Une académie pour la relève valaisanne : "Avec un tel projet, nous envoyons un message fort"

"Cette décision était absolument nécessaire", se réjouit le président de l'Association Valaisanne de Football (AVF) Martin Zurwerra. Ce dernier parle d'un investissement stratégique au service de la formation. "Un campus moderne est susceptible d'attirer davantage de jeunes talents. Cela va donc renforcer l'attractivité de notre sport. Cette académie doit être un symbole d'engagement et nous orienter vers l'avenir."

Concrètement, le futur site accueillera la relève d'élite masculine et féminine à partir de la catégorie M15. Les plus jeunes continueront à être formés de manière "décentralisée" dans les différentes régions du canton. "La mise en place d'un tel concept nécessitera des investissements pour la création de l'académie, mais également pour d'éventuelles infrastructures complémentaires dans les régions." Le coût total du projet est estimé à 30 millions de francs, dont 25% assumés par le Canton, conformément à la Loi sur le sport. "L'important ne sera pas de construire un site luxueux mais fonctionnel. La plus grosse part de l'investissement doit concerner les terrains sur lesquels nous formerons les jeunes talents. La facture exacte ne peut pas être chiffrée à l'heure actuelle. Elle peut aussi bien être inférieure que supérieure à cette idée de 30 millions."

Depuis la signature de la lettre d'intention avec les différents partenaires engagés pour pérenniser le football dans notre canton, Martin Zurwerra et d'autres représentants de l'AVF ont vu du pays. Ils sont allés chercher de l'inspiration en visitant les centres de formation du FC Bâle et de GC. "Cela nous a permis de définir clairement nos besoins", explique-t-il. "Si les structures de ces deux clubs diffèrent en termes de financement et d'organisation, elles partagent le même point commun : celui de déjà gentiment se trouver à l'étroit, en manque de terrains. Ce que l'on en retient, c'est que nous devons veiller à ne pas faire d'économies sur le nombre de surfaces que l'on souhaite au sein de notre académie."

Lors de ses échanges avec les dirigeants des deux clubs alémaniques, le président de l'instance cantonale s'est rendu compte que ces derniers n'avaient pas accordé suffisamment de place dans leurs réflexions au football féminin. "Il est aujourd'hui important de ne pas oublier les filles. De notre côté, nous souhaitons leur donner les mêmes chances d'être formées que les garçons. C'est la raison pour laquelle les équipes féminines seront également intégrées à notre académie." D'ici trois ans au maximum, sept à huit terrains de tailles variées devraient voir le jour sur le site de la Garenne, dont la moitié en tout cas en surface synthétique. "Un nombre qui nous semble largement suffisant."

Lorsqu'il se projette sur ce futur site, Martin Zurwerra ne voit pas seulement du football. "Avec un tel projet, nous envoyons un message fort de promotion de la jeunesse et d'égalité", affirme-t-il. "Les filles et garçons qui transiteront par notre académie y trouveront les meilleures conditions possibles pour se développer sportivement certes, mais également humainement, scolairement et personnellement."

Si le projet est voué à aboutir plus rapidement que la construction du nouveau stade du FC Sion, certains points doivent encore être réglés. À commencer par la gouvernance propre de cette académie. "Pour l'instant, nous sommes organisés uniquement en Copil, un mode de fonctionnement qui réduit les compétences décisionnelles. La prochaine étape est donc de définir notre structure juridique. Nous souhaitons mettre sur pied une fondation au sein de laquelle chacune des quatre entités (ndlr : FC Sion, AVF, Ville et Canton) siégera. Ensuite, nous savons qu'avant d'obtenir toutes les autorisations de construire, nous devrons avoir des contacts avec les riverains et les clubs qui évoluent actuellement dans le secteur de la Garenne (ndlr : le FC Châteauneuf et le FC Aproz). Mais je suis optimiste. Tous ensemble, nous construirons l'avenir de notre football, de notre jeunesse et de notre société."