Une expulsion bête saborde le FC Sion contre Winterthour

Alors que la statistique des tirs affichait un cinglant 9-0 en faveur du FC Sion, rien ne prédisait un tel scénario à la mi-temps. Largement dominateurs, les Valaisans pouvaient même s'estimer mal payés en ne menant que d'une longueur grâce à la réussite de Chouaref à la 43ème. "On avait fait le plus dur", regrette l'entraîneur Didier Tholot. "Contre une équipe comme ça, marquer en premier devait être décisif. C'était sans compter sur cette expulsion qui nous handicape vraiment."

Averti une première fois pour un tacle loin d'être nécessaire dans les arrêts de jeu de la première période, Benjamin Kololli a récidivé à la 53ème en empêchant son adversaire de jouer rapidement un coup-franc. Un manque de lucidité difficilement pardonnable à un élément de cette expérience. "On en rediscutera demain (ndlr : jeudi). Pour l'instant, tout le monde est frustré. Il faut laisser retomber les choses", commente brièvement l'entraîneur valaisan qui préfère voir un réflexe malheureux qu'un geste d'antijeu sur cette action déterminante pour la suite du match.

"On ne peut pas mettre toute la faute sur Benjamin. Nous devons tous mettre plus de niaque sur le terrain", estime de son côté Ilyas Chouaref. Maigre consolation pour le néo-international maltais, cette réussite qui lui a permis de débloquer son compteur en 2025 et de mettre fin à une disette de onze matches sans faire trembler les filets. "Je l'attendais. Cela fait très longtemps que je bosse pour être récompensé de cette manière", affirme celui qui a su exploiter l'ouverture lumineuse d'Anton Miranchuk dans la profondeur. "Mon séjour avec l'équipe de Malte m'a beaucoup aidé. Il m'a permis de retrouver la confiance. À moi de le démontrer lors des prochains matches."

Si l'expulsion de Kololli a fait office de tournant du match, son incidence aurait certainement été moins importante si les Sédunois avaient su exploiter davantage encore les situations de buts qu'ils se sont procurés avant le thé. "On doit marquer sur deux ou trois situations", concède Didier Tholot. "Nous sommes très déçus car nous avions bien travaillé pour préparer ce match et nous avons fait une performance plutôt bonne dans l'ensemble. Malheureusement, les quinze dernières minutes nous tuent", soupire pour sa part Numa Lavanchy.

À force de reculer avec un homme de moins sur le terrain, les Sédunois ont craqué une première fois sur un but de Buess à la 80ème. Celui de la décision n'est tombé qu'à la…dernière minute des arrêts de jeu (réussite de Gomis). Un scénario venu rappeler celui vécu deux semaines et demi plus tôt au Letzigrund où le FC Sion avait déjà concédé l'égalisation de GC à la 94ème. 

Comme quatre jours plus tôt contre Yverdon, des sifflets sont descendus des tribunes de Tourbillon au moment où les visiteurs célébraient leur…première victoire de la saison à l'extérieur. "Ces sifflets nous touchent mais ne nous démoralisent pas", poursuit le latéral vaudois du FC Sion. "Ils viennent d'un public qui a faim et qui attend de voir une équipe qui se dépouille sur le terrain. Plutôt que de nous crisper, cela va nous booster. En fin de saison, tout devient inévitablement plus dur, mais il faut s'accrocher. On va s'en sortir tous ensemble."

Désormais en rouge au télétexte, le FC Sion ne peut officiellement plus prétendre au top 6 du championnat. Toujours 9ème, il voit sa marge sur le dernier se réduire à douze points alors que le barragiste GC pourrait revenir à cinq unités en cas de victoire à Bâle jeudi soir. Prochain rendez-vous pour le club valaisan : un derby face au Lausanne-Sport samedi soir à la Tuilière.