De retour de son prêt au SLO, Roméo Beney veut se relancer au FC Bâle
Le Saviésan a vécu une dernière saison riche en enseignements. Prêté par le FC Bâle au SLO ce printemps, Roméo Beney est de retour dans la cité rhénane. Avant de partir en camp de préparation avec le FCB, il était de passage en Valais. L'occasion de nous accorder un entretien.

Roméo Beney a une faim de loup. Preuve en est, il n'a pas attendu la reprise officielle des entraînements avec le FC Bâle pour démarrer sa préparation d'avant-saison. Après quelques jours de vacances, il s'est envolé au Portugal pour travailler intensément sa préparation physique. Le Saviésan sait que l'été qui arrive s'annonce très important pour la suite de sa carrière. De passage en Valais, il nous a accordé un entretien pour évoquer le futur, mais aussi pour retracer son histoire dans le monde du ballon rond.
Une ascension fulgurante
L'aventure de Roméo Beney au FC Bâle a débuté il y a quelques saisons déjà. Après avoir démarré dans les catégories juniors du FC Sion, le Saviésan a décidé de rallier l'académie rhénane, d'abord avec les moins de 18 ans. "On sait ce qu'évoque ce club en Suisse. Quand j'étais plus petit, je regardais à la télévision les matchs du FC Bâle en Ligue des Champions. Cela m'a évidemment fait rêver et je me disais déjà que c'était là où je voulais jouer en Suisse", se remémore-t-il. Si Roméo Beney a décidé de quitter le Valais pour Bâle, ce n'est pas qu'une histoire de rêve, mais aussi et surtout à cause de la réalité des infrastructures des centres de formation. "Il y a une assez grande différence entre les deux environnements. Bâle est le plus grand club de Suisse et a les moyens d'avoir des infrastructures conséquentes. Beaucoup de choses sont faites pour les jeunes, comme des analyses physiques ou des séances vidéo. La différence s'est tout de suite fait remarquer, mais au final, le football se joue sur le terrain et que tu sois à Bâle ou à Sion, tu dois performer en match", poursuit Roméo Beney.
Après avoir brillé avec les M18, puis avec les M21, Roméo Beney a rapidement eu sa chance avec la première équipe rhénane. Lors de la saison 2023/2024, le FC Bâle était à cette période-là en bien mauvaise posture au classement, et était même sérieusement menacé par la relégation. C'est le 6 décembre 2023 et un déplacement à Lugano que l'offensif a réalisé son baptême du feu. "C'était un dernier mois de compétition assez intense", se souvient-il. "Je revenais tout juste de blessure et le coach (ndlr: Fabio Celestini) m'a rapidement appelé en première équipe. J'ai d'abord été convoqué une première fois contre Lausanne-Ouchy, sans avoir eu l'occasion d'entrer en jeu. C'était déjà un moment impressionnant pour moi. Ensuite, j'ai eu la chance que cela soit une semaine anglaise, car le coach avait décidé de faire un peu tourner contre Lugano. Il m'a fait entrer lors de la deuxième mi-temps."
Une entrée en jeu pour le moins réussie, puisque le Saviésan a rapidement touché la barre transversale du but tessinois, avant d'inscrire sa toute première réussite en professionnel. "J'ai simplement joué mon football et mes coéquipiers m'ont beaucoup encouragé sur le terrain. Ce but est arrivé en fin de rencontre. Il y a eu forcément beaucoup d'émotions sur le moment, car on repense à toutes les difficultés que l'on a traversées pour en arriver là."
L'appui précieux de sa famille
Décisif pour sa première apparition officielle, Roméo Beney a ensuite enchaîné les minutes lors du second tour. Il a d'ailleurs activement participé au maintien du FC Bâle en Super League, quelques mois plus tard. Grâce à ses performances, le Saviésan a rapidement changé de statut dans la cité rhénane, à seulement 18 ans. Entouré de près par ses parents, le Valaisan a fait attention à bien garder les pieds sur terre.
Outre son père qui a lui-aussi fait carrière dans le monde professionnel, Roméo Beney est entouré de footballeuses au quotidien. Sa tante Noémie est une ancienne internationale suisse, tandis que sa petite sœur Iman vient de s'engager avec Manchester City, club de Premier League anglaise. Chez les Beney, le foot se vit donc en famille.
Un prêt bénéfique en Challenge League
Incontournable une saison, puis indésirable la saison d'après, Roméo Beney a vécu les montagnes russes en peu de temps. Après une saison plus que ratée, le FC Bâle a décidé l'été dernier d'investir massivement, notamment dans son secteur offensif. Un choix qui a ainsi fait le malheur du Saviésan, relégué au rôle de remplaçant, puis renvoyé avec les M21 rhénans. "Cette situation a été très compliquée à digérer", avoue-t-il, avec un léger sourire en coin de bouche. "J'avais fait une bonne préparation estivale, en marquant et en montrant mes qualités. Le coach m'a aussi fait confiance lors du premier match de la saison en me titularisant à Lausanne. Il a ensuite fait ses choix, mais cela n'a pas été simple à gérer la situation. Lorsque tu es jeune et que tu vois ton temps de jeu se réduire week-end après week-end, jusqu'à ne même plus être convoqué, c'est difficile. J'ai eu beaucoup de frustrations à gérer. Rejouer avec les M21 m'a redonné du plaisir et de la force pour la suite. Cette période m'a beaucoup appris sur moi-même et je pense que cela a été une étape importante dans ma jeune carrière."
Désireux de jouer à un niveau plus élevé que la Promotion League, Roméo Beney a alors accepté de se faire prêter au Stade Lausanne-Ouchy, pensionnaire de Challenge League. Une décision compliquée à prendre, mais qui s'est avérée bénéfique, puisqu'il a inscrit cinq buts et délivré huit passes décisives en dix-sept apparitions. "Au début, il a fallu accepter de redescendre d'un étage. J'ai aussi dû m'adapter à ce changement d'environnement entre Bâle et le SLO. Ces six mois se sont finalement avérés très intenses. Nous étions derniers lorsque je suis arrivé, et nous avons terminé cinquièmes. Nous aurions même pu prétendre à beaucoup plus au vu de la qualité du groupe. J'ai marqué lors de ma première apparition à Neuchâtel, et j'ai ensuite beaucoup travaillé pour maintenir ce niveau-là. Mais au-delà du sportif, ces six mois ont été remplis de joie. Je ne garde que de bons souvenirs, avec un super staff et un excellent état d'esprit dans le groupe."
Un nouveau départ ?
De retour en terres rhénanes, Roméo Beney va être dirigé par un nouvel entraîneur, en la personne de Ludovic Magnin, successeur de Fabio Celestini parti en Russie durant l'été. Les cartes vont donc être redistribuées, au plus grand plaisir du Saviésan.