Grégory Lathion, dix ans de passion à la tête du FC Printse-Nendaz : "Un joli chiffre pour arrêter"
Une page se tourne au stade des Grangettes de Beuson. Après dix ans à la présidence du FC Printse-Nendaz, Grégory Lathion s'apprête à transmettre le flambeau. Véritable enfant du club, il aura tout vécu durant son mandat.

"Je suis un fan du FC Printse-Nendaz." Grégory Lathion n'aurait même pas besoin de le revendiquer. Depuis tout petit, il a le sang jaune et bleu. Au Stade des Grangettes, il est chez lui. Gamin, il y a tapé dans ses premiers ballons. Aujourd'hui, il s'apprête à y découvrir une nouvelle vie. Après dix ans à la présidence du club, il a décidé de passer la main. "J'aurai plus de temps pour boire un verre avec les copains et je vivrai les matches de manière un peu plus détachée", se réjouit-il, tout en prévenant que "cela ne m'empêchera pas de pousser des gueulées s'il le faut."
À Beuson, personne ne lui en voudra de continuer à élever la voix de temps en temps. Plus que quiconque, l'enfant du club est légitime à dire ce qu'il pense. Il ne cherchera cependant jamais à faire de l'ombre à ses successeurs. "Dix ans, c'est un joli chiffre pour arrêter", sourit-il. "Ces dernières années, nous avons assumé pas mal d'événements qui ont coûté de l'énergie. À un certain moment, il faut savoir dire stop et laisser d'autres personnes amener des idées différentes pour lancer une nouvelle dynamique."
Président par nature
Le mandat de Grégory Lathion aux commandes du FC Printse-Nendaz avait officiellement débuté le 1er juillet 2015. "À l'époque, je ne faisais pas de plan sur la comète concernant la durée de mon engagement. Aujourd'hui, je me retire fier du travail accompli avec l'ensemble de mon comité", relève celui qui semblait prédestiné à assumer cette fonction. "Mon papa avait été président du club dans le passé, ça donne forcément des idées. Deux blessures aux genoux m'ont forcé à raccrocher les crampons, mais j'étais décidé à rester actif au sein du club. Devenir président n'était pas un but en soi, mais lorsque mon prédécesseur a arrêté, j'ai saisi l'opportunité." Après avoir longtemps mouillé le maillot avec les juniors et la première équipe, le futur ex-boss s'est alors retroussé les manches pour assumer les défis posés par la gestion d'un club de montagne.
Autre chantier assumé par Grégory Lathion au cours de son mandat de président : celui du développement du football féminin. Il a été un acteur majeur de la naissance du GS Printse Val d'Hérens, regroupant les clubs de Nendaz, Hérens et Évolène. "Nous sommes tous des montagnards, donc nous avons la même vision des choses. Nous nous sommes vite rendu compte que si nous restions seuls, nous ne tiendrions pas longtemps. Notre mission était de mettre en place une vraie structure. Nous sommes partis de deux équipes et aujourd'hui, nous en avons six réparties dans une filière qui démarre avec les FF-12. Toutes ces filles s'investissent de manière considérable dans la vie du club. C'est très appréciable."
Les dix années de présidence de Grégory Lathion ont surtout permis au FC Printse-Nendaz de vivre les moments les plus forts de son histoire. Alors qu'il végétait dans le bas de classement en 3ème ligue il y a dix ans, le club a vécu sous ses ordres une double promotion (en 2ème ligue puis 2ème ligue inter), une relégation, une victoire en Coupe Valaisanne et un duel face à l'ogre Young Boys en Coupe de Suisse il y a dix mois. "Vivre tout ça a été mon meilleur salaire en tant que président", rigole-t-il. "Si je ne devais retenir qu'une seule chose, je pense que ce serait notre titre en 2ème ligue qui paraissait pourtant inaccessible. Nous l'avons obtenu grâce aux points fair-play, un élément sur lequel j'avais insisté dès ma prise de fonction."
Le défi fou d'accueillir YB au pied des sapins
L'homme fort des Grangettes n'oubliera jamais non plus ce 17 août 2024 où plus de 3'000 spectateurs se sont massés aux bords du terrain, au pied des sapins. Ce jour-là marquait la réussite de l'immense défi qu'il s'était lancé un mois et demi plus tôt : tout mettre en œuvre pour accueillir YB à Beuson.
La succession de Grégory Lathion à la tête du FC Printse-Nendaz débutera officieusement à partir du 1er juillet et deviendra effective lors de l'Assemblée Générale du club prévue à la fin août. Il passera le témoin à un binôme composé de Jean-Baptiste Délèze et Sébastien Dumas. Deux hommes ont donc été nécessaires pour reprendre son rôle? "C'est un raccourci un peu rapide que je leur ai sorti une fois en guise de boutade", se marre-t-il. "Plus sérieusement, doubler la casquette de président est une bonne chose pour mes successeurs. Personnellement, j'ai eu l'avantage et le désavantage de devoir assumer conjointement la gestion sportive et administrative du club. Pouvoir partager ces responsabilités n'est pas plus mal. Surtout que des discussions vont être nécessaires avec les politiques au sujet de nos infrastructures."
Passion, disponibilité, amitié
Grégory Lathion peut se retirer avec le sentiment du devoir parfaitement accompli. Plusieurs mots lui viennent en tête pour résumer cette expérience à la tête de son club de cœur. "La passion, la disponibilité et l'amitié. Le premier traduit ce que représente le foot pour moi, le deuxième ma volonté de m'investir pour une cause publique et le troisième ma relation avec le reste du comité. Président est un rôle qui peut parfois être ingrat. Il y a toujours des gens pour vous dire qu'ils auraient fait les choses différemment. Heureusement, il y a aussi beaucoup de personnes qui nous remercient et qui sont conscientes de notre réalité. Satisfaire tout le monde est impossible, il faut simplement faire le nécessaire pour que les choses tournent du mieux possible."