Impériale, la Suisse se hisse en finale du Mondial

Les Helvètes le savaient : ils retrouvaient face à eux une formation danoise qui espérait surfer sur l'euphorie de son exploit retentissant lors des quarts de finale. Jeudi soir à Herning, les Scandinaves étaient parvenus à faire chuter le Canada de Sydney Crobsy grâce à deux buts tombés dans les dernières minutes. Pour s'éviter de connaître pareil sort, les hommes de Patrick Fischer ont eu la bonne idée de doucher rapidement les espoirs danois. Comme contre l'Autriche en quarts, ils menaient déjà 3-0 après le premier tiers temps. Débarqué en cours de semaine après avoir été éliminé des playoffs de NHL avec les Winnipeg Jets, Nino Niedereitter s'est offert un doublé (10ème et 18ème) alors que Ken Jäger, un autre Grison, a signé le 2ème but à la 13ème.

Après ce nouveau départ canon, la Suisse n'a jamais douté. Pas même lorsqu'elle s'est retrouvée durant près d'une minute et demie à trois contre cinq au début de la seconde période. Tout le monde s'est alors regroupé devant la muraille Leonardo Genoni, une nouvelle fois infranchissable. Si l'éternel Andres Ambühl, qui disputait son 150ème match dans un Mondial, avait manqué un puck de 4-0 à la 21ème, Denis Malgin s'est chargé de l'inscrire en solitaire. L'artiste des Zurich Lions a réalisé un véritable numéro avant de loger la rondelle au bon endroit (38ème). À la 43ème, Simon Knak est passé tout proche d'inscrire le cinquième. L'attaquant du HC Davos a touché le poteau gauche du but défendu par Dichow. Là-aussi, ce n'était que partie remise puisque Sandro Schmid a trouvé le chemin des filets deux minutes plus tard, poussant le coach danois à changer son gardien. Alors que les supporters suisses entonnaient déjà les chants de victoire, Jonas Siegenthaler pensait inscrire le 6-0 à la 48ème en envoyant le puck entre les cuisses de Dahm, le portier remplaçant danois. Réussite finalement annulée pour un hors-jeu. Même si le match était plié depuis un moment, le coach scandinave a protesté une nouvelle fois pour un prétendu hors-jeu cinq minutes plus tard. Son "coach challenge" n'a pas eu d'effet, le missile de Damien Riat étant validé par les arbitres. L'attaquant du Lausanne HC aurait même pu s'offrir un doublé quelques secondes plus tard, mais il s'est à son tour heurté au poteau. C'est finalement Tyler Moy qui a signé le 7-0 à la 54ème. Le dernier coup de la démonstration d'une équipe qui impressionne toujours plus par sa maîtrise.

En finale dimanche soir (20h20), la Suisse retrouvera donc les Etats-Unis. Un adversaire qu'elle avait battu 3-0 à Herning le 12 mai à l'occasion de son troisième match du tour préliminaire. Entretemps, les Américains sont montés en puissance et sortent de trois grosses prestations. Ils ont enchaîné deux succès 5-2 face à la République Tchèque (dernier match du tour préliminaire) et à la Finlande (quarts de finale) avant de mettre fin aux rêves de sacre à domicile de la Suède ce samedi après-midi. Dans une patinoire acquise à la cause de leur adversaire, ils se sont cette fois largement imposés 6 à 2 et peuvent rêver d'un 3ème sacre Mondial, le premier depuis...1960. À l'époque, le titre ne se jouait pas encore sur un match, mais au classement. La finale de ce dimanche sera tout simplement la première de leur histoire. Les Helvètes, de leur côté, espèrent que la quatrième tentative sera la bonne après les échecs de 2013, 2018 et 2024. Pour le dernier match en carrière de la légende Andres Ambühl, l'histoire pourrait difficilement être plus belle.