Femmes & Fédérations (1/4) : Yasmine Mertes, au cœur du cyclisme mondial à l’UCI
Elles sont Valaisannes, elles font tourner les rouages du sport mondial. Femmes et fédérations : une série proposée par le service des sports de Rhône FM. Épisode 1 : Yasmine Mertes, assistante du directeur des sports de l’UCI.

Rien ne prédestinait cette Chablaisienne à une carrière dans les hautes sphères de l’Union Cycliste Internationale. Et pourtant, Yasmine Mertes, a saisi sa chance après quelques étapes professionnelles. "Un jour, l’UCI a mis au concours le poste d’assistante du directeur des sports. J’étais en pleine recherche d’emploi. Ça m’a tout de suite inspirée." Récit presque banal et pourtant il n’y avait aucun rêve sous-jacent.
"Ma passion pour le vélo est arrivée relativement tard. Mais j’ai pris cela comme un signe du destin. Les planètes se sont alignées." Au départ, un simple job de bureau pensait-elle, avant de comprendre réellement dans quoi elle s’embarquait. "J’ai commencé pendant les JO de Tokyo. Trois-quarts des locaux étaient vides. J’ai compris que ça serait bientôt mon tour de voyager."
Elle suit son directeur comme son ombre
Difficile parfois de s’y retrouver dans l’organigramme des grandes fédérations sportives. "Board", "executive committee", les anglicismes pullulent. Il y a les têtes pensantes et les petites mains. Pour Yasmine Mertes, à ce poste depuis trois ans et demi, les missions sont diverses, tant au siège de l’UCI à Aigle qu’aux quatre coins du monde. Ses tâches consistent souvent à faire le lien entre les "stakeholders", les parties prenantes impliquées en bon français.
Des Gets à Wollongong
Après avoir connu les bureaux vides du siège à Aigle pendant les Jeux de Tokyo, la Chablaisienne a eu droit à ses premiers JO sur place cet été à Paris. Trois semaines très intenses explique-t-elle. "Une grande découverte pour moi, car ce n’est pas un évènement organisé directement par l’UCI. C’est différent de nos championnats du monde. C’était une belle expérience." Une belle expérience, pas la plus belle.
Le souvenir le plus mémorable s’est produit en France voisine. "Les championnats du monde de VTT aux Gets", lance-t-elle sans hésiter au moment d’évoquer un moment marquant. "L’atmosphère était impressionnante, surtout lors du triplé français lors de la descente hommes. Toute la foule était descendue en courant. Je n’ai jamais vu une ambiance aussi folle." En racontant cette anecdote, Yasmine Mertes nous dévoile un peu les coulisses de son job. Un job qui la fait vibrer et qui lui permet, parfois, de prolonger son séjour à tel ou tel endroit. Dans cette optique, les futurs mondiaux sur route au Rwanda la font déjà saliver.
Les femmes ont leur place
Grâce à son travail, Yasmine Mertes voyage. Elle se confronte, à Aigle comme partout dans le monde, à différentes cultures, différentes façons de travailler. L’univers des fédérations sportives est par définition multiculturel. "Les langues sont un atout indéniable pour faire carrière là-dedans", précise-t-elle. La Chablaisienne ne voit en revanche aucun frein au fait d’être une femme dans un milieu pourtant très masculin. "En tout cas à l’UCI, je ne le ressens pas du tout. Il y a énormément de femmes chez nous, dont la directrice générale (ndlr : Amina Lanaya), ce qui est génial."
Dans sa quête d’égalité – imparfaite, certes, à ce stade – l’Union Cycliste Internationale fait sa part. "Tout prend un peu plus de temps", poursuit Yasmine Mertes. "Mais on le voit sur le terrain, dans les courses. Le cyclisme féminin est plein développement, en plein essor. Les femmes ont leur place dans le monde du sport."
Et ça tombe bien, on a trouvé plusieurs Valaisannes qui ont trouvé leur place dans les hautes instances du sport. Vous les découvrirez toute cette semaine dans notre série Femmes et fédérations. Mardi, rencontre avec Patricia Mayor, une Valaisanne qui travaille au sein de l’Union Internationale de Patinage.