En télémark, le Valaisan Romain Beney a endossé un nouveau rôle
La saison de Télémark reprend ses droits ce week-end à l'occasion des courses de Pinzolo en Italie. Avant le coup d'envoi de l'exercice, Romain Beney et Léa Lathion font le point sur leur situation.

Les spécialistes de télémark retrouvent le chemin de la compétition ce week-end lors des premières courses de Coupe du Monde organisées en Italie. L'équipe de Suisse se retrouve quant à elle en pleine restructuration après avoir essuyé de nombreux départs lors des précédents hivers. Parmi les plus expérimentés, on retrouve Romain Beney. Le Valaisan était arrivé lorsque Bastien Dayer et Amélie Wenger-Reymond faisaient encore rayonner le télémark helvétique. Aujourd'hui retraités depuis bientôt deux ans, le vide laissé derrière eux est immense. "Cela fait super bizarre de ne plus les voir au quotidien, parce qu'ils étaient déjà là depuis des années lorsque je suis arrivé", explique Romain Beney. "Ils représentaient les fondations de l'équipe du côté romand."
Des modèles, des sources d'inspiration au quotidien que ce soit aux entraînements ou en compétition. "Ils nous ont énormément tirés vers le haut en prenant du temps et de l'énergie pour nous. Je suis hyper reconnaissant de tout cela", poursuit Romain Beney. "Aujourd'hui, ils ne sont jamais bien loin, ils donnent souvent des coups de main et organisent beaucoup de choses. C'est toujours chouette de les recroiser et ils sont très disponibles. C'est vraiment la classe", souligne-t-il. En plus de ces deux retraits, la sélection en a enregistré d'autres. Un gros coup porté au cadre national, tant qualitatif que quantitatif.
L'objectif de la saison : lever une première fois les bras
Un effectif décimé, qui a contraint les athlètes restants à prendre plus de responsabilités sur les épaules. Au moment d'aborder ce nouvel exercice, Romain Beney se sent prêt. "Je suis assez content de la manière dont s’est déroulée la préparation et je me sens en forme pour entamer cette saison. Au télémark, nous effectuons la préparation chacun de notre côté. Pour ma part, je l’ai faite chez moi, en Valais. Je pense qu’il est très important de trouver un rythme qui permet d’aller de l’avant. Si on doit comparer aux entraînements plus classiques, en groupe, c’est vrai que c’est une dynamique assez différente. Ça me permet aussi d’être plus flexible par rapport à mes études".
Avec trois podiums en 94 départs de Coupe du Monde à son actif, le Sédunois est passé plusieurs fois à un rien de l'emporter. Au moment de se fixer les objectifs pour l'exercice à venir, il se montre ambitieux. "Je veux clairement aller chercher une victoire".
Une suite de carrière incertaine
Comme de nombreux athlètes, Romain Beney réalise en parallèle des études afin de lui assurer une après-carrière stable. "Je suis en train de finir un master en science du sport et de la motricité avec une spécialisation dans l’entraînement et la performance à l’Université de Lausanne", précise le skieur. Un emploi du temps rempli avec les nombreux entraînements hebdomadaires. "Aujourd’hui, la période est assez tranquille parce qu'il ne me reste plus qu'à rendre mon travail de master. Je peux avancer dessus en parallèle de mes entraînements, contrairement aux années précédentes où c’était plus compliqué avec les cours". Des études en lien avec le sport donc, qui lui servent dans son quotidien de sportif.
Les études bientôt terminées, le Sédunois va devoir rapidement trancher : entrer dans la vie professionnelle au risque de mettre un terme à sa carrière sportive ou poursuivre son parcours universitaire. Un choix cornélien pour Romain Beney. "Je dois avouer que je ne sais pas encore réellement. J'arrive dans une période charnière dans la vie. C'est soit je me lance dans un doctorat, soit je me lance dans la vie active et dans ce cas, je ne sais pas vraiment comment ça va se passer pour le télémark. Je dois me montrer flexible, il y aura beaucoup de changements. Pour l'instant, je ne me pose pas trop, trop de questions. Je veux me faire plaisir cette saison et je ferai un bilan à la fin de cet exercice", explique-t-il.
Léa Lathion : confirmer après un dernier exercice prometteur
Pour Léa Lathion, l'histoire est bien différente. Doublement sacrée aux Mondiaux juniors lors du dernier hiver, la saison à venir doit être celle de la confirmation pour la Nendette. "J'ai fait une bonne préparation estivale. Je me sens bien sur la neige et ressens de bonnes sensations", analyse-t-elle. Une saison qui sera d'ailleurs un peu spéciale pour elle, puisque l'exercice sera coupé en deux. "J'ai des examens prévus fin janvier, ce qui me contraint à faire l'impasse sur les courses prévues à cette date. Avec les révisions, j'ai eu moins de temps cet automne pour me concentrer sur le ski."
Du haut de ses 20 ans, la Valaisanne bénéficie déjà d'un beau palmarès. Pourtant, elle l'assure, rien n'a changé ou presque. "J'ai trouvé plus facilement mes sponsors. J'ai aussi plus de pression sur mes épaules lors des premières courses. C'est principalement ça qui a changé. D'ailleurs, la pression vient beaucoup plus de moi que de la part des autres", sourit-elle. "Ce n'est pas parce que les résultats ont changé que je suis une autre personne. Je ne vais devenir quelqu'un d'autre". Léa Lathion et Romain Beney sont attendus ce vendredi déjà pour les premières courses de la saison du côté de la station italienne de Pinzolo.