Vincent Praplan : "Nous devons nous racheter après avoir fait pas mal de choses à l'envers"
Après avoir profité de la virée de Genève-Servette à Salanfe pour faire découvrir un peu du Valais à ses coéquipiers, Vincent Praplan est prêt à attaquer la nouvelle saison. Six mois après leur dernier match officiel, les Aigles misent sur un effectif remodelé pour reprendre leur envol.

"On parle deux langues ici. Le français jusqu'à Sierre et l'allemand au-delà." Tout juste arrivé sur la terrasse de l'auberge de Salanfe mardi dernier, Vincent Praplan prend son rôle de local du groupe à cœur. Le Valaisan présente quelques-unes des spécificités de notre canton à ses coéquipiers de Genève-Servette. Comme expliqué par Arnaud Jacquemet, l'ancien joueur reconverti secrétaire général des Aigles, cette escapade en altitude devait servir à solidifier les liens au sein d'un groupe qui a passablement évolué ces derniers mois.
"Apporter du changement était nécessaire", estime Vincent Praplan. "Après les deux titres remportés (ndlr : champion suisse en 2023, champion d'Europe en 2024), la dynamique n'était plus la même au sein de l'effectif. Il y avait un peu moins d'envie. Les gars qui sont arrivés nous amènent une nouvelle énergie positive. Tout se passe bien jusqu'à présent. Nous n'avons qu'une seule hâte : que les choses sérieuses débutent enfin."
Privé de compétition depuis…six mois
Six mois jour pour jour ont passé depuis le dernier match officiel disputé par les Genevois. Le 1er mars dernier, ils avaient vu leur exercice prendre fin de manière prématurée, sans même avoir le droit de se battre pour une place en playoffs. "Couper du hockey a fait beaucoup de bien dans les semaines qui ont suivi. J'en ai profité pour parler d'autre chose, que ce soit avec mes amis à Zurich ou ma famille en Valais. J'ai passé un très bel été, mais je me réjouissais vraiment de rentrer à Genève et de recommencer à bosser."
Si le capitaine Noah Rod, de retour après de longs mois loin de la glace, reste le leader incontesté du vestiaire, l'attaquant sierrois sait qu'il fait désormais partie des "anciens" du groupe, à 31 ans et à l'aube de sa 4ème saison aux Vernets. "Plus tu avances dans ta carrière, plus tu essaies d'intégrer les nouveaux qui arrivent. J'ai la chance d'avoir vécu pas mal de choses et de parler plusieurs langues. Je sais à quel point il est important de se sentir entouré en débarquant dans un nouvel environnement. Est-ce que tu as besoin de quelque chose? Est-ce que ta famille va bien? Est-ce que tu veux aller manger un morceau? Quelques questions suffisent à mettre à l'aise un nouveau coéquipier." S'il tient particulièrement à être présent pour les éléments qui découvrent notre pays, Vincent Praplan se réjouit aussi d'avoir retrouvé cet été un visage connu : le Montheysan Dave Sutter, fraîchement débarqué de Friboug.
Heureux de l'arrivée de Sutter, le numéro 11 des Aigles l'est aussi du nouveau rôle confié à Arnaud Jacquemet. "C'était très important qu'il reste au club au vu de tout ce qu'il lui a apporté depuis tant d'années. Nous avons énormément de personnes très compétentes dans les bureaux, mais toutes ne se rendent pas forcément compte de ce qui nous a manqué sur le plan sportif ces derniers temps. En tant qu'ancien joueur, "Jacky" pourra nous aider à rectifier ce qui n'allait pas afin que Genève retrouve sa place au sommet du classement."
Mission : faire détester les Vernets en produisant du jeu
Ces derniers mots traduisent l'état d'esprit qui anime Vincent Praplan et l'ensemble du groupe genevois à une grosse semaine du début des choses sérieuses face à Ajoie. Après deux exercices délicats, les Aigles veulent reprendre leur envol. "Nous devons nous racheter après avoir fait pas mal de choses à l'envers. Bien sûr, il est encore trop tôt pour parler publiquement de titre ou d'un objectif précis. Nous gardons ça pour nous, au sein du vestiaire. Il ne faudra surtout pas brûler les étapes. Le plus important sera de miser sur un système qui fonctionne et de redevenir une vraie famille. Nous voulons faire en sorte que nos adversaires détestent venir chez nous, car ils savent que ça va être dur, mais nous voulons aussi être une équipe qui produit du beau jeu. Il faudra un bon mix pour nous permettre de gagner un maximum de matches."