Guillaume Girolamo, la nouvelle vie d'un miraculé
Victime d'un grave accident lors du Rallye du Chablais 2023, Guillaume Girolamo a depuis traversé beaucoup d'épreuves. L'an dernier, il a pu regagner son domicile à Haute-Nendaz, entamant ainsi un nouveau chapitre de sa vie. Il raconte.

Certaines dates marquent une vie à tout jamais. Pour Guillaume Girolamo, deux en particulier resteront gravées dans sa mémoire. Le 3 juin 2023, tout d’abord : ce jour-là, sa vie a basculé lors d’un terrible accident survenu sur les routes du Rallye du Chablais. Depuis cet instant, le pilote valaisan a traversé de nombreuses épreuves au Centre suisse des paraplégiques à Nottwil.
Puis, vient le 23 mai 2024, symbole d’un nouveau départ : date à laquelle il a définitivement retrouvé son domicile, mettant fin à une longue période d’hospitalisation. Un an après ce retour sur les hauts de Nendaz, Guillaume Girolamo a accepté de nous ouvrir les portes de son quotidien.
Un retour très attendu à la maison
Lors de notre dernier entretien avec Guillaume Girolamo en novembre 2023, quelques mois seulement après son accident, le Valaisan se battait au Centre suisse des paraplégiques pour retrouver peu à peu ses sensations. Une longue bataille, qu'il a menée sans relâche durant près d'un an dans la banlieue lucernoise. Puis, en mai 2024, la récompense.
Guillaume Girolamo reçoit le feu vert des médecins pour rentrer chez lui, après ces longs mois d'hospitalisation et de rééducation. "Au moment de revenir ici, deux sentiments existaient en moi. J'avais évidemment de l'excitation de retrouver ma maison, même si j'étais venu quelques fois en vitesse entre-temps. Il faut dire qu'à Nottwil, je commençais à en avoir marre du Suisse allemand et du mauvais temps", se marre-t-il. "Plus sérieusement, mon quotidien ici me manquait. Cela m'a fait beaucoup de bien de retrouver mes proches, j'en avais besoin."
Une joie intermittente, régulièrement coupée par une boule au ventre. "Mais à côté de cette joie de rentrer, il y avait forcément une part d’appréhension. À Nottwil, tout est adapté pour les patients, les infirmières sont disponibles jour et nuit. À la maison, je suis plus souvent seul que là-bas, même si j'ai une grande compagnie grâce à mes proches. Il y a aussi eu une certaine angoisse au niveau de ma santé, je me disais "Et si quelque chose de grave venait à m'arriver, comment faut-il réagir ?". Mais avec le temps, ces interrogations se sont dissipées, et aujourd'hui, j'apprécie différemment la vie, en profitant encore plus des petites choses du quotidien. Ces petites choses sont d'ailleurs des petites victoires pour moi".
Des progrès encourageants
Que ce soit au Centre suisse des paraplégiques à Nottwil ou dans son appartement sur les hauts de Nendaz, Guillaume Girolamo peut compter sur la visite quotidienne de ses proches, mais aussi de professionnels de la santé. C'est le cas par exemple de son ergothérapeute, Juliane Brêchet, qui accompagne Guillaume depuis plusieurs mois. Une collaboration qui a d'abord mis du temps à se mettre en place.
"Je n'ai pas fait tout de suite appel à une ergothérapeute. Il y avait peut-être une part de flemme, mais j'avais surtout besoin de temps pour reprendre mes marques et voir comment se passait le quotidien sans aménagement particulier. Après quelque temps, ma copine m'a encouragé à demander de l'aide à une professionnelle. Ma sœur est ergothérapeute et m'a conseillé de contacter Juliane. C'est là que l'aventure a commencé."
Une aide qui s'est matérialisée sous plusieurs formes, mais qui a forcément demandé un certain temps à se mettre en place. "Les premiers mois n'ont pas été simples, les progrès n'étaient pas forcément ceux que j'attendais. Mais depuis que j'ai commencé à travailler avec mes physiothérapeutes et ergothérapeutes, je vois beaucoup d'améliorations. Par exemple, avant, il m'était impossible d'aller me coucher dans le lit. Alors qu'aujourd'hui, je commence à imaginer le faire tout seul. Ce sont des petites choses comme ça, qui étaient inimaginables il y a quelque temps de cela et qui paraissent désormais possibles dans un futur proche. Je suis vraiment heureux de ces avancées".
Du sport pour s'évader
Au-delà de son gain d'autonomie, Guillaume Girolamo profite de sortir, de s'évader à travers des activités sportives. Une nécessité pour lui. "À Nottwil, j'ai eu la chance de pouvoir pratiquer plusieurs sports, comme du rugby-fauteuil ou du ping-pong. Quand je suis rentré, on m'a proposé de continuer, et comme je suis assez ouvert aux nouvelles choses, j'ai accepté. Ils ont d'ailleurs récemment lancé une équipe de rugby-fauteuil en Valais et on s'entraîne tous les lundis après-midi. Cela me fait beaucoup de bien au corps, mais surtout au mental. On est une bonne équipe de jeunes, cela nous permet de discuter entre nous de notre quotidien et de vivre dans le positif. J'aimerais aussi recommencer à faire du vélo cet été, j'en faisais beaucoup avant mon accident. C'est une activité différente par rapport au rugby, mais le vélo me donne l'occasion d'être dans la nature et c'est une chose qui me plaît."
Bientôt de retour au travail... et sur les routes
Impressionnant de résilience, Guillaume Girolamo pourra tout prochainement reprendre une activité professionnelle. "J'ai eu du bol, je travaillais déjà dans le garage de mon papa. Nous avons obtenu l'accord de modifier les lieux afin que je puisse y accéder en fauteuil. J'espère pouvoir travailler le plus souvent possible, car c'est important pour moi de sortir de la maison, d'avoir toujours une activité à faire dans la journée. Je préfère ça, que de rester enfermé chez moi, je peux à nouveau vivre presque comme avant."
Outre son travail, le Valaisan va aussi pouvoir retrouver le chemin de la route. Une étape de plus dans sa nouvelle vie.
Un suiveur toujours assidu de Rallye
Malgré son crash lors du Rallye du Chablais 2023, Guillaume Girolamo n'a jamais lâché sa passion, bien au contraire. Il espère même faire partie des spectateurs en bord de route lors de la 21e édition qui débute ce vendredi.
Un reportage à découvrir dimanche
Guillaume Girolamo a accepté de nous ouvrir les portes de chez lui le temps d'une séance à domicile d’ergothérapie. Un reportage à découvrir ce dimanche à l'occasion de notre émission Zone Mixte, dès 18h15 sur Rhône FM. Premier extrait ci-dessous.