Camille Rast de retour aux sources pour retrouver son meilleur niveau

Les acteurs du cirque blanc reprennent du service. Comme le veut la tradition chaque année, c’est sur le glacier autrichien de Sölden qu’ils effectueront leur première «représentation» de la nouvelle saison. Les géantistes seront les premiers à entrer en piste le week-end prochain. Les spécialistes de vitesse masculins leur emboîteront le pas deux semaines plus tard à l’occasion du tout premier lever de rideau des épreuves transfrontalières de Zermatt/Cervinia.

En Autriche, ce sont les dames qui ouvriront les feux samedi avant que Marco Odermatt, Loïc Meillard et consorts ne sortent du portillon dimanche. À quelques jours seulement de ce premier rendez-vous de l’hiver, l’impatience gagne peu à peu les rangs de tout ce beau monde. «J’ai hâte de repartir avec un dossard sur le dos», s’exclame la Vétrozaine Camille Rast. «Chez les techniciennes, nous avons un programme chargé d’ici la fin de l’année (ndlr: 5 slaloms et 5 géants au total). Il faudra être capable de gérer les voyages, la fatigue, la pression de la course. Je me réjouis de voir ce que ça donne.»

Pour la Valaisanne de 24 ans, cette nouvelle saison ressemble à un retour aux sources. Un an seulement après avoir rejoint Salomon en provenance de Head, l’équipementier qui l’accompagnait depuis ses débuts, elle a déjà décidé de faire machine arrière. «Est-ce que ce choix était naturel? Oui et non», explique-t-elle. «En un an, beaucoup de choses se passent. Head s’est bien développé en peu de temps donc je découvre aussi des nouveautés par rapport à ce que je connaissais déjà. Même si je ne débarque pas dans l’inconnu, je dois repartir de la base, prendre le temps de faire les choses. On ne passe pas d’un matériel à l’autre en un claquement de doigts.»

Durant son année «d’exil» sur les skis bleus de la marque française, Camille Rast a pu se rendre compte de tout ce que comportait le fait de passer d’un équipementier à un autre. «Chacun possède son propre ADN, ses propres spécificités. À l’intérieur de ça, un choix énorme de possibilités différentes existe afin que chaque skieur trouve les réglages qui lui conviennent. C’est incroyable de se rendre compte de la diversité de l’offre qui nous est proposée.»

Si elle a fait le choix de revenir en arrière et de renouer avec Head, c’est que les résultats de la Vétrozaine durant le dernier exercice sont restés bien en deçà de ses capacités. Une seule fois dans le top 10 en slalom (une 6ème place lors du slalom de Zagreb), elle ne compte qu’un autre résultat parmi les vingt premières, une modeste 19ème place du côté de Flachau. En géant, sa meilleure performance a été une…21ème place décrochée à Killington. «Malgré tout, je pense avoir beaucoup à garder de cette saison écoulée. J’ai fait énormément d’expériences, j’ai beaucoup appris et grandi et cela va me servir pour la suite. Je n’ai vraiment rien envie de jeter de tout ce que j’ai vécu. J’en retire un gros sac à dos que je peux emmener avec moi désormais.»

À l’heure de se lancer dans ce nouvel hiver, Camille Rast ne se fixe pas d’objectifs trop élevés. «Le plus important pour moi est de garder mes deux disciplines», relève-t-elle. «Ma priorité est déjà de rester dans les 30 mais je vais tout faire pour me rapprocher le plus possible du top 15. Jouer sur les deux tableaux n’est pas facile. On voit bien que même certaines filles qui se concentrent sur une seule discipline ne sont pas assurées d’être toujours tout devant. C’est un nouveau challenge qui débute et que je me réjouis de relever.»

À 24 ans, Camille Rast aborde déjà sa 7ème saison sur le circuit de Coupe du Monde. De quoi endosser un petit rôle d’exemple pour les autres Valaisans, toujours plus nombreux au sein des différents cadres de Swiss-Ski. Cet hiver, pas moins de 17 athlètes de notre canton sont ainsi affiliés à la fédération. De quoi réjouir la Vétrozaine qui aimerait bien voir le Vieux-Pays représenté à un autre échelon.