"Un petit avant-goût des JO" : ces jeunes basketteuses valaisannes vont vivre une expérience unique
Dix-sept jeunes valaisannes vont vivre une expérience unique en fin de semaine en Autriche. Basketteuses à Hélios, Sion ou Martigny, elles représenteront la Suisse lors des United World Games à Klagenfurt. L'un des événements multisports les plus importants de leurs catégories d'âges.

Elles ont entre 11 et 14 ans. Elles sont valaisannes et sont passionnées de basket. Habituées à dribbler et viser les paniers dans les salles de notre Canton, elles s'apprêtent à découvrir un nouvel environnement. Le temps d'un week-end prolongé, elles plongeront dans un monde complètement différent, celui des United World Games à Klagenfurt en Autriche. Un événement multisports d'envergure, regroupant pas moins de 8'000 athlètes issus d'une trentaine de nations et engagés dans onze disciplines différentes.
À l'origine de ce projet, un homme. Eric Golay, papa de l'une des joueuses et sélectionneur de l'équipe de…France de streethockey. "C'est par ce sport que j'ai reçu l'invitation pour participer à cette aventure. Je l'ai transmise au club de streethockey de Martigny, sans qu'il n'y donne suite", explique-t-il. "En tant que parents, notre rôle est de créer des souvenirs à nos enfants. J'ai donc décidé de profiter de cette opportunité en la mettant au service des jeunes basketteuses valaisannes."
Avec le maillot de la Suisse
Concrètement, dix-sept joueuses fouleront le parquet autrichien ces prochains jours. Elles seront réparties dans deux équipes différentes, U12 et U14. "Nous avons d'abord demandé aux filles évoluant à Hélios lesquelles d'entre elles seraient disponibles pour participer à l'aventure", poursuit celui qui se définit comme le manager de ces deux formations. "Pour compléter les effectifs, nous avons eu l'idée d'aller chercher des renforts en dehors du club, en intégrant aussi des joueuses de Martigny et de Sion." Durant ces quelques jours en Autriche, elles troqueront les tuniques de leur club respectif contre des maillots aux couleurs de la Suisse. "Nous aurions pu nous contenter de représenter Hélios ou le Valais, mais nous avons fait ce choix à l'unanimité. Il a évidemment fallu obtenir les autorisations nécessaires pour porter ces maillots avec le logo de la Fédération, mais tout s'est fait assez facilement. Avec un tournoi d'une telle ampleur, tout le monde y trouve son intérêt."
Ces jeunes basketteuses talentueuses seront encadrées par deux anciennes professionnelles : Eglé Moix et Andrea Hajdune, passées notamment par Hélios et Troistorrents au cours de leur carrière. "C'est une chance de participer à cette aventure qui est quelque chose de nouveau pour nous", se réjouit la première nommée, qui coachera les U12. "Pouvoir construire ces équipes avec des joueuses de différents clubs est une bonne chose pour le basket féminin en Valais, c'est très motivant pour tout le monde", enchaîne la seconde qui dirigera les U14. "Avec toute l'organisation mise en place, nous pouvons nous concentrer sur le coaching et faire de notre mieux pour que les filles progressent."
Un peu plus de 30'000 francs à réunir
Si le projet a rapidement séduit les coachs et les joueuses, les parents également n'ont pas hésité longtemps avant de donner leur feu vert. "Il a fallu aller vite puisque le projet a été lancé tardivement, en décembre dernier. Heureusement, les retours ont été très positifs d'emblée", relève Eric Golay. "Tous nous ont suivis et ont accepté de mettre la main au portemonnaie pour que les filles puissent vivre cette expérience." Concrètement, le budget établi pour emmener ces deux équipes en Autriche se monte à un peu plus de 30'000 francs. "Un tiers du montant provient des sponsors que l'on a eu la chance de trouver. Un autre vient des parents et le dernier, de manière assez incroyable, vient de différentes ventes de gâteaux organisées tout au long du printemps. Chaque week-end, les filles se rendaient dans les magasins de la région. Il faisait parfois très froid, d'autres fois assez chaud et ce n'était pas forcément facile pour elles de s'ouvrir et d'aborder les gens. Mais au final, leur travail a plus que bien fonctionné." Au-delà de l'aspect sportif, cette participation aux United World Games est donc aussi une formidable expérience de vie.
Le soutien massif des familles doit permettre de rendre l'expérience la plus agréable possible pour les jeunes joueuses. "À leur âge, la présence des parents est toujours très rassurante", sourit Andrea Hajdune. Si elles connaissaient déjà certaines de leurs protégées pour les entraîner à Martigny ou en sélection valaisanne, les deux coachs n'ont eu que…trois entraînements pour préparer leurs équipes avant le grand départ pour l'Autriche. "Ce n'est pas un problème pour autant. Dans le basket, tout le monde parle la même langue. Avec ces filles, il suffit de leur donner un ballon pour qu'elles jouent et s'amusent." Les deux coachs évoquent leurs objectifs pour ce tournoi et les perspectives que celui-ci pourrait donner à leurs joueuses.
Si elles seront forcément concentrées sur leur propre tournoi, les dix-sept jeunes valaisannes vont profiter de ces quelques jours en Autriche pour s'intéresser aux autres disciplines qui seront pratiquées. "C'est ce qui fait la différence avec ce que les coachs et moi-même avons vécu, que ce soit dans le basket ou le streethockey", indique Eric Golay. "Nous ne serons pas seulement entre nous, baignés dans un seul sport. Les filles vont donc pouvoir aller assister aux autres compétitions et profiter de la folie qui règnera sur place." Et pourquoi ne pas tisser de nouveaux liens hors des frontières? "C'est le grand souhait que l'on a. On espère les voir se mélanger aux autres athlètes, qu'elles trouvent une manière d'échanger malgré la barrière de la langue. Le résultat sportif est une chose, mais ce qui restera surtout de cette expérience est tout ce qui va autour."
Une Lituanienne et une Hongroise fières de représenter la Suisse
Anciennes basketteuses professionnelles, Eglé Moix et Andrea Hajdune sont toutes les deux nées hors des frontières suisses. La première est originaire de Lituanie, la seconde de Hongrie. Reconverties dans le rôle de coach, elles se réjouissent toutes les deux de représenter leur 2ème patrie à l'occasion de ces United World Games à Klagenfurt. "Cela fait 23 ans que je vis ici, mon mari est suisse, ma fille aussi. M'engager pour défendre les couleurs de ce pays est un plaisir", affirme Eglé Moix, rapidement imitée par sa compère. "Mes deux filles qui font partie de cette aventure sont également nées en Suisse où nous nous sentons vraiment à la maison. Ce pays a une grande place dans mon coeur, donc pour moi aussi, c'est une fierté de le représenter et de vivre cette expérience avec toutes les joueuses."