Vincent Praplan : "L'Europe peut nous donner des émotions positives pour la suite"

Du haut de ses 30 ans, Vincent Praplan possède l'expérience nécessaire pour appréhender du mieux possible cette multiplication de rencontres. "Au fil des saisons, on apprend à gérer notre énergie et à rapidement tourner la page, aussi bien après une victoire qu'une défaite", relève-t-il. "En revanche, lorsque tu joues tous les deux jours, la fatigue finit toujours par arriver. Être expérimenté ou non ne change rien à ça." Enchaîner pareillement les matches complique surtout la donne pour le staff. "Il est bien plus difficile de régler les soucis tactiques que l'on peut rencontrer en n'étant sur la glace que pour 15 minutes de "warm-up" le matin des parties. On essaie de rectifier les choses en mettant l'accent sur l'analyse vidéo. L'adaptation est le maître-mot dans pareille situation." 

À mi-parcours dans la saison de National League, 26 rencontres disputées sur les 52 au programme, Genève-Servette pointe au 11ème rang du classement avec 36 points au compteur. Un classement encore relativement difficile à lire, certaines formations ayant déjà joué trois matches de plus que les Aigles. "On peut parler d'un départ mitigé de notre part", admet Vincent Praplan. "Nous avons eu de la peine à nous mettre dans le bain et nous avons perdu beaucoup de parties très serrées, sans être vraiment largués. Nous nous sommes bien repris avant la pause, même si nous avons quand même laissé échapper des points bêtement, en ne gagnant qu'en prolongations ou aux tirs au but. Notre marge de progression est grande pour la 2ème moitié de saison."

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette mise en route poussive des Genevois. Parmi eux : l'exil prolongé provoqué par les travaux aux Vernets qui ont poussé Vincent Praplan et ses coéquipiers à disputer leurs huit premiers matches à l'extérieur. "Je ne suis pas convaincu que ce soit vraiment une bonne excuse", nuance le Sierrois. "Nous ne pouvons pas dire que nous avons franchement été meilleurs à la maison depuis le début de l'exercice. Après, c'est clair qu'en multipliant les trajets en car, nous avons accumulé une bonne dose de fatigue."

Si le calendrier des Aigles est à ce point rempli, c'est aussi qu'ils ont prolongé leur aventure sur la scène européenne. Titrés au printemps, ils sont en excellente position pour accéder au dernier carré de la compétition. "On dirait bien que la Champions League redevient un objectif", rigole Vincent Praplan alors que son équipe se déplace ce mardi soir dans le Nord de l'Allemagne pour y défier les Pingouins de Bremerhaven en quarts de finale retour. À l'aller, les Genevois s'étaient facilement imposés 4-0 devant leur public. "Malgré notre statut de tenants du titre, cette compétition n'était pas notre objectif prioritaire en début de saison. Nous avons pris le tour préliminaire comme une préparation supplémentaire avant de nous retrouver face à Lausanne en huitièmes. Là, tu te dis quand même qu'il n'y a pas le choix : il faut gagner. Maintenant qu'on a cet avantage de quatre buts en quarts, on va tout faire pour aller jusqu'au bout. L'Europe peut nous donner des émotions positives bénéfiques pour la suite de la saison."

En cas de qualification, Genève-Servette pourrait bien avoir droit à un nouveau "derby suisse" en demi-finale puisqu'il affronterait le vainqueur du duel entre les Eisbären Berlin et les ZSC Lions (les Zurichois se sont imposés 4-3 à l'aller).  Si les Aigles sont toujours en course sur la scène continentale, Vincent Praplan n'y est pas étranger. Il s'est en effet fait l'auteur d'un…quadruplé face à Lausanne en huitièmes. Une performance survenue quelques jours seulement après sa prolongation de contrat. "Rester à Genève était une évidence", affirme celui qui est désormais lié aux Aigles jusqu'en 2029. "Je savais que je voulais m'engager sur le long terme et comme je me sens bien depuis le début ici, mon choix de prolonger a été très facile."

À 30 ans, le Valaisan a évidemment encore de belles années devant lui. Lorsqu'on lui demande si Genève-Servette pourrait être le dernier club de sa carrière, il sourit. "Cela pourrait, bien sûr. J'ai toujours apprécié de pouvoir m'inscrire dans la durée quelque part. Avec le temps, j'ai toutefois appris qu'il ne servait à rien de vouloir tout prévoir. Des surprises peuvent arriver. Je vais donc déjà bien profiter des quatre ans et demi à venir à Genève."

Aux Vernets, Vincent Praplan rend sur la glace la confiance que lui témoignent le staff et la direction. "J'ai toujours performé lorsque je me sentais bien dans un club et dans une ville. À Genève, j'ai trouvé une vraie famille et je peux être moi-même sur la glace", apprécie celui qui est le meilleur compteur suisse de son équipe. "Je sais que mon parcours, mes participations aux Mondiaux ou aux Jeux Olympiques notamment, entraîne des attentes de la part du public, mais je le vis très bien. J'ai toujours aimé la lumière, marquer des buts et faire des assists. Lorsque cela se passe bien et que les compliments viennent de partout, c'est très appréciable. Mais le revers de la médaille existe aussi quand les résultats ne suivent pas. J'étais dans une bonne période avant la pause et j'espère que celle-ci se poursuivra après."