Cette fois, Timothy Fayulu veut s'imposer pour de bon en Super League

"Enchaîner les parades pour céder de la sorte, c'est frustrant", admet le numéro 16 de Tourbillon. "Nous devons cependant rapidement passer à autre chose. Beaucoup de matches restent devant nous. Allons de l'avant plutôt que de ressasser le passé." À la Swissporarena, il a manqué "un peu de tout" au FC Sion pour ne pas rentrer bredouille. Partagé par Didier Tholot et Numa Lavanchy au coup de sifflet final, ce constat a été répété par le technicien tricolore vendredi en conférence de presse avant la réception de Winterthour à Tourbillon. "J'ai ressenti la même chose sur le terrain", relève Timothy Fayulu, lequel n'a pas hésité à hurler à plusieurs reprises sur ses coéquipiers. "Lorsque je vois qu'on ne fait que reculer, je suis obligé d'essayer de repousser les gars vers le haut. Si je m'affirme de plus en plus par la voix, c'est que je me sens investi d'une mission : celle de rendre la confiance qui m'est témoignée par le coach et les dirigeants."

Didier Tholot n'hésite d'ailleurs pas à dire tout le bien qu'il pense de son dernier rempart et de l'évolution démontrée par celui-ci depuis douze mois. "Il bosse très bien avec Mass' (ndlr: Massimo Colomba, l'entraîneur des gardiens). Il s'est amélioré dans la lecture du jeu, même s'il doit encore trouver le juste milieu entre gagner du temps et relancer rapidement." Il y a quelques mois, le technicien tricolore avait appelé son protégé à se montrer "plus méchant", aussi bien avec ses adversaires que ses coéquipiers. "Il a assimilé mon message. Nous partageons tous l'objectif de prendre un maximum de points. Ce n'est pas parce qu'il bouge ses partenaires que ceux-ci vont mal le prendre. Au contraire, cela nous permet d'avancer."

Même si le championnat ne fait que débuter, le FC Sion présente la meilleure fiche défensive de la ligue avec seulement deux buts concédés en trois sorties. "Nous sommes dans la lignée de l'année écoulée", estime Timothy Fayulu. "L'équipe n'a pratiquement pas changé et cela favorise les automatismes entre nous. Nous sommes une famille dans laquelle chacun est prêt à aider l'autre." Avec 19 blanchissages en 36 rencontres de Challenge League, le Congolais avait établi lors du dernier exercice un nouveau record du nombre de blanchissages réalisés par un gardien du FC Sion. "Je veux désormais confirmer ça à l'étage supérieur."

Plus de cinq ans ont passé depuis la première apparition de Timothy Fayulu en Super League. À l'époque, il avait été lancé par Christian Zermatten lors d'un succès 3-0 face à GC dans un Letzigrund à huis clos. Depuis, l'histoire entre le gardien sédunois et l'élite du football suisse a été relativement tumultueuse. Plusieurs fois, il a été aligné durant quelques matches avant de voir Kevin Fickentscher, l'ancien titulaire du poste, reprendre sa place. Et lorsqu'il est parti en prêt à Winterthour pour montrer à tout le monde ce qu'il valait il y a deux ans, une blessure l'a renvoyé au second plan. "Mon objectif est clair : je vais tout mettre en oeuvre pour que cette fois, je puisse m'imposer durant une saison entière en Super League." Malgré le retour en forme et le retour de prêt d'Heinz Lindner, désormais numéro 2 dans la hiérarchie des gardiens, Timothy Fayulu assure ne ressentir aucune pression supplémentaire. "Avoir un international comme concurrent me pousse à puiser dans mes ressources. Je dois toujours être à 100%. Il a déjà fait une grande carrière ici en Suisse et il a aussi évolué dans des grands championnats à l'étranger. C'est stimulant pour moi."

Samedi soir à Tourbillon, le numéro 16 se retrouvera pour la première fois opposé à son ancien club. "Winti, ça reste particulier pour moi. J'y ai créé des liens importants, sur le terrain comme en dehors. Je suis notamment en contact tous les jours avec Souleymane Diaby (ndlr : le latéral gauche zurichois). Être adversaires sera spécial, mais une fois que le coup d'envoi est donné, on oublie toute amitié. Tourbillon est notre maison et personne ne doit y venir pour nous prendre des points. Le déplacement en Valais doit être chiant pour tout le monde."