Caroline Abbé : "La Suisse peut être l'équipe surprise de l'Euro"
L'équipe de Suisse féminine s'est inclinée 1-0 contre la Norvège mardi soir à Tourbillon. Un résultat synonyme de relégation en Ligue B de la Ligue des Nations. À un mois de l'Euro, la manager de la sélection Caroline Abbé se veut malgré tout positive.
Le compte à rebours est lancé avant le coup d'envoi de l'Euro féminin en Suisse. Le tournoi débutera officiellement dans un tout petit peu moins d'un mois, le mercredi 2 juillet. La Nati fera son entrée en lice en affrontant la Norvège ce soir-là à Bâle. Les deux formations se retrouveront quatre semaines seulement après la relégation des Helvètes en Ligue des Nations, actée au terme du revers 1-0 concédé mardi soir à Tourbillon face aux Scandinaves.
Un "röstigraben" de l'engouement
Si le public valaisan a donné de la voix, l'affluence de cette dernière journée (6'888 spectateurs annoncés) a démontré que l'engouement autour du foot féminin pouvait encore être augmenté. Les rencontres prévues à Sion et à Genève sont d'ailleurs celles pour lesquelles les billets à disposition sont les plus nombreux à l'heure actuelle. "En Suisse romande, on est toujours un peu plus lent à la détente", sourit Caroline Abbé, manager de l'équipe nationale. "On attend souvent la dernière avant de se décider à faire quelque chose alors que les Alémaniques sont un peu plus structurés. Je ne me fais pas de soucis pour autant. Lorsque la compétition débutera et que l'effervescence montera, les Romands répondront aussi présents."
Ancienne joueuse emblématique de l'équipe nationale, la Genevoise ne cache pas l'importance du tournoi à venir pour le foot féminin en Suisse. "Il doit provoquer un boom. Alors que d'autres nations ont passablement investi ces dernières années, nous avons plutôt eu tendance à stagner. Il est primordial de prendre le train en marche avec cet Euro." Caroline Abbé en est bien consciente : la réussite et l'héritage de la compétition passeront par de bonnes performances sur le terrain. "La Suisse peut être l'équipe surprise", assure-t-elle. "Même si les résultats n'ont pas forcément été de notre côté ces derniers temps, nous avons produit du bon jeu et avons régulièrement été proches de nos adversaires. En créant un vrai groupe, solidaire et fort mentalement, nous aurons moyen de faire quelque chose."
Un psychologue pour gérer la pression
Après cette dernière semaine consacrée à la Ligue des Nations, la préparation de l'Euro débutera officiellement lundi prochain pour la sélectionneuse Pia Sundhage et ses joueuses. "Des nouvelles têtes vont nous rejoindre à partir de là, ce qui va contribuer à redistribuer les cartes au sein de l'effectif", poursuit Caroline Abbé. "Disputer un Euro à domicile peut être à double tranchant. Soit la pression te paralyse, soit elle te donne un coup de boost supplémentaire. Pour moi, le football a toujours été une source de plaisir. C'est comme ça que je conçois ce sport. Après, c'est clair que de débuter au Parc Saint-Jacques, dans le plus grand stade de Suisse et en sachant qu'une bonne partie du pays est derrière nous sera quelque chose de fort. Il va falloir gérer mentalement. On comptera notamment sur l'appui d'un psychologue pour que les joueuses arrivent au stade la tête libérée." Internationale à 127 reprises au cours de sa carrière, la Genevoise est aussi là pour transmettre son expérience au groupe actuel. Elle évoque le développement de l'équipe de Suisse et les défis liés à son avenir.