, que les entraîneurs de Swiss-Ski ont dû accepter et valider. Un choix surtout payant puisqu'il a très rapidement décroché une cinquième place en Super-G.

"Il vaut mieux apprendre à glisser maintenant que d'apprendre à tourner à 32 ans. La tâche est difficile, mais reste possible à réaliser" Justin Murisier

"Cela s'est fait naturellement", détaille le Bagnard. "J'ai eu la chance de changer la marque de mes skis au moment où j'essayais de prendre la direction de la vitesse. J'ai depuis du matériel qui fonctionne bien dans les disciplines de rapidité, et ça, c'est un point déjà très important. Nous avons pu, par la suite, voir les parties où j'ai encore beaucoup à apprendre, surtout dans les parties dites très faciles. C'est quelque chose qui est assez dur à apprendre, mais de l'autre côté, il vaut mieux apprendre à glisser maintenant que d'apprendre à tourner à 32 ans. La tâche est difficile, mais reste possible à réaliser."

Enfin l'heure du podium ?

Si le podium échappe encore au Valaisan, il ne serait tarder au vu de sa progression. Très rapide dans de nombreuses portions de course, Justin Murisier sait qu'il a les capacités pour jouer le podium. Pas question donc pour lui de se contenter des nombreuses places au sein des dix meilleurs. "Sincèrement, il faut que je sois plus ambitieux que cela. J'ai 32 ans, j'ai fait beaucoup de saisons où j'étais Top 7, Top 10 mondial en géant. Maintenant que je m'aligne en vitesse, on a pu voir que j'avais des secteurs vraiment très rapides. J'ai pu faire des 4e et 5e places que ce soit en Super-G ou en descente. Je dois maintenant voir plus gros dans ces disciplines et aller chercher un podium", analyse-t-il.

"Le géant, c'est maintenant une discipline plutôt tactique pour moi." Justin Murisier

Pour y arriver, le Bagnard a mis en place une stratégie. Une stratégie d'ailleurs utilisée par les meilleurs skieurs de la planète. Celle de peaufiner les gammes techniques lors des géants afin d'être encore plus rapide lors des parties tournantes en Super-G ou en descente. "Le géant, c'est maintenant une discipline plutôt tactique pour moi. Cela me permet de garder mon niveau technique et pouvoir continuer à performer dans les disciplines de vitesse, lors des passages plus tournants. Si on regarde aujourd'hui ceux qui sont tout devant comme Odermatt, Sarrazin ou Kilde, ceux-là skient très fort en géant."

Une soif inextinguible

Le Valaisan se réjouit toujours autant de se lancer dans le portillon de départ, malgré ses nombreuses saisons sur le circuit. "La soif du résultat est toujours là. C'est très important lorsqu'on est un sportif de haut-niveau d'avoir cette envie de gagner. Au-delà de cette soif, cela reste ma passion et mon hobby d'enfance. C'est la vie que j'aime. J'aime parcourir le monde et faire des compétitions. Mon premier objectif est de performer, mais je dois profiter de chaque moment. Mine de rien, c'est une vie très spéciale. Il ne faut pas l'oublier, on a tendance à se frustrer quand les résultats ne sont pas là, mais c'est une belle expérience de vie."

Trop juste pour une perf' à Sölden

Avant le premier départ de la saison, Justin Muriser annonce qu'il ne s'attend pas à grand-chose concernant ce géant inaugural. "J'ai eu quelques soucis au genou durant l'été, mais tout va bien actuellement", rassure-t-il. "J'ai pu bien m'entraîner ces deux dernières semaines, mais je pense que Sölden est encore un peu trop tôt pour faire un bon résultat. Je suis sur la bonne voie en tout cas."

La station autrichienne aura l'honneur ce week-end de lancer les festivités du nouvel exercice de la Coupe du Monde. Deux géants sont au programme avec la présence de plusieurs Valaisannes et Valaisans. Les dames s'élanceront le samedi avec notamment les participations de Mélanie Meillard et de Camille Rast. Elles seront imitées par les hommes le dimanche, parmi lesquels on retrouve Justin Murisier et Loïc Meillard.

VM
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