"Nous étions allés le chercher en équipe" : retour sur le dernier titre du HC Viège
Alors que le HC Viège se déplace à Bâle ce vendredi pour l'acte 3 de la finale des playoffs de Swiss League, Xavier Reber évoque ses souvenirs. L'attaquant sierrois avait participé au dernier titre remporté par le club haut-valaisan il y a onze ans.

À égalité avec le vainqueur de la saison régulière après les deux premiers actes de la finale des playoffs de Swiss League, le HC Viège va tenter de chiper l'avantage de la glace à Bâle ce vendredi soir sur les bords du Rhin (19h45). Très solide depuis le début des séries, le club haut-valaisan peut légitimement viser le 4ème titre de champion de 2ème division de son histoire, le premier depuis 2014.
L'aboutissement d'une saison
Il y a onze ans, il avait raflé la mise en s'imposant en sept matches contre Langnau. "L'un des plus beaux souvenirs de ma carrière de hockeyeur", affirme Xavier Reber, l'un des héros de l'époque. Avant de triompher avec le club viégeois, l'ancien attaquant avait connu deux défaites en finale (2004 et 2005) avec "son" club : le HC Sierre. "Peut importe que ce soit à Viège, être sacré avec une équipe valaisanne était juste incroyable. Un titre représente l'aboutissement d'une saison."
Terminé en apothéose, l'exercice 2013/2014 des Viégeois avait pourtant mis énormément de temps à démarrer. Il avait même fallu attendre les dernières journées de la saison régulière pour que la place en playoffs soit assurée. "C'est vrai que ce titre n'était de loin pas gagné d'avance", sourit Xavier Reber. "Lorsque les séries ont commencé, nous nous sommes répété la phrase habituelle : nous devions prendre un match après l'autre. Nous avons commencé par sortir Martigny (ndlr : série remportée 4-0 contre ce qui était encore le Red Ice) en quarts et ensuite, les choses se sont très bien enchaînées."
Cinquième de la saison régulière (soit un rang moins bien que cette année), le HC Viège n'avait jamais eu l'avantage de la glace durant les séries finales. À quel moment le titre est-il devenu un thème de discussion au sein du vestiaire? "Seulement avant le 7ème match à Langnau", assure l'ancien attaquant. "Aussi bien lors des demies contre Langenthal qu'en finale, nous étions menés 3-2 dans la série. Il fallait donc à chaque fois que l'on renverse la situation. Comme nous y sommes parvenus la première fois, nous nous sommes dit qu'on pouvait le refaire. Un 7ème match ne se joue pas, il se gagne."
Xavier Reber et ses coéquipiers s'étaient ainsi imposés 5-1 lors de l'acte décisif, pour le plus grand désespoir des quelques 6'000 fans emmentalois massés à l'Ilfis. "Le challenge était immense. Langnau était l'équipe à battre. Ils voulaient absolument monter (ndlr : les Bernois avaient finalement été promus un an plus tard), mais encore une fois : à 3-3 dans la série, tu n'as pas le droit de perdre. Peu importe que le match se joue à Langnau où n'importe où ailleurs."
Le regretté Kim Collins et le tsar Alex Kovalev
Ce troisième titre de champion de l'histoire du club en 2ème division (après ceux 1960 et 2011) portait notamment la marque d'un homme : l'entraîneur Kim Collins. Le regretté canado-allemand, décédé en octobre dernier, avait succédé à Michel Zeiter alors que les Viégeois avaient perdu neuf de leurs treize premiers matches de l'exercice. "C'était un entraîneur fait pour les playoffs. Ses succès en témoignent (ndlr : il avait déjà remporté deux titres avec Bienne en 2006 et 2007). Notre saison a beau avoir été mitigée, il a su tirer le maximum de nous lorsque les choses sérieuses ont débuté." Un autre nom avait particulièrement marqué de son empreinte la saison 2013/2014 des Haut-Valaisans : le tsar russe Alexei Kovalev et ses quelques 1'400 matches de NHL au compteur.
Sur la route du sacre, le HC Viège s'était par ailleurs appuyé sur une impressionnante solidité à domicile. Il avait remporté sept des huit rencontres de playoffs disputées dans sa vénérable Litternahalle. "En finale, elle était pleine à craquer. Il y avait énormément de bruit. L'ambiance était folle. Le fait que ce soit moins le cas aujourd'hui à la Lonza Arena ne doit pas perturber les joueurs actuels. À ce stade de la saison, il n'y a qu'une chose qui compte : gagner."
Du titre en LNB à la 2ème ligue en quelques mois
Dans la foulée du titre obtenu contre Langnau, les Viégeois avaient eu droit à une série supplémentaire : ils s'étaient inclinés en cinq actes dans le duel de promotion/relégation contre Bienne. La marche de trop? "Celle que nous n'avions pas prévue en tout cas. Pour nous, la saison était finie après avoir gagné à Langnau. Soulever ce trophée, c'était l'aboutissement de notre hiver." Et le point final de la carrière professionnelle de Xavier Reber, lequel allait ensuite rentrer à la maison en retrouvant le HC Sierre qui militait alors en…2ème ligue suite à la faillite prononcée un an plus tôt . "C'était prévu. Je n'étais pas le seul à revenir à Graben à ce moment-là. Alexandre Posse, Lionel D'Urso ou Cédric Métrailler en avaient fait de même. Nous étions une belle bande de copains décidés à remonter notre club. Nous avions d'ailleurs remporté le titre, une autre belle histoire. Peu importe que ce soit en Ligue B ou en 2ème ligue, soulever un trophée a toujours une saveur particulière."
"Je suis convaincu qu'ils vont aller chercher le titre cette année."
Xavier Reber a officiellement raccroché les patins en 2018, après avoir fêté la promotion du HC Sierre de la 1ère ligue à la MyHockey League. S'il s'est un peu éloigné des patinoires depuis, il garde un oeil sur les performances de ses anciens clubs. "Même si je ne l'ai pas suivi de manière assidue durant tout l'hiver, ce que je constate, c'est que Viège est à nouveau là où il faut, quand il faut. Comme en 2014, la saison régulière a été plutôt moyenne, mais ce qui compte, ce sont les playoffs. Ils ont un entraîneur (ndlr : Heinz Elhers) qui a l'expérience de la gagne, comme c'était le cas pour nous avec Kim Collins. Ils ont vraiment tout pour bien faire. Je suis convaincu qu'ils vont aller chercher ce titre."