Didier Tholot : "Je ne suis pas là pour battre un record"
Le FC Sion a lancé son traditionnel camp de préparation sur les hauteurs de Crans-Montana ce dimanche. Pour la troisième saison consécutive, son entraîneur se nomme Didier Tholot. Le technicien tricolore se confie sur sa longévité et ses attentes pour la nouvelle saison.

Didier Tholot continue de marquer l'histoire du FC Sion. Il est le premier entraîneur à repartir pour une troisième saison consécutive à la tête du club valaisan depuis un certain Jean-Claude Donzé. L'ancien gardien était resté durant six ans et demi sur le banc sédunois entre juillet 1981 et décembre 1987. Son pendant actuel se livre depuis Crans-Montana où les pensionnaires de Tourbillon ont pris leurs quartiers dimanche.
Didier Tholot, vous voilà donc reparti pour une 3ème saison d'affilée avec le FC Sion…
(Il sourit) Qui l'aurait crû hein? Plus sérieusement, je ne suis pas là pour battre un record. Je m'en fous complètement. Je suis là pour poursuivre le projet que l'on a avec Barth (ndlr : Barthélémy Constantin, le directeur sportif) et le président. Tout n'a pas été rose depuis un an. J'ai commis des erreurs, le club également, mais nous avons eu de bonnes discussions en fin de saison et nous pouvons maintenant regarder vers l'avant.
Avant ces discussions, est-ce qu'une part de doute a occupé votre esprit quant à la poursuite de votre engagement?
Non. Tout le monde sait que je fonctionne à l'envie, au plaisir et avec l'humain. Même si j'avais besoin d'une bonne discussion, j'étais convaincu d'une chose : mon aventure en Valais n'était pas terminée.
Vous ne cachiez pas être fatigué en fin de saison dernière. Le mois de pause a-t-il été suffisant pour recharger les batteries?
Disons qu'il a fait beaucoup de bien. En prenant de l'âge, j'ai appris à couper de plus en plus avec le foot. Je repars donc avec de l'énergie et avec un staff prêt à bosser et à tout donner pour les joueurs.
Et ces joueurs alors, comment les avez-vous retrouvés après les vacances?
Très bien. Tout le monde a bien travaillé. On a pu intégrer plusieurs jeunes joueurs, on a obtenu les premiers renforts que l'on voulait et la mentalité est excellente au sein du groupe.
Ces cinq semaines de préparation, c'est la période qui peut décider de la suite et de la saison du FC Sion?
Disons que le programme de notre début de championnat ne nous laisse pas d'autres choix que d'être prêts dès la reprise. À nous de faire ce qu'il faut pour que cela soit le cas, même si Lausanne a prouvé l'an dernier qu'on pouvait terminer européen tout en démarrant de manière timide.
Vous avez rempli vos deux premiers objectifs à la tête du FC Sion : la promotion puis le maintien. Maintenant, votre mission est d'atteindre le top 6…
Un troisième objectif a été rempli : celui de ramener le public à Tourbillon. Nous y sommes parvenus en nous montrant plutôt solides à la maison. Si l'on fait l'analyse de notre moyenne de points, on s'aperçoit bien qu'à domicile, on était pas mal. En revanche, nous avons été catastrophiques à l'extérieur. C'est un gros axe de progression et c'est par là que passera l'accession au top 6.
Comment avez-vous planifié ces cinq semaines de préparation?
Avec du travail, du travail et encore du travail (rires). La charge sera importante, mais nous avons un carnet de route bien précis. Tout le monde aura une carte à jouer dans un premier temps et à mesure que l'on avancera, l'équipe se rapprochera de la formation type qui sera alignée à Zurich pour la reprise.
Lukembila, Nivokazi, Chouik et Shala : qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur ces nouvelles recrues?
Les deux plus jeunes, Chouik et Shala, ont la préparation pour montrer qu'ils peuvent être au niveau de la Super League. Nivokazi sort d'une saison lors de laquelle il a marqué 18 buts en Challenge League (ndlr : avec Bellinzone). Il est bon dos au but, il peut garder les ballons et jouer dans la profondeur. C'est un profil que l'on n'avait pas. Quant à Lukembila, on le suivait depuis un moment. Il doit nous apporter de la percussion, de la puissance et de la verticalité. Tout ce qui manquait à notre jeu la saison dernière.
Lors de vos échanges avec Barthélémy et Christian Constantin, leur avez-vous transmis une forme de liste au Père Noël?
Non, je n'ai rien eu à leur transmettre. Nous avons discuté et nous sommes tous tombés d'accord sur ce qu'il fallait pour améliorer cette équipe.
Au-delà de renforts dans l'effectif, vous en avez obtenu un pour votre staff : Vilmos Vanczak, votre nouvel assistant…
Son retour au club répond à une volonté d'avoir deux techniciens sur le terrain sur lesquels je pourrai m'appuyer (ndlr : Vanczak et Benjamin Bertrand, l'autre adjoint). Le passage de témoin s'est fait avec José Sinval qui va désormais surtout travailler avec les attaquants du centre de formation. La venue de Vilmos vise à améliorer le staff, l'équipe et le travail de tout le monde en général.
Kasami et Barba devraient partir, Ndoye devrait arriver
Également présent face aux médias lors de la conférence de presse organisée ce lundi à Crans-Montana, le directeur sportif Barthélémy Constantin a fait le point sur le mercato du FC Sion. Il a commencé par confirmer l'intérêt du club pour l'attaquant sénégalais Alioune Ndoye, pas conservé par Servette où il avait été prêté ce printemps. "Les discussions avancent avec lui. C'est le profil parfait de ce que l'on recherche devant." Le dirigeant a également évoqué les rumeurs envoyant Timothy Fayulu au FC Bâle. "Nous avons bien reçu des offres le concernant, mais toutes viennent de l'étranger", a-t-il affirmé. Le dernier rempart pourrait être poussé vers le départ par l'arrivée imminente d'un autre gardien genevois : Anthony Racioppi selon une information dévoilée par le Blick. L'avenir de Pajtim Kasami et Federico Barba, tous deux absents depuis la reprise des entraînements, devrait s'écrire loin du Valais. "Pour l'instant, ils sont toujours des joueurs du FC Sion, mais les choses risquent de bouger rapidement."