"Pa Capona" : Christian Bénet a bouclé son 35ème Grand Raid sous l'arche des Mondiaux
C'est l'histoire d'un homme exemplaire de fidélité. À 61 ans, Christian Bénet a bouclé samedi sa 35ème participation au Grand Raid. Le Sierrois n'a pas manqué une seule édition de l'événement qui se déclinait cette fois en version championnat du Monde.
Dans l'aire d'arrivée de Grimentz, il ne passe pas inaperçu. Il faut dire que Christian Bénet fait partie des personnages ayant marqué l'histoire du Grand Raid. Il n'a peut-être jamais inscrit son nom au palmarès, ni même été en mesure de se battre pour la gagne, mais qu'importe : le Sierrois détient un record d'un autre genre : il n'a pas manqué la moindre édition depuis le lancement de l'épreuve en 1990.
Ce samedi, il a donc bouclé sa 35ème participation en franchissant la ligne d'arrivée du parcours "short" entre Evolène et Grimentz. "On habite ici. J'ai un tas de copains dans l'organisation, donc c'est à chaque fois un plaisir de revenir", confie-t-il. "C'est une envie, comme aller en vacances à la mer pour certains. Moi, je préfère venir profiter de ces magnifiques paysages du Val d'Anniviers."
Rentré de Grèce à minuit, la veille du départ
Cet exemple de fidélité ne cache pas que son calendrier est en quelque sorte calqué sur le Grand Raid. "Je sais que je ne dois rien prévoir ce week-end là", sourit-il. Même des engagements professionnels à l'étranger ne sont pas parvenus à lui faire manquer le rendez-vous dans le passé. "Le plus long voyage que j'ai fait a été de rentrer d'Australie une année. Je me souviens aussi d'une arrivée épique depuis la Grèce. J'ai débarqué à minuit la veille de la course à Vercorin et je me levais à 4h00 pour prendre le départ depuis Hérémence. Mes patrons ont toujours accepté qu'on s'organise pour que je puisse rentrer pour le Grand Raid." En 35 participations, Christian Bénet a forcément emmagasiné de nombreuses images fortes dans son esprit.
S'il a donc opté cette fois pour le tracé évitant l'exigeante montée vers le Pas de Lona, le Sierrois s'est déjà aligné sur la plupart des parcours, y compris celui au départ de Verbier. "Peut-être qu'une fois, je vais m'inscrire au Raidy", se marre celui qui se verrait bien officier en tant qu'ouvreur pour la course des enfants le vendredi. "Plus sérieusement, le seul que je n'ai jamais fait est celui qui part de Nendaz. On verra ce l'avenir me réserve, mais cela me trotte dans la tête." Chaque année, le Grand Raid s'accompagne d'émotions contradictoires chez ses participants. Nombreux sont ceux qui affirment ne plus jamais vouloir prendre le départ avant d'être pourtant à nouveau de la partie l'année d'après. Eric Bénet explique ce qui contribue, selon lui, au mythe de l'événement.
Il était certainement écrit dans l'histoire liant Christian Bénet au Grand Raid que "leur 35ème fois" devait être célébrée par l'honneur de franchir la ligne sous l'arche des Mondiaux. "Encore une fois, j'ai fait un tas de photos tout au long du parcours, mais celle que je viens de prendre à l'arrivée, je peux vous dire que je vais la garder précieusement!"