Faut-il s’inquiéter pour le FC Sion ? Cinq questions à Johann Lonfat, ancien footballeur
L’ancien footballeur Johann Lonfat livre son regard sur la situation actuelle du FC Sion. Inquiétudes, couacs et pistes de rebond, avant la réception de Lugano. Interview.

Le FC Sion est à la peine. Défense perméable, attaque peu tranchante et surtout un bilan comptable décevant depuis la reprise de janvier dernier. Le constat est partagé avec ses mots par l'entraîneur, Didier Tholot, qui cherche des solutions. Faut-il dès lors s’inquiéter pour la formation valaisanne et pour son avenir en Super League ? C’est l’une des questions posées à l’ancien footballeur Johann Lonfat.
Johann Lonfat, êtes-vous inquiet pour le FC Sion ?
On peut dire que je suis un peu plus inquiet qu’au début de la saison, voire qu’à la mi-saison lorsque cette disette de victoire est apparue. Depuis début 2025, le bilan comptable est insuffisant. On peut légitimement s’inquiéter. Mais plus que de l’inquiétude, on attend une réaction. Tout n’est pas à jeter dans le jeu produit par le FC Sion, mais les résultats sont clairement en dessous. Il s’agit d’insuffler une autre dynamique.
La faute au camp au Maroc, au mercato hivernal ou au calendrier étrange ?
On peut toujours trouver des tas de raisons ou des excuses. Par ailleurs, c’est vrai que toutes ces choses se sont accumulées. Le camp n’était pas idéal avec des blessés et des malades. On peut ajouter l’absence de Baltazar, le départ de Schmied. Il a fallu remodeler le cœur du jeu, la fondation de la défense. C’est toujours un processus en cours, car le FC Sion prend trop de buts. Et puis, devant, il y a également des choses à peaufiner. Des choses qui marchaient très bien durant l’automne. En somme, il n’y a pas de raison unique pour expliquer la mauvaise passe. Mais il faut indéniablement remettre l’ouvrage sur le métier, à tous les niveaux.
Didier Tholot est-il en danger ?
Non, je ne pense pas. Le président l’a également dit. Le travail est fait de manière conséquente. Je pense que Didier Tholot a besoin de plus de temps pour intégrer les nouveaux arrivants. Je pense également qu’il a beaucoup de choses en tête. Il s’agit pour lui de trouver les solutions, de trouver l’amalgame pour former son meilleur onze de base.
Est-ce que les déclarations de plus en plus audibles et visibles du président vous inquiètent ?
Non. C’est normal qu’un président montre qu’il est là. On connaît Christian Constantin. Il a été plutôt sage pendant un moment mais il n’aime pas ce qu’il voit. C’est un compétiteur dans l’âme. Nous le sommes tous dans le football. Les compétiteurs ne peuvent pas rester sans réaction face à cette situation. Le FC Sion a un calendrier plus favorable sur les quatre prochains matches, dont trois à domicile. Il faut aller chercher des points.
Par quoi ça passera ?
Par un peu plus de réalisme. Je le répète, il y a des matches cruciaux qui arrivent. Avec un FC Lugano qui n’est pas au mieux. Ensuite, la visite à GC puis les deux matches suivants à Tourbillon, contre Yverdon et Winterthour. Il s’agira pour le FC Sion de montrer qu’il peut vraiment s’éloigner du danger.
Deux question bonus
Suiveur attentif du FC Sion, Johann Lonfat résume bien lors de ces cinq premières questions, la situation générale du club valaisan. Un club qui n’est ni largué, ni à l’abri. Un club qui doit miser sur la stabilité et qui doit aller chercher ce petit truc qui lui manque : réussite, chance, réalisme, opportunisme, malice ? Un peu de chaque, un peu de tout à la fois. L’ancien joueur, désormais consultant, ne trouve par ailleurs pas grand-chose à redire sur les "individualités". À quelques petites exceptions près.