Après Wengen, les "Fan'ouilles" et leurs bonnets roses mettent le feu à Kitzbühel
Après avoir dû faire l'impasse sur une partie du début de saison en raison de sa commotion subie à Beaver Creek, Arnaud Boisset est de retour aux affaires. Cela tombe bien : ses fans comptent en profiter. Une septantaine d'entre eux sont à Kitzbühel, prêts à enflammer l'aire d'arrivée.
Et soudain, l'aire d'arrivée de Kitzbühel a pris des allures de stade de football. Une clameur s'est élevée. Des fumigènes ont été allumés. Pour saluer la première victoire de Marco Odermatt sur la Streif? Pour célébrer la 2ème place de l'Autrichien Raphaël Haaser? Non, pour fêter l'arrivée d'Arnaud Boisset, dossard 25 sur le dos, classé 30ème du Super-G à égalité avec l'Italien Molteni. Après Wengen le week-end dernier, les supporters du Martignerain ont investi Kitzbühel et sont bien décidés à le faire savoir.
Un nouveau pèlerinage
Trois heures avant qu'ils ne puissent acclamer leur héros, il était déjà difficile de rater leur arrivée au pied de la Streif. Chapeaux roses sur toutes les têtes, drapeaux valaisans sur beaucoup d'épaules, bière(s) ou menthe verte dans la plupart des mains. Impossible de passer inaperçus pour cette joyeuse bande. "On est reparti sur un beau pèlerinage. Nous sommes une septantaine de Fan'ouilles (ndlr : en référence à Arnouille, le surnom du skieur martignerain) à avoir entrepris le déplacement depuis le Valais", explique Perrine, la sœur du champion et présidente du Fan's Club. "Nous rassemblons tous les âges, des plus jeunes aux plus âgés. Mettre sur pied quelque chose qui corresponde à tout le monde est un gros challenge, mais l'ambiance est au rendez-vous. C'est déjà la folie aujourd'hui (ndlr : vendredi)."
Quelques minutes après avoir franchi la ligne d'arrivée, Arnaud Boisset n'a d'ailleurs pas manqué de saluer le soutien indéfectible de ce véritable kop : "Peu importe mes résultats, ils sont là. Ils font le show et mettent l'ambiance pour tout le monde. Moi, je savoure. Ce sont vraiment de bons moments." Pour sa sœur cadette, l'appui du Fan's Club est d'autant plus important après le début de saison vécu par le Valaisan. "Dans les bons moments, c'est facile d'être là. Dans les moins bonnes périodes, cela devient souvent plus compliqué. Voir autant de monde se mobiliser derrière Arnaud, c'est fantastique. Mais nous ne sommes pas là seulement pour lui. Nous soutenons l'ensemble de cette merveilleuse équipe de Suisse."
Présente à côté de Perrine, Rachel, la maman Boisset se dit, elle aussi, touchée de voir tout ce monde venu pour "porter Arnaud." Elle ne cache pas non plus ses sentiments à l'heure de voir son fils partir à l'assaut de la mythique Streif. "Premièrement, je suis très fière de lui. Très fière qu'il ait atteint un niveau lui permettant de s'aligner sur cette piste qui est certainement la plus dure au monde. Je n'ai qu'un seul souhait quand il prend le départ : qu'il ne se blesse pas et arrive en bas entier. Mais c'est davantage une crispation qu'une appréhension."
Gare aux bars
Même s'il dit avoir dû mener un combat contre lui-même pour prendre le départ du Super-G après de longues interruptions et avoir entendu l'hélicoptère évacuer deux de ses concurrents (ndlr : les Français Pinturault et Loriot), Arnaud Boisset affirme avoir emmagasiné de la confiance en vue de la descente de samedi. Un nouveau rendez-vous avec la Streif que ne manqueront pas ses fidèles supporters. "Pour nous, ce séjour en Autriche est un challenge d'endurance", se marre encore sa frangine. "Il faut veiller à ne pas se griller trop vite en faisant fort dans les bars. L'enchaînement Wengen-Kitzbühel, c'est intense pour nous aussi. Sans compter qu'on se prépare déjà pour Crans-Montana en février!"